vendredi 30 septembre 2011

L'hôpital et ses monstres : le nouveau San-Antonio de Patrice Dard décape les zygomatiques

Quand San-Antonio met les pieds dans un hôpital, le trou de la sécu n'a plus qu'à compter ses abattis car les malades se transforment en morts !


Qu'on le veuille ou non, les nouvelles aventures de San-Antonio rédigées par Patrice Dard, n'ont rien perdu de leur truculence ni de leur régularité. « Comme sur des roulettes » est le second titre à paraître cette année chez Fayard. Le héros, toujours le cœur sur la main, décide d'accompagner sa maman au chevet de Bérurier. L'adjoint au sexe gigantesque est terrassé par une crise de goutte. Rien d'étonnant quand on sait les quantités de cochonnailles et de picrate ingurgitées par l'ogre du quai des Orfèvres. L'intrigue est lancée par la curiosité maladive de San-Antonio. En descendant du bus et en jetant ses tickets, il remarque dans la poubelle un cahier rouge. Et le subtilise. Dans la minute qui suit, un infirmier farfouille dans la poubelle et retourne dans l'hôpital, soucieux. Sentant l'embrouille, le flic le plus célèbre de France le suit et débarque dans le service RTT. N'allez pas croire que des salariés français tombent malade de devoir moins travailler (San-Antonio c'est de la fiction mais faut quand même pas exagérer). RTT veut dire « recherche en thérapie tératologique ». Et des monstres, s'il n'y en a pas beaucoup dans ce petit service, ils sont particulièrement difformes et effrayants.

C'est pas pour me vanter, mais des histoires tordues j'en ai lues des centaines dans ma carrière de petit chroniqueur littéraire provincial. Et cette fois encore, Patrice Dard parvient à m'étonner. L'infirmier est retrouvé mort, enfermé dans un placard, un bistouri dans le ventre. Le cahier rouge semble être la cause de ce décès, mais San-A se le réserve pour un peu plus tard, comme un atout planqué dans la manche. Après, les péripéties s'enchaînent avec maestria : action, poursuite, baston, rebondissements. Manque les traditionnelles dites « de cul ». Exactement elles sont dissociées du récit. L'auteur explique dans un avertissement que « suite à la misérable embrouille DSQ (ce Strauss qui préfère le frotti-frotta à la valse), j'ai décidé de rester prudent vis-à-vis du sexe. J'ai jugé préférable de rassembler toutes les séquences olé olé à la fin de l'ouvrage, dans un chapitre spécial que tu pourras arracher afin de les soustraire à la lecture de tes bambins déjà presque aussi concupiscents que toi. »

Lourdes et ses miraculés

On aura beau dire, un polar français sans scène se déroulant en province c'est un peu comme un roman de Katherine Pancol sans répétition : ça manque de crédibilité. L'équipe de San-Antonio, les méchants et quelques monstres en goguette vont faire un tour à Lourdes, cité de Bernadette et des marchands du temple, chassés en leur temps de Jérusalem par un certain Jésus. La vision de cette débauche de religion nous fait un peu penser aux scènes du « Miraculé », superbe film (un pléonasme de plus...) de Jean-Pierre Mocky. Et ça file un peu le bourdon au commissaire qui est beaucoup plus philosophe depuis sa reprise en mains par le fiston Dard.

« Si on réfléchit bien, il faudrait arrêter de réfléchir pour être heureux. Moi ce qui me gangrène la vie, ce sont mes idées, mes pensées, mes envies, mes dégoûts. Tout ce qui agite mon esprit sans jamais l'apaiser. (…) J'aspire au froid de mes sentiments, à la rigidité cadavérique de mes sensations, à la paix de la viande, laquelle passe toujours, hélas, par l'extinction des feux de l'âme. » Il est triste San-Antonio, voire dépressif ? Non, simplement un peu fatigué après un peu plus de 200 romans menés tambour battant. Mais ce bref séjour à l'hôpital devrait lui redonner un peu de vitalité.

« Comme sur des roulettes », Patrice Dard, Fayard, 6,90 € 

jeudi 29 septembre 2011

BD - Le come-back de Choc au menu du 10e tome de l'intégrale Tif et Tondu

Beau succès de la collection des « Intégrales » des classiques Dupuis, la reprise des aventures de Tif et Tondu en est déjà à son dixième volume. Will est toujours au dessin (et au sommet de son art) et Desberg, au scénario, obtient enfin l'autorisation de reprendre le personnage du méchant absolu : Monsieur Choc. 

La figure de ce bandit distingué, en smoking, heaume d'acier cachant son visage, a été créé par Rosy. Après une longue éclipse, il revient donner un peu de piquant aux enquêtes du barbu et du chauve. Un dossier d'une vingtaine de pages, signé Didier Pasamonik, explique les conditions de cette reprise et les difficultés de l'époque des éditions Dupuis. Reste le plaisir des yeux : les femmes de Will, grandes, filiformes, les yeux en amandes et les lèvres pulpeuses. Un régal qui n'a pas pris une ride.

« Tif et Tondu, l'intégrale » (tome 10), Dupuis, 19,95 € 

mercredi 28 septembre 2011

BD - Marie-Antoinette, « La reine fantôme» de Rodolphe et Goetzinger

Annie Goetzinger, pour une fois, fait une infidélité à son scénariste préféré (Pierre Christin) pour un roman graphique écrit par Rodolphe. Une passion commune des fantômes leur a inspiré cette histoire de femme peintre habitée par le spectre de Marie-Antoinette. C'est en peignant le décor bucolique des jardins du Trianon que Maud de Brunhoe découvre ses talents de médium. 

Dès lors elle sera toujours accompagnée par le fantôme de la reine décapitée. Un esprit qui ne peut plus trouver le repos éternel et qui découvre avec étonnement la vie culturelle française de ces années 30 foisonnantes. Un récit de femmes permettant à la dessinatrice de l'Agence Hardy de signer des planches en couleurs directes d'une grande beauté.

« Marie-Antoinette, la reine fantôme », Dargaud, 14,95 € 

mardi 27 septembre 2011

BD - « La fille de Paname » ou la vie tumultueuse de Casque d'or


Nom : Elie, prénom : Amélie, surnom : Casque d'or. Laurent Galandon (scénario) et Kas (dessin) retracent la vie de la célèbre figure des rues parisiennes dans « La fille de Paname ». Amélie, fille de blanchisseuse, belle et audacieuse, ne veut pas de la vie miséreuse de sa mère. 

Tombée amoureuse de Matelot, serrurier de son état, elle le quittera quand il voudra se marier avec elle et avoir des enfants. Amélie ne veut pas d'une vie normale. En rencontrant la Belle-Hélène, tapineuse de son état, elle découvre un nouvel amour et un métier plein d'avenir. Casque d'or vient de naître, avec son cortège de clients, de souteneurs et de malheurs. 

Une BD d'une qualité graphique indéniable, au service d'une histoire entre joies et larmes.

« La fille de Paname » (tome 1), Le Lombard, 15,95 €

lundi 26 septembre 2011

BD - Une nouvelle guerre froide risque de se déclarer dans la saison 2 d'Empire USA de Desberg

Amateurs de conspiration, de politique fiction et de théorie du complot la saison 2 de « Empire USA » est pour vous. Desberg semble avoir trouvé la formule qui lui convient. Tout en conservant la contrainte de l'album de 46 planches, il maintient le rythme en faisant dessiner chaque épisode par un dessinateur différent. Ainsi viennent de paraître les deux premiers titres avec Reculé et Queireix au dessin. Jared Gail a quitté la CIA et est désormais au service d'un milliardaire américain. 

Son passé (la saison 1) remonte à la surface quand il reçoit un SMS de Duane, son ancien équipier. Un ultime message car le jeune agent vient d'être abattu dans le bureau d'un avocat anglais. Jared va officieusement reprendre du service et aller enquêter sur place. Une plongée dans « Londongrad », cette ville dans la ville où les millions des oligarques russes circulent sans limites. 

Certains Russes qui veulent retrouver leur prestige d'antan, quitte à déclencher une nouvelle guerre froide.

« Empire USA saison 2 » (tomes 1 & 2), Dargaud, 11,95 € Le tome 3 paraîtra le 14 octobre. 

dimanche 25 septembre 2011

BD - La fuite de Park : nouvel épisode d'AlterEgo, la série BD qui peut se lire dans le désordre


AlterEgo, série multiple écrite par Renders et Lapière, se dévoile encore un peu plus avec la parution de cette quatrième histoire. Le lecteur suit cette fois les péripéties centrées autour de Park. 

Un jeune pêcheur coréen, enlevé et enfermé dans un asile psychiatrique de luxe aux Bermudes. Drogué quotidiennement pour qu'il oublie ses soucis et son passé, il reprend petit à petit pied dans la réalité quand il cesse de boire les jus de fruits contaminés. Il se souviendra de sa femme, de sa fille et de sa grand-mère. Il tentera alors de fuir mais réalisera rapidement que ce ne sera pas une mince affaire. Il croisera dans sa cavale Fouad au centre d'un précédent album. 

Et cette histoire est aussi l'occasion d'en apprendre un peu plus sur Noah et Jonas, les deux prochains personnages de cette série à part, chaque titre pouvant être lu indépendamment des autres et dans n'importe quel ordre. Une superbe réussite à mettre également à l'actif du dessinateur principal, Reynès.

« AlterEgo » (tome 4), Dupuis, 11,95 € 

samedi 24 septembre 2011

BD - La perle pourpre ou l'histoire d'un bordel en 1887, nouveau pari d'Arleston chez Glénat


A Paris en 1887, la Tour Eiffel est en pleine construction (et polémique), Ferdinand de Lesseps cherche des millions pour construire le canal du Panama et Chimère, fillette de 13 ans est mise aux enchères à la Perle pourpre, maison close réputée. Exactement, c'est sa virginité qui est proposée au plus offrant. Loin des gags désopilants des Trolls ou des aventures de Lanfeust, Arleston a repris son véritable patronyme, Pelinq, pour signer le scénario d'une nouvelle série entre érotisme et lutte sociale. 

Aidé de Mélanyn et de Vincent au dessin, il décrit cette petite société où les filles ne sont que des marchandises, louées pour quelques heures par les grosses fortunes du moment. Des poupées de chair fraîche avec qui tous les jeux sont permis. 

Mais Chimère, malgré son jeune âge, semble parfaitement au fait des mœurs de sa nouvelle demeure et on devine, à l'issue de ce premier tome, qu'elle a une idée derrière la tête la poussant à accepter sans broncher ces multiples humiliations.

« Chimères 1887 » (tome 1), Glénat, 13,50 € 

vendredi 23 septembre 2011

Roman jeunesse - Le Léviathan de Scott Westerfeld poursuit sa route à la rencontre du Béhémoth

Il est des univers littéraires qui longtemps après la dernière page tournée continuent à vous faire rêver. Léviathan, la nouvelle saga imaginée par Scott Westerfeld (Ugglies, Midnighters) est de cette veine. Un an après la publication du début des aventures de Deryn et Alek, les deux jeunes héros sont de retour dans un copieux volume de 500 pages richement illustré et intitulé « Béhémoth ». Ce récit d'histoire alternative se déroule en 1914, à l'aube de la grande guerre. L'empire allemand a des envies d'expansion malgré sa prise en tenaille entre les britanniques et les Russes. Tout l'intérêt du récit, directement inspiré des véritables événements, est de présenter une société ayant évolué différemment. Les Anglais ont développé le Darwinisme ou l'art de créer des animaux utiles alors que les Allemands, les clankers, tirent leur puissance de la fabrication de machines.

Deryn, orpheline, se fait passer pour un garçon pour servir sur le Léviathan, un « souffleur d'oxygène », sorte de baleine des airs transformée en forteresse volante. A son bord le jeune Alek, prince héritier de l'empire austro-hongrois, y a trouvé refuge en fuyant les Allemands. Dans ce second tome, on retrouve le vaisseau amarré au-dessus de Constantinople. Les diplomates anglais ont pour mission de rallier les Ottomans. C'est dans cette ville cosmopolite, véritable nid d'espions et de traitres que l'intrigue se déroule. On y croise par exemple « des golems de fer. Ils protègent le quartier juif. » Ce sont des « mécanopodes à la silhouette quasi humaine. Ils avaient des jambes courtaudes, de longs bras et des visages lisses. Ils étaient ornés d'étoffes rayées et de symboles étranges, et ne portaient aucune arme dans leurs mains griffues. »

Les bonnes raisons pour lire Béhémoth sont légion, de la relation de plus en plus amicale entre les deux héros à la découvertes de nouveaux animaux comme ces loris perspicaces aux pouvoirs étonnants. Quant au Béhémoth qui donne son nom au livre, vous devrez attendre les derniers chapitres pour le voir en action. Mais vous ne le regretterez pas !

« Béhémoth » de Scott Westerfeld, Pocket Jeunesse, 19 € 

jeudi 22 septembre 2011

Roman - SnOOp bOOk : lisez comme vous êtes

Un livre sous forme de carnet de bord, des indices au fil des pages : plongez dans le monde du SnOOp bOOk des éditions Soleil

Ceux qui pensent que le livre est appelé à disparaître car totalement dépassé par les nouvelles technologies oublient que c'est aussi un objet. Ce côté manuel, les éditions Soleil ont décidé de le mettre en avant dans une nouvelle collection, un nouveau concept : le SnOOp bOOk.

S'adressant plus spécialement aux adolescents, il a la forme d'un carnet de bord tenu par le héros ou l'héroïne. Le lecteur est à ses côtés pour découvrir les événements, il a lui aussi la possibilité de manipuler les indices qui vont de coupures de journaux à des documents officiels en passant par des badges avec codes secrets. Rajoutez des illustrations couleurs et une dernière partie à ne lire que si on pense avoir découvert la solution de l'énigme et on comprend mieux pourquoi ce SnOOp bOOk est bien plus qu'une simple somme de feuilles de papier.

Trois titres viennent d'être lancés à la fin du mois d'août et ils ont fière allure dans les rayons des nouveautés. Différents univers sont abordés, de la science-fiction à celui des geeks en passant par la musique rock. Un large choix pour exploiter au maximum les nombreuses possibilités de ce nouveau concept.

Mission M'Other

SnOOp bOOk, Mission m'other, Pierre Bordage, Soleil, Melanyn, Nicoloff, Geek battle, Dark ligntMission M'Other est écrit par Mélanyn avec Pierre Bordage. Si la première n'a que quelques scénarios de BD à son actif, le second est une pointure de la SF française. Lia, 15 ans, seule survivante de la Mission M’Other, revient sur terre dans une capsule de détresse. Elle se rend vite compte que toute la population a disparu, laissant derrière elle les vestiges de notre civilisation. Elle va donc entamer un périple à travers la France pour retrouver les hommes, comprendre ce qui s’est passé, étudiant sur sa route les moindres indices qu’elle pourra glaner : messages, photos, plans, carte d’accès… Lui permettront-ils de découvrir à temps le rôle qu’elle a à jouer ?

Geek Battle

Geek Battle de Sarmiento et Mady plonge le lecteur au cœur du monde des geeks, ces passionnés d'informatique vivant dans un monde virtuel. Wilfried est en première année à Stanford, l’université où se déroule le plus grand concours Geek jamais imaginé : le Geek Battle. Il décide de tenir un journal de bord pour rendre compte de ses aventures dans ce tournoi qui dure plusieurs semaines. Mais un jour à peine après le lancement, un jeune étudiant est retrouvé mort au pied d’un immeuble. La police conclut au suicide, mais sa petite amie est persuadée que c’est impossible. Wil va être malgré lui poussé à mener l’enquête.

Chloé and the Dark Light

Le milieu de la musique rock est au centre du troisième titre écrit par Nicoloff (lui aussi scénariste de BD). Chloé vient de gagner le concours de ses rêves : elle part en tournée avec les Dark Light, son groupe de musique préféré. Avec sa meilleure amie Emma, elles vont vivre au rythme des concerts, et fréquenter leurs idoles. Mais le groupe reçoit des lettres de menace et les incidents se succèdent sur la tournée.

Originaux, alliant inventivité et imagination, ces trois titres sont vendus 19,90 euros chacun.


mardi 20 septembre 2011

BD - Les monstres débarquent au Lombard


Les monstres changent de crèmerie. Habitués à batifoler chez Soleil, ils seront désormais abrités par Le Lombard. Les monstres ce sont ceux de « Monster Allergy », la série phénomène lancée par Centomo, Artibani, Barbucci et Canepa. Des auteurs italiens qui ont su faire fructifier cet univers en s'entourant d'un studio. Une productivité qui se retrouve dans la forme des albums. 

Ce n'est plus une aventure qui est proposée dans chaque volume, mais trois. Pour inaugurer la série, les deux jeunes héros, Zick qui voit les monstres et son amie Elena devenue une « abriteuse » vont aller dans une citadelle secrète suspendue au-dessus de falaises à la recherche du Gorka Blanc, puis ils seront face à deux sœurs menacées par des fantômes et enfin ils devront affronter l'Ombre. 

Entre manga et univers Disney, Monster Allergy est (avec WITCH des mêmes auteurs) la série jeunesse symbole des années 2000. Elle se décline également en dessin animé diffusé, entre autres, sur M6.

« Monster Allergy next gen » (tomes 21 à 23), Le Lombard, 14,95 € 

lundi 19 septembre 2011

BD - Jack l'éventreur au pays des Indiens : fin de « Wounded » de Marie et Malnati


Qui se cachait derrière le personnage de Jack l'éventreur ? Ce fait divers ayant lancé la carrière de tant de serial killers reste totalement inexpliqué. Une occasion en or pour tous les écrivains et autres scénaristes en mal de théorie du complot (notamment autour des turpitudes de la famille royale). Damien Marie, le scénariste de « Wounded » va plus loin. 

Deux ans après les meurtres londoniens, plusieurs prostituées sont assassinées selon le même rite dans une ville d'Amérique, à proximité de Wounded Knee Creek en territoire sioux. Rapidement, les autorités soupçonnent Edwards Norman, un photographe qui vient de Londres. Ce dernier, à moitié fou, semble se persuader qu'il est effectivement ce célèbre Jack. Blessé, recueilli par les Sioux et soigné, il pourra aller au plus profond de son inconscient grâce à des rites indiens. 

Ce mélange improbable des genres (fantastique et western) fonctionne à merveille. Marie soigne la psychologie de ses personnages et Loïc Malnati, au dessin, donne beaucoup de force aux hallucinations d'Edwards.

« Wounded » (tome 2), Bamboo Grand Angle, 13,50 € 

dimanche 18 septembre 2011

BD - Les vampires sont résistants, notamment le Dracula de Dufranne et Kowalski

Bram Stoker fait partie de ces œuvres qui, comme son héros, semble éternelle. Les adaptations sont nombreuses et une suite a même été éditée récemment. Dacre Stoker, l'arrière petit-neveu du créateur du maître des vampires a prolongé cet univers pour les éditions Michel Lafon et ces dernières, en association avec Casterman, proposent une adaptation en BD. Michel Dufranne s'est chargé du scénario et Kowalski, graphiste polonais, assure les dessins. 

L'action se déroule en 1912. Cela fait 25 ans que Dracula a été vaincu. Ceux qui ont mis fin aux agissements du prince de la nuit sont inquiets : de nouveaux vampires semblent vouloir faire régner la terreur. De la Provence à Londres en passant par Paris, de ravissantes et néanmoins redoutables femmes vampires vont tenter de tuer les protagonistes de l'époque (du psychiatre au notaire) et leurs descendants. Seule Mina sera épargnée. Mina, toujours aussi belle et n'ayant pas pris une ride.

Du sang, du sexe, de la folie, le tout parfaitement dessiné : les amateurs seront aux anges.

« Dracula l'immortel » (tome 1), Casterman, 12,95 € 

vendredi 16 septembre 2011

Roman - Dans « Brut » de Dalibor Frioux et « Mondial Nomade » de Philippe Pollet-Villard, notre futur proche est sombre, très sombre.

Deux romans français abordent, indirectement, la crise économique qui secoue le monde occidental. Ce n'est pas à proprement parlé de la science-fiction, mais une réalité sinistre et pourtant très vraisemblable. Celle que nous préparons à nos petits-enfants. Épuisement des ressources pétrolières ou délocalisations à outrance : ces romans pourraient nous faire ouvrir les yeux et réagir avant qu'il ne soit trop tard.


La Norvège était à la Une de l'actualité cet été. Un fou extrémiste, en tuant des dizaines de jeunes militants, a braqué les projecteurs du monde entier sur ce petit royaume pourtant béni des dieux. Béni car regorgeant de pétrole dans ses eaux territoriales. Ce pétrole, les richesses qu'il induit et la pollution qu'il provoque sont au centre du roman « Brut » de Dalibor Frioux. Un premier roman de près de 500 pages, dense et foisonnant, où le premier effort du lecteur est de se mettre dans la tête de ces personnages qui trouvent normal d'être immensément riche sans avoir à faire le moindre effort. Il y a Sigrid, la fille de Katrin, ancien mannequin. Belle et intelligente, elle va intégrer la principale banque du royaume grâce à l'appui de son oncle Kurt, le vice-président.

Kurt est de loin le personnage le plus complexe, le plus fascinant de ce roman. Agé de plus de 60 ans, il envisage de profiter encore au maximum de la vingtaine d'années qui lui reste à vivre. Son grand but est d'intégrer le comité du prix Nobel. Il juge les gens, intrigue, donne des ordres et place ses hommes. Le prototype même du grand bourgeois décideur, toujours sûr de lui, ne concevant pas que les choses ne se déroulent pas comme il le prévoit. A l'opposé, Henryk est un jeune philosophe. Amoureux de Sigrid, il est à la tête du fond d'éthique. Ce fond est le trésor du pays. Quand les premiers pétrodollars ont inondé la Norvège, il a été mis en place pour capitaliser ces millions. Puis ces milliards. Conséquence, tous les Norvégiens, en théorie, sont immensément riches : « On ne parlait pas de personnes démesurément riches, mais d'un pays tout entier ; non plus de richesses disponibles à l'échelle d'une vie humaine, mais sur des générations. On ne parlait plus d'une aubaine, d'un trésor trouvé au fond du jardin, mais de l'équivalent de centaines de millions d'heures de travail du royaume tout entier, déposées chaque mois à leurs pieds. Peut-être était-ce la raison pour laquelle tous ces jeunes mourraient avant l'âge. » Car la Norvège, dans ce futur proche, souffre d'un mal nouveau, une « épidémie de mortalité » comme la nomment certains commentateurs. Un pays en pleine période électorale. Les électeurs vont élire les députés, mais également le couple royal. Les conservateurs risquent de perdre le pouvoir au profit des nationalistes. Malgré le mur qu'ils ont construit tout autour du pays (pour empêcher les invasions de rats...), la découverte de nouveaux champs pétroliers et le renvoi de milliers d'étrangers chez eux. Le pays décrit par Dalibor Frioux semble presque exister. Paradis pour certains, c'est un drôle d'enfer qui se profile pour d'autres.

Garde meuble

La crise économique est beaucoup plus grave dans le roman de Philippe Pollet-Villard. Le capitalisme triomphant a découvert que les délocalisations permettent de multiplier les profits. La différence c'est que les usines déménagent vers l'Asie ou l'Afrique, avec les ouvriers français et leurs familles. La seule solution pour garder son emploi, c'est l'exil. Jean-Charles Rem, entrepreneur, a flairé le bon filon. Il va implanter un peu partout le long des autoroutes des entrepôts où, pour un prix modique, on peut laisser ses meubles personnels. Car les départs ne sont que provisoires. A la base... C'est « Mondial Nomade ».

Rem, à l'heure de la retraite, revend l'entreprise au fils du président qui va s'empresser de transformer les entrepôts en prisons. Et le héros, inactif, un peu perdu, va profiter de sa fortune pour tenter de retrouver un ami de jeunesse, croisé quand il était routard en Inde. L'envie de revivre l'aventure du voyage.

Philippe Pollet-Villard décrit un pays devenu presque totalitaire, vidé de ses forces vives. Un fantôme de nation où tout espoir de progression sociale, d'épanouissement et de bonheur a déserté. Par contre en Inde, la débrouillardise française rayonne. Alors, faut-il déjà se préparer au grand exode ?

« Brut » de Dalibor Frioux, Seuil, 21,50 € (disponible au format poche chez Points)

« Mondial Nomade » de Philippe Pollet-Villard, Flammarion, 18 € (disponible au format poche chez J'ai Lu sous le titre de "Voyage au pays des meubles défunts") 

jeudi 15 septembre 2011

BD - Alien et faille spatio-temporelle : Berberian et Gaultier sont tombés du ciel

Berberian abandonne très rarement son acolyte Dupuy (ils seront d'ailleurs ensemble au festival du disque et de la BD de Perpignan les 24 et 25 septembre). Avec « Tombé du ciel » il ne signe que le scénario de cette fantaisie spatio temporelle dessinée par Christophe Gaultier. 

Le héros, Emile, va aider un extraterrestre à se cacher. Un « petit gris » qui a le pouvoir de revoir le passé. Emile pourra ainsi savoir ce qui s'est exactement passé le 21 juin 1982 en Bretagne. Il aurait pu devenir chanteur de rock, il a complètement raté son audition. 

La seconde partie de ce copieux roman graphique de 140 pages en noir et blanc est aussi une réflexion sur le destin et les fameux grains de sable qui, parfois, dérèglent une machine bien huilée.

« Tombé du ciel » (tome 2), Futuropolis, 20 € 

mardi 13 septembre 2011

BD - Revue de pouvoirs avec Ralph Azham de Lewis Trondheim

Ralph Azham, nouveau héros imaginé par Lewis Trondheim, passionnera tous les lecteurs amateurs de fantasy et nostalgiques des Donjon. Les enfants ayant un pouvoir sont capturés et conduits à l'oracle. Ce dernier saura si l'un d'eux pourra vaincre les hordes de Vom Syrus. Dans ce second tome, les pouvoirs sont parfois redoutables (notamment celui de Ralph) ou plus anecdotiques comme celui qui ne dort jamais ou cet autre qui sait si une femme est enceinte en la regardant. 

Tous devront fuir quand une menace mortelle pénètrera dans le dortoir. On rencontrera également des magiciens, un fylphe et la sœur de Ralph. Un peu d'humour vient saupoudrer cette BD essentiellement d'aventure, un retour au genre pour le créateur de Lapinot.

« Ralph Azham » (tome 2), Dupuis, 11,95 € (et pour ceux qui en veulent encore plus, la troisième aventure de Ralph Azham est à retrouver chaque semaine dans Spirou à partir de ce mercredi) 

lundi 12 septembre 2011

BD - Libertinages : le siècle des Lumières vu par Joann Sfar chez Dargaud

Retour à la BD pour Joann Sfar. Le succès de son film sur Gainsbourg ne l'a pas totalement détourné des planches à dessin. Après le Chat du rabbin, il lance une nouvelle série se déroulant au siècle des Lumières. 

Les premières pages semblent une réflexion sur l'esclavage mais rapidement le personnage de la comtesse Eponyme impose une ligne directrice beaucoup plus libertine à la BD. 

Cela donne un ensemble un peu bancal rattrapé par des scènes d'un érotisme torride. Elle s'ennuie, son mari, plus philosophe qu'amant, lui laissant la possibilité de se rattraper auprès du personnel masculin, notamment un cuistot italien allant au four et au moulin. 

C'est léger, intelligent et pertinent : tout ce qui a fait le succès de cet auteur de BD ayant considérablement élargi son lectorat.

« Les Lumières de la France » (tome 1), Dargaud, 13,95 € 

vendredi 9 septembre 2011

BD - Sherlock Holmes revient d'entre les morts chez Soleil

Sherlock Holmes n'en finit plus d'inspirer les scénaristes de BD. Sylvain Cordurié, après avoir confronté le héros de Conan Doyle à des vampires, le met de nouveau face à son ennemi de toujours, le professeur Moriarty. 

Mais ce dernier est mort dans la dernière aventure du détective anglais. Qu'à cela ne tienne, le scénariste le ressuscite, le transformant en une sorte de zombie désirant récupérer l'intégralité de sa personnalité enfouie dans l'inconscient de Holmes. Cela semble un peu tiré par les cheveux, mais une fois dans l'ambiance, le personnage de Holmes semble tout à fait adapté à ces histoires fantastiques très à la mode au XIXe siècle. 

Un album dessiné par Laci, auteur serbe ne lésinant pas sur les décors d'époque. Efficace et prenant, la première partie vous donnera forcément envie de découvrir la fin du duel. Rendez-vous pour le tome 2 dans quelques mois...

« Sherlock Holmes et le Necronomicon » (tome 1), Soleil, 13,50 € 

jeudi 8 septembre 2011

BD - Fantômes masqués chez Delcourt : une BD de Fabien Grolleau sur les fans de comics

La BD a toujours fait rêver. Et parfois plus. Sacha rêve d'en vivre. Un vieillard milliardaire rêve qu'il est le héros qui a bercé son enfance. Ensemble, ils vont se retrouver dans une folle course poursuite au cœur d'une ville corrompue. Fabien Grolleau, grâce au format de la collection Shampoing (200 pages en noir et blanc par volume), parvient à plonger le lecteur dans un album aux multiples facettes. 

Dans la réalité, le Fantôme masqué est un vieillard se déplaçant difficilement. Il retrouve toute sa splendeur aux yeux du milliardaire complètement maboul. Sacha, le dessinateur, est entre les deux mondes. Il soutient son mécène, et le comprend puisque lui aussi sait se projeter dans ces comics bon marché où le Bien triomphe toujours du Mal. Le second volume clôt cette aventure qui voit l'arrivée de SDF rejetés en périphérie de la ville. Des indésirables profitant du carnaval pour se venger d'autorités sectaires et racistes. 

Un peu d'amour, de l'humour, de l'aventure et du social : le cocktail est détonnant et très séduisant au final.

« Le masque du fantôme » (tome 2), Delcourt, 9,40 € 

mercredi 7 septembre 2011

BD - La vie facile pour le héros de "C'est comment qu'on freine ?" de Grégory Mardon

Cyril, le personnage principal de cette BD de Grégory Mardon, est ce que l'on appelle un winner. Pas de ceux qui s'enrichissent vite et facilement. Non, sa spécialité c'est de ne faire que ce qui lui plait. La trentaine, il sort, s'amuse, vit à Paris, fait un boulot alimentaire mais pas très fatigant, rencontre des gens intéressants, a plein de copains et depuis peu une petite amie fixe, Natacha. La vie facile d'une génération insouciante dans la folie des années 2000. Mais la réalité va le rattraper en quelques heures. 

Primo, Natacha lui apprend qu'elle est enceinte. Il voit immédiatement de longues chaînes se profiler devant lui, du mariage au temps nécessaire à l'éducation de cet hypothétique marmot. Car Natacha est décidée à le garder. Secundo, le père de Cyril est victime d'un infarctus. Il doit filer à l'hôpital de province se rendre à son chevet, retrouver cet environnement qu'il a fuit depuis longtemps.

Second volume de « L'extravagante comédie du quotidien », cet album est un instantané de certaines mœurs de notre époque, de la vie désinvolte de ces adultes ne voulant plus grandir.

« C'est comment qu'on freine », Dupuis, 18 €

mardi 6 septembre 2011

Roman - Cap sur Morro Bay pour Jean-Philippe Blondel dans "Et rester vivant"

« Et rester vivant » de Jean-Philippe Blondel est une invitation au voyage. La Californie du début des années 80 est au centre de ce texte très personnel. L'auteur y raconte comment, un été, il a dilapidé son héritage en sillonnant les routes américaines au volant d'une grosse américaine, une Thunderbird, en compagnie de deux amis.

Les voitures ont une place prépondérante dans la vie de Jean-Philippe Blondel. Et dramatique. Il est à peine âgé de 18 ans quand son frère aîné et sa mère meurent dans un accident. Son père, qui était au volant, sort indemne. Physiquement, pas mentalement. Devenu à moitié fou, il va mourir lui aussi, quelques années plus tard, toujours dans un accident de voiture.

Le narrateur, jeune héritier de 22 ans, vend l'appartement du père et avec cet argent achète des billets d'avion pour la Californie. Il ne part pas seul, emmenant dans ses bagages son ancienne petite amie et son meilleur ami. Le trio amoureux va aller de San Francisco à Los Angeles, en passant par la Basse-Californie mexicaine et Las Vegas. Cette idée de voyage est simplement due à une chanson, un tube du moment, où le chanteur racontait comment il finissait ses jours à Morro Bay. Morro Bay, le but ultime du narrateur, le cul-de-sac de ce voyage impossible.

La force de ce roman réside dans cette volonté de tout raconter, sans tabou ni arrangement avec la vérité. De la folie à la jalousie, de l'abandon à la révolte, Jean-Philippe Blondel brosse avec brio toutes les étapes et rencontres de cette errance estivale, cette étrange parenthèse dans une vie programmée.

« Et rester vivant » de Jean-Philippe Blondel, Buchet-Chastel, 14,50 € (Disponible également au format poche chez Pocket) 

lundi 5 septembre 2011

Récit - Au fil du Mékong, Patrick Deville raconte le Kampuchéa

Mékong, Angkor, Kampuchéa... Si ces noms vous font rêver, plongez dans ce roman de Patrick Deville, entre voyage initiatique et rêverie historique.

L'auteur se rend au Cambodge en 2010. A l'occasion du procès de Douch, le bourreau khmer rouge du camp S-21. Des dizaines de milliers de morts, juste pour l'exemple puis presque par habitude. La première partie du roman retrace avec une rigueur scientifique la prise du pouvoir par ces révolutionnaires, soutenus à l'époque par la CIA, simplement pour déstabiliser le Vietnam.

De toutes les révolutions ayant triomphé, « celle de Phnom Penh fut un sommet, explique Patrick Deville, la plus belle et la plus intransigeante, l'absolue table rase. Trois ans, huit mois et vingt jours. Une révolution aussi parfaite qu'une expérience de laboratoire. » « L'idée même de ville doit disparaître. Le retour au village et à la pureté khmère. Tous porteront le pyjama noir des paysans khmers. C'est la rigueur morale du Peuple ancien contre la débauche des citadins. » Une véritable terreur s'abat sur le pays. Les camps se multiplient et les cadavres s'accumulent. L'Angkar, le manifeste des révolutionnaires interdit l'argent, les livres, l'école...

Aujourd'hui le Cambodge est redevenu un pays libre. Patrick Deville constate pourtant que le procès Douch, loin de passionner les foules, semble se dérouler dans une relative indifférence. Seuls quelques descendants de victimes tentent d'obtenir réparation. Mais la peine de mort étant abolie, les tortionnaires ne risquent, au pire, que de finir leurs jours dans des prisons mille fois plus luxueuses et confortables que les cachots dans lesquels ont agonisé leurs victimes.

Dans ce récit, Patrick Deville se met également en scène, se dévoile, laisse deviner sa fascination pour ce pays, cette région. « Je partirai demain à mon tour, puisque le procès de Douch est déjà suspendu. J'irai revoir l'étoile du soir se lever sur les ruines d'Angkor, et le vol des milliers de chauve-souris sur le ciel cendreux. » Il va remonter le Mékong, refaire le parcours des grands explorateurs français comme Henri Moulot, ce chasseur de papillons découvreur du temple d'Angkor. Aussi les deux militaires français, Lagrée et Garnier. Des Français au Cambodge et des Cambodgiens en France. La remontée du fleuve sera aussi l'occasion pour l'auteur de revenir sur les séjours parisiens des cerveaux khmers rouges, notamment Pol Pot. Ce roman, comme le Kampuchéa, est parfois lent et majestueux, avant d'entrer dans des zones de turbulences où les excès confinent à la folie.

« Kampuchéa » de Patrick Deville, Seuil, 20 € (Disponible également au format poche chez Points) 

vendredi 2 septembre 2011

BD - « La saga d'Atlas et Axis » de Pau chez Ankama : bien plus que des chiens...

Les auteurs espagnols aiment la BD animalière. Après le choc Blacksad il y a quelques années, dans un tout autre genre, apprêtez vous à tomber sous le charme d'Atlas et Axis. Imaginés par Pau depuis de nombreuses années, ces chiens ont trouvé refuge aux éditions Ankama. 

Le premier tome de leur « Saga » paraît dans la collection « Etincelle » et est incontestablement un des incontournables de cette rentrée. Pour le dessin, fin, racé et expressif, mais aussi l'histoire, entre action, humour et émotion. C'est cependant ce dernier trait qui ressort le plus. Et est le mieux maîtrisé. Revenant de voyage, Atlas et Axis découvrent leur village pillé. Les Vikiens ont enlevé les femmes et les enfants, tuant hommes et anciens. Ils décident de partir vers le Nord pour libérer les membres de leur famille. 

Un long périple dans les bois et la neige, à affronter sorcière, ours et autres dangers. Deux chiens aux sentiments très humains, entre colère et tristesse. Un bijou graphique à mettre entre toutes les pattes...

« La saga d'Atlas et Axis » (tome 1), Ankama, 14,90 € 

jeudi 1 septembre 2011

BD - L'esprit spartiate par Weber et Simon aux éditions du Lombard

Dans la BD historique, il y a un avant et un après Alix. Jacques Martin, avec sa rigueur et sa précision légendaires a placé très haut la barre. « Sparte » de Weber (scénario) et Simon (dessin) est dans la droite lignée des aventures du jeune Gaulois au service de César. Être Spartiate c'est plus qu'une nationalité, c'est un état d'esprit qui ne laisse aucune place à l'amour, la tendresse ou l'amusement. 

Éduqués pour se battre, sans pitié, à mourir au combat, les jeunes Spartiates sont redoutés dans toute la Grèce. Agésilas a pris la tête d'une rébellion qui trouve le roi actuel trop laxiste. Ce dernier, pour se débarrasser de ce trublion, engage Diodore, ilote réputé être le meilleur chasseur de primes de la ville. Cette série, aux dessins réalistes d'un grand classicisme, raconte la lutte entre ces deux héros, leurs points communs, leurs secrets... 

Un premier tome prometteur avec un coup de théâtre final donnant une orientation différente et inattendue à une série regorgeant de violence et de sexe.

« Sparte » (tome 1), Le Lombard, 11,95 €