Je ne vais pas dire dans ce billet tout le bien que je pense de l’île de la Réunion, petit paradis sur terre perdu au milieu de l’Océan Indien. Malheureusement... Non, il sera plus prosaïquement question du phénomène de la réunionnite qui frapperait avec force de nombreuses sociétés.
Une étude américaine indique qu’un employé d’une grande entreprise assiste en moyenne à près de 18 réunions par semaine. Près d’un tiers de leur temps de travail. Et la grande majorité estime qu’elles ne servent à rien si ce n’est à faire chuter leur productivité.
En France aussi on aime se retrouver autour d’une table pour parler de tout et de rien. Hier personnellement, j’ai assisté à trois réunions dans la journée. Et en présentiel s’il vous plaît. Objectivement, une a été très efficace (même si elle débouche surtout sur une autre réunion à planifier pour clarifier les pistes et projets envisagés), deux autres auraient pu être pliées en 5 minutes, mais en ont duré 20 car la discussion s’est éternisée et a dévié sur des sujets annexes (pourquoi les Hollandais aiment le vélo, que faire quand on égare le corps d’un proche récemment décédé, qui a été enfant de chœur...).
L’étude américaine précise que 71 % des participants aux réunions en profitent pour mener d’autres tâches. Car trop souvent une réunion (ce n’est pas le cas au journal où tout le monde participe), c’est avant tout l’occasion pour celui qui organise de faire passer son message, de se mettre en avant et d’imposer son leadership aux équipes.
Et si on lui enlève ce petit pouvoir, c’est toute la justification de son salaire qui disparaît du jour au lendemain. Dans ce cas, le mieux serait de décider de lui supprimer l’organisation des réunions. Décision qui ne pourrait être prise... qu’en réunion.
Billet paru en dernière page de l’Indépendant le mardi 8 novembre 2022
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