Matthew, marié avec Sophie, est l'amant d'Helen. Cette dernière voudrait ne l'avoir que pour elle. Quand cela arrive, elle déchante...
Enlevé, tonique, rocambolesque et jouissif, ce premier roman de Jane Fallon se dévore tant ses trois principaux personnages semblent réels et leurs aventures sentimentales plausibles. Cela commence par la crise de la quarantaine pour Helen. Cette Anglaise, piquante et espiègle, âgée de 39 ans, est persuadée de vivre le grand amour avec Matthew, de 15 ans son aîné. Depuis quatre années, ils s'aiment trois fois par semaine. En cachette. Matthew est marié à Sophie. Ils ont deux adorables petites filles. Helen ne cesse de demander à son amant de quitter sa femme pour refaire sa vie avec elle. Mais sans succès.
L'autre visage de Matthew
De plus Matthew est le patron d'Helen. Son assistante, en langage politiquement correct. Sa simple secrétaire dans les faits. Cela aussi pèse sur le moral d'Helen. Sa carrière professionnelle stagne alors qu'il y a peu elle était ambitieuse. C'était avant de tomber dans les bras de Matthew. Travaillant dans une agence de relations publiques, son job consiste à imaginer une fausse actualité à des pseudo stars qui sont obligées chaque semaine de faire la « une » des tabloïds anglais.
Cette partie du roman de Jane Fallon est particulièrement hilarante, notamment quand une starlette sur le déclin, tente d'améliorer son image en posant pour le magazine Vogue. Problème, le lendemain, elle se saoule à l'inauguration d'un restaurant et montre à tous les paparazzis présents que même en mini jupe, la culotte est facultative...
Helen approche donc de la quarantaine et met encore plus la pression sur Matthew. Au cours des fêtes de fin d'année, ce dernier, fatigué d'une vie de famille lassante, décide, sur un coup de tête, de tout avouer à sa femme, prend deux valises et se rend dans le petit appartement d'Helen. Cette dernière, dans un premier temps est surprise et joyeuse. Mais rapidement elle va constater que le Matthew 24 heures sur 24 est assez différent de l'amant pressé qui ne restait jamais longtemps.
Et Helen, qui semblait vivre son célibat avec difficulté, s'aperçoit assez rapidement que finalement, la solitude ça a souvent du bon. Elle pouvait traîner au lit, passer ses journées de repos à regarder la télé en grignotant des pizzas sur le canapé ou papoter des heures au téléphone avec sa meilleure amie, Rachel. En réalité, Matthew est très casanier, voire pantouflard. Vieux, pour résumer.
La jeunesse régénératrice
Au bout de quelques jours, Helen analyse la décision de son amant : « Face à la perspective de vieillir avec sa femme pendant les quarante années à venir, il avait paniqué. En regardant celle avec qui il était marié depuis vingt-quatre ans, il avait vu une femme ridée aux cheveux gris dont le corps s'était métamorphosé. L'image de sa propre vieillesse. Il est plus agréable de se réveiller face à un visage jeune plutôt que devant quelqu'un qui vous rappelle chaque jour votre statut de mortel. » Résultat, Helen va prendre la décision de larguer Matthew. Et comme elle culpabilise auprès de Sophie, elle va tenter de les rabibocher. Sous une fausse identité, elle deviendra la meilleure amie de la femme de son amant.
On se doute que Jane Fallon a profité de cette embrouille à trois pour multiplier les scènes explosives et les quiproquos. Un roman écrit par une Anglaise, ce qui explique peut-être le tableau peu flatteur de la gent masculine. Les femmes vont adorer !
« Comment larguer Matthew », Jane Fallon (traduction d'Emilie Passerieux), Lattès, 20 €
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