vendredi 21 octobre 2016

Cinéma : La renaissance de Courgette


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Les films d'animation ne sont pas toujours réservés aux enfants. « Ma vie de courgette » de Claude Barras prouve que quelques petites marionnettes peuvent faire passer plus d'émotion que bien des acteurs en chair et en os. Marionnettes par les personnages de ce film sont en pâte à modeler et bougent selon la technique du stop motion, soit image par image. Résultat l'histoire de Courgette, le petit orphelin malheureux, ne dure qu'un peu plus d'une heure, mais a nécessité le travail de 150 « artisans » durant plus de deux ans. Un aspect technique rapidement balayé par l'histoire écrite avec Cécile Sciamma, adaptée du roman de Gilles Paris « Autobiographie d'une courgette ».
Icare vit seul avec sa maman qui s'obstine à l'appeler Courgette. Dans sa chambre dans les combles, il rêve d'une vie meilleure. Une vie où sa maman ne boirait pas. Ne le frapperait pas. Un jour, sans le vouloir, il la fait tomber dans l'escalier. Courgette se retrouve orphelin. Et meurtrier. Un policier recueille son témoignage et le conduit dans un foyer spécialisé. Là, contre toute attente, il va rencontrer écoute et gentillesse. De la part des éducateurs mais aussi des autres enfants, des cabossés de la vie, comme lui. Simon, le dur au cœur tendre, Jujube, le glouton hypocondriaque, Béatrice, qui espère que sa maman va revenir; une réfugiée renvoyée dans son pays, sa sa fille, Alice, le visage caché derrière sa mèche, comme se protéger des horreurs de sa courte vie. Et puis un jour arrive Camille. Une fille forte, qui joue bien au foot. Une fille dont on peut facilement tomber amoureux. « Ma vie de courgette » demande aux parents d'accompagner les enfants, de les guider et peut-être parfois de leur expliquer pourquoi les pensionnaires du foyer des Fontaines, apparemment normaux, ont parfois l'air si tristes et malheureux.
Le film, à l'opposé de bien des réalisations trop linéaires, est un parfait antidépresseur. La noirceur du début s'estompe lentement, au gré des nouvelles relations de Courgette avec l'extérieur. Le petit garçon brimé, persuadé que la vie n'est jamais faite que de déceptions et de tristesse, découvre la gentillesse, l'optimisme. Et en sortant de sa coquille, il redevient humain, capable d'espoir, envisageant même le bonheur. Car le message de « Ma vie de courgette » est simple : tout le monde peut être heureux, même après des débuts très difficiles dans la vie. Une famille forte et unie se bâtit sous les yeux des spectateurs qui oublient très vite le côté animation. Ne reste que les belles âmes de personnages qui ont enfin un avenir.

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