Beau Livre : Fantomatique Bilal au Louvre
Le Musée du Louvre ouvre ses galeries aux auteurs contemporains de bande dessinée. Un partenariat mis en place depuis quelques années avec les éditions Futuropolis. Après David Prudhomme ou Bernard Yslaire, c'est Enki Bilal qui a eu carte blanche pour trouver l'inspiration dans ce temple de l'art. Autant dessinateur que peintre ou cinéaste, Bilal a arpenté les galeries simplement armé de son appareil photo. Des journées à s'imprégner de l'ambiance, à admirer les œuvres exposées et au final un travail sur 22 tirages. Et le résultat est résumé dans une phrase d'introduction : « C'est comme si au Louvre on respirait du fantôme. » Sur chaque œuvre, il a peint le portrait d'un fantôme directement concerné. Ces vies imaginaires donnent une force supplémentaire à des chefs-d’œuvre incontestables. Sur le tableau de la « Jeune orpheline au cimetière » de Delacroix, Bilal met en opposition le visage de Lantelme Fouache. Né en 1773, il est le père de Béatrix, le modèle. Elle pleure son père récemment décédé après être tombé dans un ravin. C'est elle qui l'a poussé : « Sept ans de viols discontinus étaient ainsi effacés. Ce matin-là, il avait commis celui de trop, et elle avait eu le courage. » Le livre présente, à côté du texte, le tableau de Bilal, la photo de « l'inspiration » et des dessins préparatoires. Un ensemble exposé à partir du 20 décembre (jusqu'au 18 mars) à la salle des Sept-Cheminées dans l'aile Sully. C'est la première exposition au sein des salles du Louvre consacrée à un auteur de bande dessinée.
« Les fantômes du Louvre » de Bilal, Louvre Editions et Futuropolis, 25 euros.
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