■ Nuances sanglantes du grenat
La porte en bois d’un réduit donne sur l’immeuble voisin, une maison close. Par l’interstice des planches, Auguste devenu voyeur compulsif, ressent des émotions charnelles inconnues devant le défilé des prostituées. Jusqu’au jour où il est témoin du meurtre de l’une d’elles. Il n’aura alors de cesse de démasquer le meurtrier dont il n’a vu que les mains. Hélène Legrais a visiblement décidé de pimenter son récit. Elle transforme son héros en bête de sexe, parsème le roman de passages débridés. Preuve en est avec de nombreux succès de librairies ces dernières années, voilà un créneau qui rapporte.
On se laisse happer par l’intrigue, on apprécie un livre bien documenté, historiquement irréprochable, on regrette néanmoins l’énumération inutile et trop fréquente des nombreuses rues de Perpignan (Google Street permet aujourd’hui même aux Esquimaux de le visualiser d’un clic). Mais comme le prouve Hélène Legrais, seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. Et on apprécie cette nouvelle facette d’une écrivaine autrefois un peu trop lisse.
Fabienne Huart
➤ «Trois gouttes de sang grenat », Hélène Legrais, Calmann- Lévy, 19,90 €
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