vendredi 30 décembre 2011

Voici les vidéos les plus vues en 2011 sur internet

En 2011 vous avez toujours autant regardé la télévision, mais les images se consomment aussi de plus en plus sur internet. Les plateformes de partage de vidéos remportent un succès croissant. Youtube fait la course en tête, avec en moyenne deux milliards de vidéos vues... chaque jour. Des chiffres énormes qui ne doivent pas éclipser le contenu des films eux-mêmes. Et là, c'est nettement moins réjouissant.
En tête, toutes catégories confondues, le clip « Friday » de la chanteuse Rebecca Black. Ce tube à l'envers a été élu plus mauvaise chanson de tous les temps. On y voit une adolescente toutes dents dehors, lèvres glossy à outrance, partir faire la fête et se réjouir que l'on soit vendredi car « demain, c'est samedi et dimanche vient juste après... ».

Elle devance une vidéo d'un chien doté de la parole. Enfin, c'est un trucage, mais avouons que là c'est très réussi et particulièrement comique.

En 5e place, « Nyan Cat » a tout pour rendre fou. Un animation pixelisée montre un chat courir dans le ciel. Image répétitive sur une musique encore plus horripilante. La version originale dure un peu plus de trois minutes. La torture ultime c'est de tenter de supporter la vidéo rallongée. 100 heures...

En France, les vidéos les plus vues sont essentiellement des sketchs spécialement conçus pour le net. « Norman fait des vidéos », avec un minimum de moyens, truste 7 places dans le Top 10. Un jeune s'adressant aux jeunes à travers un support qu'ils apprécient. En voilà un qui a tout compris.

mardi 27 décembre 2011

Les Centaures, des militaires volants par Herzet et Loutte au Lombard


La BD militaire, et plus spécialement d'aviation a toujours eu le vent en poupe. De Dan Cooper aux Chevaliers du ciel en passant par Buck Danny, plusieurs générations de petits garçons ont rêvé aux exploits des pilotes de chasse. « Centaures » est complètement dans cette veine. Éric Loutte, le dessinateur, a fait ses premières armes sur la reprise de Biggles. Emmanuel Herzet, le scénariste, s'est rodé sur la série Alpha et « La branche Lincoln ». Deux pros de la BD au service des pros de la guerre.
L'action de ce premier tome intitulé « Crisis » débute aux îles Amandine. Cet archipel, ancienne colonie française ayant conservé des accords de coopération militaire, est au centre d'un coup d'État. Premiers visés, les militaires français. Deux pilotes, TNT et Starbuck, parviennent à prendre la fuite à bord d'un Jaguar. Leur avion touché, ils se retrouvent aux mains des rebelles. De Paris, une opération est lancée pour les libérer.
Les auteurs ont passé une semaine sur le porte-avions Charles de Gaulle pour un maximum de vérité. Un album augmenté virtuellement, des QR codes permettant au lecteur de découvrir des reportages sur cet univers de l'armée de l'air française.

« Centaures » (tome 1), Le Lombard, 11,95 €

vendredi 23 décembre 2011

Billet - Trois faits divers insolites pour passer Noël aux armes


Est-ce le solstice d'hiver ou l'esprit de Noël ? Ces trois faits divers prouvent que ce n'est pas fête pour tout le monde. Par contre, côté armes, c'est un festin, du fusil au nunchaku en passant par l'arc de compétition.

Début de la tournée de Noël par Mons-en-Barœul. La Voix du Nord relate comment cet homme, vexé d'avoir été mis dehors par un vigile, est revenu au Lidl armé d'un nunchaku. Il s'est attaqué à la vitrine et aux caisses. Pas de blessés dans l'aventure, mais un arrêt à la case prison avant une expertise psychiatrique. Le remède ? Qu'il arrête de regarder des films de ninjas.

A Oloron-Sainte-Marie, dans les Pyrénées-Atlantiques, c'est à un remake de Rambo que des passants ont assisté. Un homme de 25 ans, revenu récemment d'Afghanistan, « s'est élancé à la poursuite de sa compagne, en treillis et armé d'un arc de compétition » raconte le journaliste de la République des Pyrénées. La jeune femme s'est réfugiée dans une école avant que le déséquilibré ne soit maîtrisé par les gendarmes. Enfin, méditons sur cette histoire de Père Noël armé d'un fusil, semblant directement inspirée du film de la bande du Splendid.

A Bordeaux, relate Sud-Ouest, « sur le marché de Noël des Allées de Tourny, le personnage préféré des enfants a menacé avec une arme non chargée le vendeur de sapins installé à côté de son chalet. » Toujours déguisé en Père Noël, l'agresseur a passé une journée en garde à vue... De quoi traumatiser toute une génération de petits Bordelais. 

mercredi 21 décembre 2011

BD - Gyakushu : la vengeance du voleur selon Dan Hipp

Il est jeune et ambitieux. C'est le plus habile des voleurs. En dérobant un livre rare, il découvre la légende de cette vallée isolée. Le voleur a maintenant un but, passer le reste de sa vie au calme près de sa famille. « Gyakushu » débute comme une gentille fable. Mais Viktor, le propriétaire du livre va vouloir récupérer son bien. Le voleur sera impuissant face à ces hordes de guerriers assoiffés de sang. Son paradis sera brûlé, sa femme assassinée, son fils enlevé. Lui sera laissé pour mort, amputé, défiguré. 

La suite de la BD conte la quête de vengeance du voleur le corps entièrement recouvert de bandelettes. Viktor, après son attaque, a pris goût à la violence et au pouvoir. Dan Hipp est un auteur américain ayant déjà travaillé pour nombre de maisons d'édition. Il signe la première partie d'une trilogie toute en baston. Il excelle dans le noir et blanc, certaines compositions de ses planches faisant penser à du Andréas. Une nouvelle pépite pour la jeune et prometteuse collection Hostile Holster de chez Ankama.

« Gyakushu ! », Ankama, 14,90 € 

mardi 20 décembre 2011

Un couple d'enfer au sommaire du nouvel album des Nombrils de Delaf et Dubuc


Mais qu'est-il arrivé à Karine, l'infortunée héroïne de la série « Les Nombrils » de Delaf et Dubuc ? Après avoir rejeté son amour de toujours, Dan, elle décide de changer de personnalité. Jenny et Vicky, les deux pestes aimant tant l'humilier, en tombent des nues. Elle a oublié son tee-shirt trop court et son bas de survêtement informe pour un ensemble noir et sexy accordé à sa nouvelle couleur de cheveux. En virant gothique, Karine est le miroir de nombre d'adolescentes traversant une crise d'identité. Et comme dans la réalité, cette métamorphose n'est pas venue d'elle mais provoquée par une relation. Karine est en train de tomber amoureuse d'Albin, le chanteur albinos. Un blond mystérieux devenant de plus en plus énigmatique au fil des gags repris dans ce 5e recueil. Vicky et Dan vont s'unir, temporairement, pour en savoir un peu plus sur le nouveau mentor de Karine, prêt à tout, même à la prendre comme choriste dans son groupe. Après quelques éclats de rire (souvent dus à la bêtise de Jenny, la fille la plus bête du monde), l'histoire prend un tour un peu plus dramatique. Albin, dont le vrai prénom est Alain, a un passé loin d'être immaculé.

« Les Nombrils » (tome 5), Dupuis, 10,45 €

BD - Créatures fantasmagoriques au cœur de l'univers des Stryges


Prévenons d'emblée les lecteurs : le 14e épisode de la série « Le chant des Stryges » ne contient quasiment pas de scènes avec ces créatures fantasmagoriques, mi anges, mi démons. La priorité est donnée aux hybrides, ces hommes et femmes ayant hérités génétiquement de l'immortalité des Stryges. 


Corbeyran, le scénariste, utilise cet album pour placer ses pions, comme s'il s'agissait des phases préparatoires d'une longue partie d'échecs. Il y a des rebondissements, de la violence, des alliances, des trahisons; bref tout ce qui fait le sel de ce feuilleton gothique. 

Guérineau, le dessinateur, est irréprochable. Son trait précis et expressif fait aussi beaucoup pour le succès de cette série qui devrait encore durer quatre tomes...

« Le chant des Stryges » (tome 14), Delcourt, 13,50 € 

lundi 19 décembre 2011

BD - Sasmira, énigmatique héroïne de Laurent Vicomte chez Glénat


Laurent Vicomte, dessinateur des quatre premiers tomes de la « Balade au bout du monde » est un virtuose doublé d'un perfectionniste. Son seul défaut : une lenteur qui désespère ses lecteurs. En solo, il a publié le premier tome de Sasmira, série fantastique très élégante. Le tome 2 vient de paraître... après 14 années d'attente. Et Vicomte n'en signe que les premières planches, préférant pour la suite se faire aider par Claude Pelet. 

Mais les fans ne seront pas déçus. Ambiance, dessin, personnages : on retrouve tout ce qui fait le charme des BD de Laurent Vicomte dans ce récit d'amour impossible traversant les siècles. Avec une interrogation toujours sans réponse : qui est véritablement Sasmira, cette femme ensorcelante et énigmatique à la jeunesse éternelle ? Souhaitons maintenant que les auteurs nous fassent moins languir pour le tome 3.

« Sasmira » (tome 2), Glénat, 14,90 € 

dimanche 18 décembre 2011

BD - Quai d'Orsay de Blain et Lanzac : album diplomatique


Alexandre Taillard de Worms, virevoltant ministre des Affaires étrangères, est de retour dans le second tome de « Quai d'Orsay ». Cette chronique diplomatique est toujours aussi passionnante. Ecrite par Abel Lanzac, un pseudo cachant un de ces conseillers œuvrant dans l'ombre, la série montre comment le ministre (librement inspiré de Dominique de Villepin) tente de « sauver le monde » tout en continuant à faire son jogging quotidien.


Ces 104 pages dessinées par Blain reviennent notamment sur la déclaration de guerre des USA à l'Irak et le discours (applaudi, ce qui est exceptionnel) du représentant français refusant cette escalade.

Et si « Quai d'Orsay » était la meilleure propagande électorale de Dominique de Villepin, visionnaire ayant une incontestable stature présidentielle ?

« Quai d'Orsay » (tome 2), Dargaud, 16,95 € 

samedi 17 décembre 2011

Billet - Rebelles, au féminin

Basta ! Elles ont décidé d'agir et le clament haut et fort. Le mouvement féministe connaît une seconde jeunesse à travers la toile. « La Barbe, groupe d'action féministe» s'est spécialisée dans l'action spectaculaire.

Difficile de ne pas remarquer ces femmes s'invitant dans des débats, conférences et autres réunions officielles, affublées de fausses barbes. Un postiche pour dénoncer la sous représentation du sexe faible (pire cliché qui puisse exister) dans les instances de décision de la société française.

Elles l'expliquent dans un manifeste : « Pour exprimer leur ras-le-bol haut et fort, les femmes ont décidé d'investir barbues tous les hémicycles, toutes les antichambres, tous les lieux de pouvoir des hommes. » On retrouve ainsi un florilège de leurs faits d'armes, sur les plateaux de télévision (au Petit journal de Canal+ la semaine dernière), au cours de conférence de presse (UMP et PS, pas de jaloux) ou de colloques.

Le site est illustré de ces vieilles photos de femmes à barbe, phénomènes de foire exhibés au chaland rigolard, mâle de préférence.

Même la religion est épinglée par les féministes. Elles ont réalisé une vidéo sur leur sainte : Wilgeforte. Cette princesse sicilienne, promise en mariage à un noble qu'elle n'aimait pas, pria Dieu de la rendre la plus laide possible. Une énorme barbe lui poussa sur le visage. Son mari la répudia. Mais le père de Wilgeforte, mécontent, la crucifia... Un vrai chemin de croix, d'être une femme... à barbe. 

vendredi 16 décembre 2011

Billet - Participons, élisons... La présidentielle se prépare sur internet

La prochaine élection présidentielle, plus que la précédente, se jouera en partie sur internet et notamment sur les réseaux sociaux. Si le PS était en pointe il y a 5 ans, l'UMP compte bien rattraper son retard. La boîte à idées est ouverte. Pour le grand bonheur des observateurs critiques, toujours à l'affût de l'initiative kitch ou de la fausse bonne initiative participative. Ce n'est que le début, mais on ne doute pas que la campagne virtuelle accouchera de quelques perles mémorables.

Premier exemple avec cette page intitulée « incitons-les à débattre ». Elle est proposée sur le site officiel du parti dirigé par Jean-François Copé. L'UMP vous suggère de « tweet-clasher » les candidats, autrement dit les mettre dans l'embarras en les questionnant sur des sujets qui fâchent. Cela semble être un bel exemple de participation démocratique, mais une fois le candidat sélectionné, surprise, vous vous retrouvez avec un QCM (questionnaire à choix multiples). Plus d'initiative personnelle, juste la possibilité de répéter, tel un perroquet, les arguments de l'UMP pour contrer les propositions de gauche ou d'extrême-droite. Un peu limité question participation active...

Pire, au parti socialiste, le site internet sert aussi à financer la campagne. Il y a même une boutique en ligne. Mais qu'aurait fait Jaurès s'il avait su qu'acheter un parasol (65 euros, sans le socle) ou une boule à neige (15 euros) aiderait à porter un socialiste au pouvoir ? 

jeudi 15 décembre 2011

BD - Pauvre Lampil : un chef-d'œuvre de la BD franco belge signé Lambil et Cauvin


L'autofiction n'est pas une invention des romanciers des deux dernières décennies. L'autofiction, Raoul Cauvin et Willy Lambil l'ont testée dès 1973. Le héros de cette nouvelle série destinée à animer les pages de Spirou s'appelle Lampil. Il est dessinateur de BD et a nombre de déboires. Notamment en raison de ses rapports souvent conflictuels avec son scénariste, un moustachu aimant imaginer ses histoires allongé dans un canapé. 

Pauvre Lampil n'est que la mise à plat des rapports entre ce couple peu banal constitué de Lambil et Cauvin... Rattrapés par le succès des Tuniques Bleues, ils ont abandonné leurs doubles de papier depuis très longtemps, trop longtemps. Oublié, le Pauvre Lampil se retrouve de nouveau sous le feu des projecteurs avec cette intégrale luxueuse. Une occasion à ne pas manquer pour redécouvrir un monument de la BD franco-belge.

« Pauvre Lampil », Dupuis, 360 pages, 39 € 

mercredi 14 décembre 2011

Fume, c'est du Manchette roulé par Tardi !


Tardi achève avec « O dingos, ô châteaux ! » sa trilogie Jean-Patrick Manchette. Presque une œuvre de jeunesse pour cet écrivain français mort en 1995. Ce roman a reçu en 1973 le grand prix de littérature policière. Un choix polémique tant la prose de Manchette, pour l'époque, était moderne, dérangeante et ouvertement de gauche. Sur 90 pages en noir et blanc, Tardi réinvente la cavale à travers toute la France de Julie, la nurse au lourd passé psychiatrique et de Peter, un gamin capricieux, insupportable mais riche héritier. Julie est accusée d'enlèvement. En fait c'est un coup monté par l'oncle pour hériter. L'intrigue ne semble être qu'un alibi pour mettre en scène des personnages sortant résolument de l'ordinaire. Julie, bien évidemment, femme fragile, allergique au mot « police », mais capable de tout pour continuer à avancer dans le sinistre théâtre de la vie. Il y a aussi Thompson, le tueur. Vieux, fatigué, souffrant de maux de ventre épouvantables, il va aller au bout de sa logique : tuer atténue la douleur.

« Ô dingos, ô châteaux ! », Futuropolis, 19 €


De choses et d'autres - Paranoïa dans un open space : l'œil dans le dos

Si par malheur vous avez une légère tendance à la paranoïa, ne lisez pas ce qui va suivre. Vous pourriez décider de jeter votre ordinateur à la poubelle. Car si George Orwell a imaginé Big Brother dans son roman « 1984 », internet l'a fait sans même que l'on s'en rende compte. Pire, on est consentant et souvent on y prend du plaisir.

L'espionnage numérique est devenu monnaie courante et d'une facilité déconcertante. Les exemples ne manquent pas, dans les entreprises notamment. Après une « journée de merde au boulot » à supporter des « petits chefaillons qui jouent aux grands », certes cela soulage de le dire sur Twitter, mais il y aura forcément un « gentil » collègue pour le rapporter à votre direction. Vous vous retrouverez alors, comme cette employée d'un centre d'appel, poursuivie pour injure devant le tribunal correctionnel.

De même, si vous utilisez votre ordinateur au bureau pour faire vos courses de Noël, méfiance. L'entreprise a parfaitement le droit de vérifier les sites visités durant votre temps de travail. Et de vous reprocher (parfois jusqu'au licenciement), le fait que vous passez un peu trop de temps à faire du shopping.

D'une façon générale, dites-vous que tout ce que vous faites sur internet peut-être vu par vos supérieurs. Il existe même un espionnage interne. Pour plus de sûreté, gardez vos idées dans un coin de votre tête. Les mettre en ligne, c'est prendre le risque de les retrouver dans la bouche du collègue qui guigne votre place... 

mardi 13 décembre 2011

Vengeance d'outre-tombe dans "Le Chinois" d'Henning Mankell au Seuil

 Une vengeance vieille de plus d'un siècle s'abat sur un petit village de Suède. Un thriller nordique signé Henning Mankell, le maître du genre.



Quel peut être le lien entre un jeune entrepreneur chinois et un petit village suédois ? La juge Birgitta Roslin va se retrouver impliquée dans cette vengeance traversant les siècles et les océans. Ce nouveau roman d'Henning Mankell, sans son héros fétiche, Wallander, débute dans un hameau perdu dans la neige et les forêts. Un photographe amateur, désirant immortaliser ces bourgades en voie de désertification, découvre un cadavre en partie dévoré par un loup.

La police locale se rend sur place et se retrouve face à ce qui « devait faire date dans l'histoire pénale suédoise. Ce que découvrirent les trois policiers était sans précédent. Ils passèrent de maison en maison, arme au poing. Partout ils trouvèrent des cadavres. Des chiens et des chats éventrés, et même un perroquet décapité. Dix-neuf morts, tous des personnes âgées, à l'exception d'un garçon d'une douzaine d'années. Certains avaient été tués au lit, dans leur sommeil, d'autres gisaient par terre ou étaient assis dans leur cuisine. » Le fait divers fait la une de tous les journaux. C'est comme cela que la juge Birgitta Roslin en prend connaissance.



Les doutes de la juge

Cette femme d'une soixantaine d'années est à une période charnière de sa vie. Proche de la retraite, elle n'est plus heureuse en couple. Ses enfants sont indépendants, elle est un peu perdue, entre son métier trop prenant et ses regrets de jeunesse, quand elle voulait révolutionner son pays trop calme.

Sur une photo des lieux du drame, elle semble reconnaître une maison. Elle fouille dans ses archives. « Son souvenir était exact. Cette folie meurtrière ne s'était pas abattue sur un village quelconque : c'était l'endroit où sa mère avait grandi. » Placée dans une famille d'accueil. Et Birgitta de se retrouver impliquée dans cette affaire car « dans la maison où sa mère avait passé son enfance, des gens venaient d'être assassinés. Ses parents adoptifs ? » La juge va bénéficier de quelques jours de repos pour se rendre sur place et découvrir des carnets datant du siècle dernier. Ce journal intime est celui d'un membre de la famille ayant émigré aux USA. Dans ses réflexions il laisse libre cours à un racisme abject. Ingénieur chargé de surveiller la construction du chemin de fer traversant le Nouveau Monde, il déverse sa haine contre « les négros et les chinetoques. »



Esclaves

Le roman d'Henning Mankell va alors basculer dans le passé. Durant une centaine de pages, passionnantes, on va suivre les déboires de trois Chinois, trois frères, trois paysans. Se rendant à Canton pour y trouver du travail ils vont être enlevés et vendus à des entrepreneurs chargés de construire cette fameuse ligne de chemin de fer. Parqués près du chantier, ils sont considérés comme des esclaves par les contremaîtres. D'autres groupes travaillent avec eux. Et les jeunes Chinois vont découvrir toute l'ignominie du racisme ordinaire. « Les Irlandais, souvent ivres, les injuriaient en leur lançant des pierres. Les frères ne comprenaient pas ce qu'ils criaient, mais leurs pierres faisaient mal : ce devaient être la même chose pour leurs paroles. » A force de recherches, Birgitta va faire le lien entre ce passé américain et le présent suédois. Et c'est en Chine, à Pékin, qu'elle obtiendra des réponses sur les véritables motivations de ce massacre.

Un roman doublement prenant car on ne peut qu'avoir de l'empathie pour les deux parties : les Chinois du passé, la juge du présent. Entre il y a toujours cette violence, cette folie meurtrière des hommes, matière première de tout bon thriller.

Michel Litout

« Le Chinois » de Henning Mankell, Seuil policiers, 22 €


Billet - François Fillon concurrence le Troll masqué

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil sur le net ? Non ! Méfiez-vous des trolls. Ce ne sont pas, comme dans la mythologie nordique, des êtres poilus vivant dans les montagnes, mais des internautes masqués intervenant dans les forums. Des contributions systématiquement négatives, insultantes et blessantes. Ils utilisent cet anonymat si décrié pour harceler leurs proies. Un « jeu » qui peut déraper. Tasha, 15 ans, s'est suicidée en se jetant sous un train. Sur la page facebook destinée à recueillir les témoignages de condoléances de ses amis, un troll a posté un montage vidéo associant le visage de Tasha à une locomotive. A la demande de la famille, le troll a été repéré et condamné à 18 semaines de prison...

Sur Twitter aussi certains abonnés se masquent derrière une fausse identité. Le jeu en vogue du week-end aura été de découvrir le pseudo de... François Fillon. Ce compte servirait au Premier ministre à surveiller ce que twittent certains de ses ministres, Eric Besson par exemple habitué aux dérapages. Mais avancer masqué sur un réseau social cultivant l'égo à outrance n'est sûrement pas une bonne idée. La chasse au Fillon s'est terminée quand plusieurs spécialistes ont dévoilé le nom de son faux compte : @fdebeauce, comme François de Beaucé, nom du manoir lui appartenant près de Sablé-sur-Sarthe. Le principal intéressé l'aurait confirmé hier, mais méfiance : l'usurpation d'identité est un jeu très prisé sur internet. 

lundi 12 décembre 2011

BD - Reiser, chroniqueur d'actualité dans Pilote


Dans les années 60 et 70, Pilote, journal de bande dessinée dirigé par René Goscinny, décide de consacrer une partie de ses pages à l'actualité. Des récits complets en noir et blanc, où l'esprit frondeur de quelques auteurs trouve matière à réflexion. Cabu, Fred, Gébé sont passés par cet exercice. Un des meilleurs reste Reiser. Il n'y déverse pas sa méchanceté réservée à Hara Kiri, mais commence dans ces histoires courtes de une ou deux pages, à roder ses idées écologistes. C'est pertinent, marrant ou absurde, mais jamais plat. Pour la première fois l'intégralité de ces récits jamais publiés en albums sont repris dans ce superbe livre. Une plongée dans l'actualité du siècle dernier, après la libération des mœurs et avant le premier choc pétrolier.

« Reiser, les années Pilote », Glénat, 270 pages, 25 € 

dimanche 11 décembre 2011

BD - Un monde segmenté imaginé par Malka, dessiné par Juan Gimenez


Richard Malka, célèbre avocat et scénariste de BD qui monte, s'attaque à la SF. Et en refermant le premier tome de « Segments », dessiné par Juan Gimenez, on ne peut que se demander si cette histoire est de Malka ou de Jodorowsky. Dans un futur très lointain, la civilisation s'est segmentée. Pour atténuer les tensions, en fonction de tests passés à 7 ans, chaque enfant est destiné à un monde spécifique. Si vous êtes attiré par le commerce cap vers la planète Mercante du secteur de l'échange. Les artistes finiront à Muse et les adeptes du sexe, des jeux et des drogues iront s'adonner à leurs vices sur Voluptide. Cette segmentation de la civilisation a été imposée par 7 immortels, à la tête de chaque secteur. Mais parfois, des éléments se rebellent, refusent les étiquettes. Des résistants cherchant à retrouver un peu d'humanité dans cette société en totale déliquescence.

Les deux héros sont jeunes et beaux, plein de fougue et sans peur. Après ce premier tome, ils prennent la direction de Voluptide. Cela devrait donner l'occasion à Gimenez de dessiner quantité de jolies femmes nues, un secteur dans lequel il excelle...

« Segments » (tome 1), Glénat, 13,50 € 

samedi 10 décembre 2011

L'armure du Jakolass : Valérian repart à l'aventure en compagnie de Larcenet


Valérian, agent spatio-temporel animé durant des décennies par Christin et Mézières est officiellement en sommeil. Cependant, la retraite des deux créateurs de la série SF française la plus populaire n'empêche pas le jeune héros (toujours accompagné de la sublime Laureline) de poursuivre ses missions entre galaxies et champs d'astéroïdes. Il va, comme Spirou, passer de mains en mains pour explorer d'autres genres graphiques. Manu Larcenet est le premier à se risquer à réécrire cette BD culte. Certains critiques se sont offusqués de sa vision car il part du postulat que l'esprit de Valérian est enfermé dans le corps de Monsieur Albert, vieux poivrot de base, pilier de bar plus que franchouillard. C'est vrai que c'est déstabilisant, mais Larcenet a plus d'un tour dans sa manche et surtout une grande science du rebondissement et de la mise en abîme. Comme en plus, c'est un excellent dessinateur, cette aventure de Valérian, bien évidemment à des milliers d'années lumière de l'original, reste une BD de SF, intelligente et novatrice. Avec (pour le même prix), en bonus cachés, quelques aliens dessinés par des invités de marque, de Goossens à Binet en passant par Baru ou Jean-Yves Ferri.

« Valérian vu par... Larcenet » (tome 1), Dargaud, 11,95 €


BD - La vie de Louve, la Viking, fille de Thorgal, racontée par Yann et Surzhenko


Thorgal ayant changé de main (Yves Sente assure le scénario depuis quatre ans), le Viking vit de nouvelles aventures et plusieurs séries sont développées autour des personnages secondaires des 30 albums dessinés par Rosinski. Après Kriss de Valnor, c'est Louve, la fille du héros, qui bénéficie d'une série propre. Surprise, on retrouve au scénario Yann, le trublion qui, il y a 30 ans, se moquait des séries d'aventures, préférant les pasticher avec son ami Conrad. Entretemps, il est devenu un scénariste tout terrain et sa vision du monde de Thorgal est très fidèle. 

Au dessin, Surzhenko se coule dans le style de Rosinski, l'originel, avant que le maître polonais ne se mette à la peinture... 

Louve, petite fille un peu abandonnée (son père est en vadrouille, son frère aussi) trouve du réconfort auprès des animaux de la forêt. Elle a le pouvoir de leur parler et c'est pour cette raison qu'elle vient en aide à une louve chassée de son clan. Elle va l'aider à reprendre le pouvoir. Mais cette incursion dans les forêts sombres, seule, va mal tourner. Prisonnière d'un monde onirique, la petite fille va être victime d'un beau parleur. On retrouve dans « Louve » tout l'esprit de la série originale. Les fans de la première heure adoreront.

« Louve » (tome 1), Le Lombard, 11,95 €

vendredi 9 décembre 2011

BD - Nico et ses potes


Comment fonctionne Sarkozy ? Cette question, Renaud Dély, journaliste politique, directeur de la rédaction du Nouvel Observateur, se l'est souvent posée. Ses relations avec les femmes avaient donné naissance à une BD dessinée par Aurel. Le scénariste s'intéresse cette fois à la relation du président de la république avec les grands industriels français. De Martin Bouygues, le copain de toujours à Alain Minc, l'ami conseiller en passant par Arnaud Lagardère, le protégé et l'innénarrable Bernard Tapie, ce sont les plus grosses fortunes de France qui ont des relations privilégiées avec celui qui débuta sa carrière politique à la mairie de Neuilly.

L'argent. Nicolas Sarkozy a une véritable admiration pour ceux qui “réussissent en affaire”. Ce n'est pas pour rien que Nicolas Bazire, rencontré au cabinet de Balladur, est témoin à son mariage avec Carla Bruni. Il a toujours refusé de rentrer au gouvernement, préférant faire prospérer sa fortune éclair en faisant acte de présence dans une foule de conseils d'administration. Sarkozy l'admire, l'envie même. S'il n'est pas élu en mai prochain, l'avocat d'affaires devrait tout faire pour arriver au niveau de ses amis milliardaires.

« Sarkozy et les riches », Drugstore, 15 €

jeudi 8 décembre 2011

Thriller - Passé sanglant dans le dernier roman de Jérôme Camut et Nathalie Hug

Politique, social et familial : le nouveau roman de Jérôme Camut et Nathalie Hug joue sur plusieurs fronts. Trois fois plus passionnant !

Le sous titre de ce roman, « On paie toujours ses fautes. C'est juste une question de temps » plante le décor. En progressant dans la lecture, on se rend compte que tous les protagonistes ont des passés sulfureux. Le héros, Jacques Peyrat, en premier. Pourtant il est présenté dans les premières pages comme un homme charmant. De nos jours, il possède un hôtel dans une île des Caraïbes. Il accueille les touristes en compagnie de sa femme Libbie, enceinte de sept mois. Ils s'aiment dans un petit paradis. Mais quand on connaît la bibliographie des auteurs, Jérôme Camut et Nathalie Hug, on se doute que la dominante rose ne va pas durer. Un simple coup de fil va tout faire basculer. Jacques s'envole du jour au lendemain pour la Suisse. Il va récupérer Lulu, sa première fille âgée de 14 ans. Et le lecteur, en découvrant cette adolescente, va également plonger dans la jeunesse de Jacques.

1996. Provincial récemment monté à Paris, Jacques fait la manche dans le métro et vit dans un squat. Il manifeste régulièrement contre le gouvernement et a souvent maille à partir avec les forces de l'ordre. La haine des uniformes semble être son principal moteur. Quand il rencontre Grace, une jeune étudiante américaine, c'est le coup de foudre. Quelques mois plus tard, c'est moins romantique. Enceinte, Jacques abandonne Grace qui sera seule quand Lulu nait. En 1998, Grace part aux USA avec sa fille. Jacques, s'étant découvert une fibre paternelle à rebours, décide de tout faire pour la retrouver. Il a besoin d'argent, de beaucoup d'argent. Après un séjour en prison (toujours des problèmes avec les policiers...) il s'associe a deux malfrats pour un casse digne de Spaggiari.

Ce flashback est entrecoupé des retrouvailles actuelles de Jacques et de sa fille. Pour elle, c'est un inconnu. Mais Grace venant de mourir, elle n'a plus que lui. Ils vont tenter de s'apprivoiser, tout doucement. Mais n'en auront pas vraiment le temps.

Enlèvement

Sur les routes enneigées de Suisse, Jacques a un accident. Lulu, une jambe cassée, est transportée dans un refuge dans les bois. Jacques part chercher des secours. Et quand ils arrivent sur place, plus de 24 heures plus tard, Lulu a disparu. Pour l'ancien cambrioleur, cela ne fait pas de doute, cet enlèvement est l'œuvre de personnes voulant solder le passé.

L'écriture sur trois niveaux différents (le présent, le passé de Jacques et les confessions de Carmen, une employée d'un homme politique de premier plan) permettent de doser les révélations et de maintenir le rythme à ce récit aux multiples ramifications. Jacques se transforme en fugitif, obligé de partir seul en chasse des ravisseurs de Lulu. Mais la venue de Libbie en Europe va compliquer sa tâche. D'autant qu'elle va apprendre indirectement le passé de Jacques, de sa fille cachée au casse parisien de 1998.

Un roman haletant, dans l'air du temps puisqu'il y est question de secrets d'Etat et des vices cachés d'hommes politiques apparemment au dessus de tout soupçons, marqué par la personnalité de Jacques. Fougueux, un peu trop parfois, le père n'est pas un modèle de vertu. Pas étonnant donc si la fin n'est pas politiquement correcte. Comme les deux auteurs, Jérôme Camut et Nathalie Hug, au ton de plus en plus singulier et important sur la scène du polar français.

« Les murs de sang » de Jérôme Camut et Nathalie Hug, Calmann-Lévy, 18,50 € 

mercredi 7 décembre 2011

BD - Rires sur Troy avec de minis trolls toujours aussi affamés


Panique chez les Trolls, victimes d'un sort, ils sont rapetissés. Mais ce n'est pas parce qu'ils ne mesurent plus que dix centimètres qu'ils ne sont pas dangereux. Waha, son père et son fiancé, vont en ville pour retrouver leur taille normale. Capturés, transformés en poupées, devant affronter des animaux gigantesques (rats, pétaures...) leur périple est plein de surprises. Arleston, au scénario, joue parfaitement avec ses personnages, comme un gamin avec ses figurines. 

Gags et jeux de mots s'enchaînent au fil des pages dessinées par un Mourier en pleine forme. Il est vrai que quelques demoiselles très légèrement vêtues lui donnent moultes occasions de faire admirer la courbe de son pinceau. Un régal pour les yeux et les zygomatiques.

« Trolls de Troy » (tome 15), Soleil, 13,50 €

mardi 6 décembre 2011

BD - Mystère sur Antarès : les voyages merveilleux de Léo


Rien de tel qu'un album de Léo pour se dépayser. Antarès, par exemple, vous offre une flore et une faune étonnante. Dangereuse aussi. Kim et ses amis, en cherchant à rejoindre la base principale de la nouvelle colonie vont l'apprendre à leurs dépens. 

Une panne mécanique va les immobiliser au bord d'une rivière. Ils trouvent refuge dans des grottes, mais sont attaqués par d'énormes limaces suceuses de sang. Ensuite, en tentant de chasser des antilopes hérissées de piques, ils se font attaquer par des sortes de sacs volants à la digestion très efficace. 

« Cette planète est un vrai cauchemar » se lamente une militaire à bout de nerfs. Le lecteur, lui, y trouve son compte, sans cesse étonné par les créatures sorties de l'imagination de Léo, un très grand de la BD d'anticipation.

« Antarès » (tome 4), Dargaud, 11,55 € 

lundi 5 décembre 2011

BD - Retour sur Aquablue avec Hautière et Reno, toujours chez Delcourt


Série vedette des éditions Delcourt, Aquablue a connu une longue éclipse. Nao est enfin de retour sous la signature de deux jeunes auteurs prometteurs. Hautière est un scénariste ayant rencontré le succès avec des séries d'aventure, Reno, dessinateur des Womoks et de Valamon, est un génie de la couleur. Le duo remplit son contrat avec brio, ce « Retour aux sources » est digne des premiers tomes de la série créée par Cailleteau et Vatine. 

De retour sur la planète bleue, Nao mène des recherches génétiques pour trouver un lien entre les Terriens et les habitants d'Aquablue. Il retrouve sa femme, son fils et quelques ennemis. Une première partie haletante, qui donne envie de lire la suite. Il ne reste plus qu'à Reno de faire mentir la légende le présentant comme le plus talentueux de sa génération, mais également le plus lent...

« Aquablue » (tome 12), Delcourt, 13,50 € 

dimanche 4 décembre 2011

Essai - Le web de A à Z dans une encyclopédie parue chez Robert Laffont

Surfer sur internet c'est souvent source de nombreuses interrogations. Ce monde n'est pas tout à fait comme le nôtre. Il existe des codes, des secrets, des pratiques que le commun des mortels ne peut pas saisir immédiatement. A moins d'être un geek. Encore faut-il savoir ce qu'est un geek.

La solution à ces interrogations ? La très instructive et désopilante « Encyclopédie de la Web culture » récemment parue chez Robert Laffont. Ce gros bouquin de 270 pages pour 23 euros vous donne les clés pour comprendre, aimer ou détester cette chose qui existait à peine il y a 10 ans et qui occupe tant de place aujourd'hui.

Écrite par Titiou Lecoq (allez voir son blog, Girls and Geeks) et Diane Lisarelli, l'encyclopédie compte une centaine d'entrées. A geek, apprenez que ce passionné de nouvelle technologie, après avoir été la risée de tous, est à la mode, même dans les films hollywoodiens.

D'où vient le mot Spam désignant les mail publicitaires (75 % du trafic en France) ? Il s'agit d'un hommage à un sketch des Monty Python parodiant une publicité pour des boites de conserve de jambon de la marque... Spam.

Sur Twitter, les auteurs expliquent le bon côté : rapidité et simplicité tout en mettant en lumière son gros défaut : 71 % des tweets sont totalement ignorés.

Vous trouverez également quelques conseils. Si vous aimez faire des commentaires, apprenez à vous faire détester en « multipliant les fautes d'orthographes », « évoquez la théorie du complot » ou « commentez uniquement pour faire de la pub à votre propre blog ».  

samedi 3 décembre 2011

De choses et d'autres - QR codes bidons (de lait)


Internet regorge de fakes, ces fausses informations, publicités ou photos. L'histoire des QR codes tatoués sur le pelage de vaches bretonnes était trop belle pour être vraie...

Pour promouvoir les produits de sa ferme, un agriculteur (en fait un acteur de la ligue d'improvisation de Rennes) peint sur le flanc de ses vaches laitières des QR codes, ces idéogrammes permettant d'envoyer des informations à un smartphone. « Flashez ce QR code et gagnez un produit laitier... » Une campagne de pub originale mais totalement fictive.

La vidéo fait le tour du net et de quelques chaînes nationales et montre des badauds coursant des vaches dans les prés, téléphones mobiles en main, tels des picadors de corrida, à la recherche du code gagnant. Tout était faux. Tout en étant tout à fait réalisable. C'est une société spécialisée dans l'utilisation des QR codes qui a imaginé cette opération de communication hors-pair. Plus vite que prévu, le journal Ouest France dévoile la supercherie, désespérant au passage quelques agriculteurs (réels eux) intéressés par l'opération...

Ces codes, souvent utilisés dans la publicité, vont être mis à toutes les sauces. Tels ces footballeurs anglais de l'équipe de Bromley FC, le crâne partiellement rasé, comme tatoué d'un code renvoyant vers un site de paris sportifs. Vendre des pubs sur le maillot c'est bien, sur le crâne c'est mieux. Le plus court chemin pour atteindre le « temps de cerveau disponible » ?