samedi 26 octobre 2013

BD : R. G. de retour au Congo avec Hermann et Yves H.


Rémy Georget, le R. G. de la BD, est un jeune journaliste au Matin, journal de Bruxelles. Georget, timide et effacé, découvre par hasard qu'il a un oncle, Célestin, au Congo. On est en 1928 et l'immense pays africain fait rêver toute la Belgique. Il est engagé comme secrétaire par le conservateur d'un musée faisant partie du voyage du roi sur ses terres équatoriales. Rémy, accusé à tort de l'avoir assassiné durant la traversée, va devoir fuir durant les 56 pages de cet album dessiné par Hermann sur un scénario de Yves H, son fils. 

L'intrigue n'a rien d'exceptionnelle (une histoire de vengeance) mais vaut surtout par les clins d'œil, allusions et autres private joke cachées à chaque coin de page. L'oncle Célestin ressemble à un Tintin ayant mal tourné, un marin écossais est aussi barbu que le capitaine Haddock, on a même droit à une Castafiore en puissance. Mais comme c'est Hermann qui dessine, elle est belle à couper le souffle. Dans un registre radicalement différent, le dessinateur de Jeremiah et de Bernard Prince prouve qu'il arrive encore à s'amuser devant sa planche à dessin. Nous aussi !

« Retour au Congo », Glénat, 13,90 €

vendredi 25 octobre 2013

BD - Super gamins crétins


D'ordinaire, les super héros n'ont pas de famille. Exceptions rarissimes, ils ne peuvent se reproduire. Pourtant toute la trame de Super World, comics made in Europe par Rivière (France) et Follini (Italie), est basée sur la descendance. Dans un Paris imaginaire, les super héros ont éradiqué la délinquance, la menace nucléaire et les méchants. Quand une invasion extra terrestre se précise, ils construisent un bouclier autour de la Terre. Mais en le mettant en marche, ils disparaissent tous, comme désintégrés. De nos jours, les fils et filles de super héros ne servent plus à rien. 
Une jeunesse dorée, multimilliardaires à ne rien faire si ce n'est profiter de la gloire de leurs parents. Mais la populace gronde. Quand un attentat détruit la tour de commande du bouclier, la situation devient intenable. Les autorités emprisonnent les descendants des super héros. Seule Tamara, fille de Zoltar, reste libre de ses mouvements et de ses pouvoirs. Une première livraison copieuse de 100 pages, bourrées de rebondissement. La suite est annoncée au premier semestre 2014 et le troisième et dernier tome fin 2014.

« Superworld » (tome 1), Delcourt, 14,95 €

NET ET SANS BAVURE - Le livre du geek ultime

Customiser une clé USB, recycler des disquettes, booster sa wifi ou augmenter la puissance de réception de votre téléphone portable. Voilà quelques-unes des astuces détaillées dans un petit bouquin de travaux pratiques pour geek en devenir. Faciles à réaliser, souvent avec des objets de récupération, ces bricolages se dégustent d'abord en lecture avant de tenter de les concrétiser.
Pour améliorer la réception de votre wifi par exemple, l'ingrédient essentiel consiste en un panier à vapeur (vous le piquez dans la cocotte-minute familiale). Les disquettes qui traînent au fond de votre tiroir, une fois assemblées, forment une superbe boîte à crayons.
Vous avez transféré tous vos fichiers sur le hub et ne savez plus quoi faire de tous ces CD ? Une simple barre filetée (de 1,25 cm de diamètre) et vous voilà équipé d'un haltère high-tech.
Envie de prendre des photos sous l'eau ? Transformer votre compact en appareil étanche après vous être muni de : 1) super glu, 2) sachet de gel dessicateur, 3) rouleau de papier toilette vide, 4)... deux préservatifs.


Au total, 75 bricolages déments, tirés de la revue américaine Popular Science.
Éditions Hugo, 9,99 €

jeudi 24 octobre 2013

NET ET SANS BAVURE - Par Toutatis, le nouvel Astérix est excellent !

Ce jeudi 24 octobre 2013 marque la renaissance d'un des symboles le plus fort de la France qui gagne ! Astérix ! Le vaillant Gaulois, star de l'édition mondiale, est de retour dans les librairies pour une 35e aventure, « Astérix chez les Pictes ».
Renaissance tant le personnage imaginé par Goscinny et Uderzo a sérieusement perdu de sa superbe ces dernières années. Scénarios insipides, dessins confiés à des assistants peu inspirés; les ventes dégringolent et les fans désespèrent. Par bonheur, Albert Uderzo décide de confier son petit monde à deux auteurs de talents : Ferri et Conrad. Deux noms inconnus des néophytes, mais les passionnés de BD ne cachent pas leur enthousiasme. Ferri, inventeur d'Aimé Lacapelle, scénarise aussi la série de gags « Le retour à la terre », Larcenet au dessin. Conrad débute sa carrière en 1980 dans Spirou avec les très irrévérencieux « Innommables ». Installé aujourd'hui en Californie, il travaille également pour DreamWorks.

Le plus grand secret entoure cet album. Si quelques dessins « fuitent » sur internet, ce sont tous les mêmes. Hier seulement, on a pu lire les premières critiques (excellentes dans l'ensemble) et voir quelques planches, notamment dans un reportage de la télé belge. Avec un tirage de 2 millions d'exemplaires en France (5 dans toute l'Europe), « Astérix chez les Pictes » s'annonce comme le best-seller de 2013. Pour preuve, il caracole depuis plusieurs semaines en tête des ventes -préventes exactement- sur Amazon.
Sur ce je vous laisse, un village d'irréductibles Gaulois m'attend.

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mercredi 23 octobre 2013

NET ET SANS BAVURE - Les gogos à plumer se ramassent à la pelle


Le financement participatif, d'exceptionnel, est devenu monnaie courante. Les plateformes se multiplient, les projets aussi. Le gouvernement français a même l'intention de légiférer sur une pratique en plein essor.
Il était une fois de belles histoires comme cet apiculteur des Pyrénées-Orientales qui a sauvé ses ruches grâce aux 409 contributeurs. Et puis le grand n'importe quoi. Le secteur semble donner beaucoup d'idées aux farfelus persuadés que les gogos de la toile sont prêts à leur céder toutes leurs économies.
Deux adolescents américains veulent réaliser un livre photo sur Paris et Rome. Of course, il leur faut se rendre sur place pour réaliser les clichés. 5 000 dollars leur sont indispensables. En clair, le coût de leur mois de vacances en Europe aux frais de la princesse. Bien tenté. Hélas la collecte ne dépasse pas les 200 billets verts.
Lassé de porter des pastèques dans des sacs en papier (on est toujours aux USA où, c'est bien connu, les gens achètent chaque jour une pastèque), un inventeur imagine des « sangles à pastèques ». Réalise des prototypes et propose une levée de fonds sur Kickstarter. 25000 dollars pour en lancer la fabrication industrielle. Après 30 jours, il récolte péniblement 332 dollars au pays du hamburger roi.


Enfin, Matt Tantra de l'Illinois, illuminé total, veut réaliser un documentaire sur « les deux réincarnations les plus récentes de l'apôtre saint Paul, le plus jeune d'entre eux est Joshua Tucker », un Canadien de 21 ans. Objectif : 70 000 dollars, résultat : zéro. Gogo, mais pas trop...

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BD - John Tiffany, le chasseur chassé


Tout lui sourit. John Tiffany, le meilleur dans sa branche professionnelle, multiplie les coups rémunérateurs. De quoi se payer une voiture de sport rouge et une call-girl pour trois mois. John, brun athlétique, est chasseur de primes. « Un métier de con » selon lui. Mais ça rapporte. De l'argent et des ennuis. Côté ennuis,
Stephen Desberg, le scénariste, a chargé la mule dans ce premier album de la nouvelle série de la collection Troisième vague. Le chasseur de primes se transforme en gibier. Il apprend qu'une rançon de 800 000 dollars est mise sur sa tête par un mystérieux professeur pakistanais. Tiffany comprend que sa dernière mission, capturer un terroriste pour la CIA, lui a attiré de sérieuses inimitiés. Il essuie les premiers tirs à Mexico. Normalement personne ne sait qu'il y séjourne en dehors des quatre personnes qui lui sont le plus cher : son informaticien, son bras droit, le curé de sa paroisse et Magdalena, sa maîtresse, la call-girl dont il aimerait bien prolonger la location. A moins que ce ne soit elle la traître .. Desberg, encore plus percutant que dans ses autres séries (IRS, Empire USA) a confié le dessin à un expert en scènes d'action, Dan Panosian, formé à l'école des comics.

« John Tiffany » (tome 1), Le Lombard, 12 €



mardi 22 octobre 2013

NET ET SANS BAVURE - Idiots en escadrille

Force est de le reconnaître, les Américains nous sont supérieurs dans tous les domaines. Même les moins reluisants. « Les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît », célèbre réplique de Lino Ventura dans les « Tontons Flingueurs », devrait être réactualisée en « Les Américains ça ose tout... »
Veuf éploré, après la crémation de son épouse, il récupère les cendres. Elle était sans doute une adepte du shopping puisqu'il décide de vider l'urne funéraire dans un centre commercial de Floride. Le nuage de cendres cause une belle panique chez les commerçants et les clients persuadés d'une attaque terroriste à l'anthrax...
A l'approche d'Halloween, les Américains aiment décorer leur maison. Une citrouille ? Trop classique pour cet adepte des effets spéciaux. Des oreillers, quelques habits et beaucoup de peinture rouge, le tout glissé sous la porte du garage et les voisins, sûrs d'être témoins d'une scène de crime, appellent la police. Le fan de films d'horreur a eu droit à une perquisition en règle de sa maison...

Le pire vient de cette vidéo postée fièrement par deux chefs scouts de l'Utah. Au cours d'une sortie dans un parc national, ils remarquent un énorme rocher en équilibre. « Et si on le faisait tomber ? » demande l'un. « OK, je filme ! » répond l'autre. Résultat : ils détruisent par leur idiotie un rocher datant de 170 millions d'années, issu d'une formation géologique très rare. Et ils en sont fiers ! Les Américains, ça ose tout !


Chronique "Net et sans bavure" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant. 

"Je sais qui tu es", thriller islandais réfrigérant

Garoar, au chômage depuis quelques mois dans une Islande durement touchée par la crise, a investi ses dernières économies dans l'achat d'une maison à Hesteyri. Il a pour ambition de transformer la bâtisse en gîte. Idéalement située, loin de tout, au cœur du parc naturel, elle ne devrait pas désemplir en été. Il débarque à l'automne avec matériel et vivres pour une semaine de travaux intensifs. 
Il n'est pas seul, accompagné de sa femme, Katrin et de Lif, la veuve de son meilleur ami, associé mort d'une crise cardiaque avant l'aboutissement du projet. Mais le lieu, abandonné, semble même hanté. Le cadre majestueux et sauvage devient source inépuisable de terreur. 
Rarement un roman (signé Yrsa Sigurdardottir) aura suscité autant d'angoisse au lecteur. A ne pas lire seul dans sa maison de campagne. A moins de rechercher des sensations fortes. (Points, 7,70 €)

lundi 21 octobre 2013

BD - La violence des antipodes dans "Maori" de Ferey et Camuncoli

La Nouvelle-Zélande, ses moutons, ses rugbymen... sa violence. Petit pays aux antipodes de la France, il fascine Caryl Férey. L'écrivain français y a passé quelques années. Suffisamment pour s'imprégner de la culture maori et de la recracher dans un polar sombre et violent dans la Série Noire. Un roman adapté par Férey lui-même et dessiné par Camuncoli, un Italien qui n'a plus rien à prouver après avoir, notamment, signé quelques aventures de Spider-Man. Jack Kenu, flic à la criminelle d'Auckland, est chargé de l'enquête sur le meurtre d'une jeune maorie retrouvée la tête fracassée sur une plage fréquentée par des surfeurs. Il ne croit pas une seconde au crime d'un rôdeur. 
D'autant que la victime, non identifiée au début, se révèle être la fille du leader de l'opposition au Premier ministre conservateur. A quelques jours des élections, ce rebondissement sanglant ne sera pas sans conséquence sur le résultat. Avec une noirceur absolue, Caryl Férey trimbale son anti-héros dans une Nouvelle-Zélande minée par la crise, où le capitalisme fait des ravages, essentiellement chez les pauvres composés en grande majorité de Maoris. Au final, la première partie de ce diptyque se révèle plus politique que policière. Mais avant tout passionnante.

« Maori » (tome 1), Ankama, 14,90 €

NET ET SANS BAVURE - Joggeek


Partisan du moindre effort, sans me fatiguer ni brûler la moindre calorie, j'ai couru 16,75 km en 1 h 45 hier matin. En scrutant l'état du monde par Twitter interposé, je tombe sur ce message : "Je viens de débuter une session @runtastic à suivre en temps réel. Suivez ma progression et encouragez-moi." Et me voilà, par procuration, en train de cavaler entre vignes et bitume.

L'application, installée sur le smartphone du sportif, permet de suivre sa course à la seconde près grâce au GPS. Le petit point bleu parcourt mon écran et la carte de Google Earth. Un peu d'imagination et on halète à son côté. Sur un sentier, il fait un écart de 5 mètres. Soit il a repéré une belle grappe de muscat oubliée par les vendangeurs, soit il a fait une pause pipi à l'abri des regards. Dans une zone résidentielle, son rythme devient irrégulier. Il pique un sprint. Saine émulation avec un autre joggeur ou un chien agressif ? L'avantage avec cette application, c'est que le coureur est toujours localisable.
Mais dans notre monde un peu tordu, le petit plus peut se transformer en gros inconvénient. Supposons : le sportif que vous êtes veut profiter de ses escapades pour batifoler avec sa maîtresse. Raté. A l'inverse, pendant que vous avalez les kilomètres, madame sait qu'elle dispose d'une excellente fenêtre de tir pour vous tromper en toute quiétude. Il suffit de garder un œil sur le petit point bleu... Sans parler des cambrioleurs un peu branchés. Non seulement vous donnez votre adresse, mais vous leur indiquez de combien de temps ils disposent pour vous dépouiller...

Chronique "Net et sans bavure" parue en dernière page de l'Indépendant ce lundi matin.