Thriller bourré d'action et de suspense, ce premier roman de Daniel Rezlan entraîne le lecteur du Liban à New York en passant par Paris et la Catalogne.
Le roman d'action et d'espionnage a toujours bien fonctionné pour les lecteurs en manque d'émotions fortes. Daniel Rezlan, directeur d'une entreprise informatique, investit le genre pour signer un premier roman très abouti, à l'intrigue bien ficelée et aux personnages forts appelés à connaître de nouvelles aventures.
Le héros, Tom Valmer, est en fâcheuse posture dans les premières pages. En mission secrète et nocturne au cœur du Liban, il tente de libérer un soldat israélien capturé par un groupe de terroristes islamistes. Ses trois compagnons viennent d'être abattus, repérés par des satellites espions surveillant la propriété. Il se retrouve seul pour se sortir de ce guêpier. Avec une efficacité radicale (les cadavres ne se comptent plus derrière son passage), il va mettre en échec les terroristes, délivrer le soldat de Tsahal et fuir en hélicoptère pour finalement se poser en héros près de Tel Haviv.
Un héros qui veut rester très discret. Membre de l'UTAIR, Unité transnationale d'action et d'intervention rapide dépendant de l'ONU, il n'a pas officiellement d'existence. Tom Valmer ne se doute pas que son coup d'éclat contre ce qu'il croit être un nid de fanatiques est en fait un coup dur porté à une organisation mondiale du crime, l'ECTRE. Qui tombe d'autant plus mal qu'une vaste opération est sur le point d'être déclenchée.
Tom Valmer se fait des ennemis redoutables et croise à nouveau leur chemin à Paris au cours de sa mission suivante. Il est chargé de surveiller Léa Keller. Cette jeune femme, mariée à un riche Arabe, pourrait les renseigner sur un possible réseau dormant en France. Léa Keller qui est devenue très encombrante pour l'ECTRE qui décide de l'éliminer. L'assassinat est programmé en pleine rue à Paris. Mais Tom, en surveillance, ne peut s'empêcher d'intervenir et sauve Léa Keller. Il contrecarre pour la seconde fois les projets de l'ECTRE.
Menace sur la planète
Malgré l'opposition de ses chefs, Tom protège Léa, la suivant comme son ombre, de moins en moins insensible à son charme : « Elle n'était pas à proprement parler belle, se dit Valmer en la regardant monter dans sa voiture, mais il se dégageait de cette femme une aura qui retenait le regard. Son visage était régulier et fin, ses yeux vifs et on comprenait facilement qu'ils pouvaient être durs au point de vous mettre mal à l'aise. Les yeux d'une femme qui a souffert. Ce mélange de force et de dynamisme était en complète contradiction avec la tristesse du regard. » Tom apprendra à mieux connaître sa protégée. Elle vit un chantage permanent car son fils a été enlevé par les hommes d'ECTRE. Elle a cependant des documents qu'elle va négocier, avec l'aide de Tom.
De Figuères à New York en passant par les beaux quartiers de Paris et le Pakistan, ce thriller va aller crescendo, dévoilant au fil des coups de théâtre le véritable but d'ECTRE, organisation alliée avec les pires mouvements terroristes, de l'IRA au réseau d'Al Qaida. A la lecture de ces 370 pages nerveuses et détonantes, on est séduit en premier lieu par les personnages, exceptionnels tout en restant humains. Si l'objectif final de l'organisation mondiale mafieuse semble très utopique, il reste qu'au niveau local, dans diverses régions du monde, elle semble on ne peut plus plausible. Mais tant que Tom Valmer reste dans les parages, les démocraties peuvent dormir sur leurs deux oreilles...
« Il faut tuer Léa Keller », Daniel Rezlan, Albin Michel, 19,80 €
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