Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
samedi 26 août 2006
BD - Belle mais dangereuse
Rangée et assagie. La belle Lipstick a abandonné sa vie aventureuse en Amérique du Sud pour s’installer à San Diego. Elle a voiture, boulot dans une librairie et même villa en location. Avec piscine. Ce lundi après-midi, alors que la chaleur écrase tout, elle décide de fermer la boutique de comics qu’elle a en gérance pour justement aller se rafraîchir dans la fameuse piscine. Mais elle a la désagréable surprise d’y trouver un homme. Mort. Par balles. Le passé referait-il surface ?
Quatrième titre de cette série écrite et dessinée par Dominique David. La belle héroïne semble avoir le chic pour se mettre dans des histoires compliquées. Cette fois c’est la propriétaire de sa villa, une artiste excentrique, qui est à l’origine de ce déferlement de violence. L’homme de la piscine est son notaire, l’artiste est retrouvée morte en Italie et le suivant sur la liste semble être le fils adoptif. A noter dans cette aventure californienne l’apparition d’un dessinateur belge, Jean-Luc Cornette, en repérages pour un prochain album et en séance de dédicace en pleine Gay Pride. (Glénat, 8,99 €)
vendredi 25 août 2006
BD - Espionnage d'antan
Eric Stalner dessine vite. Et bien. En parallèle à La croix de Cazenac et après Blues 46, polar en deux épisodes se passant dans le Lot, il se lance sur la mythique route 66 qui traverse les USA d’Est en Ouest. Une série dont il assure le scénario et qui aborde le thème de l’espionnage dans l’Amérique de Kennedy. En ce mois d’avril 1961 Alex Poliac enterre sa femme. Elle vient de trouver la mort dans un accident de la route. En compagnie de son fils Rob, il va s’enfuir, en pleine nuit, tentant de récupérer une liste qui est également convoitée par le FBI. Vient se greffer sur cette course poursuite des crimes commis par un serial killer qui signe ses forfaits en grimant ses victimes en clowns. On appréciera particulièrement dans cette nouvelle série qui s'annonce haletante, la reconstitution de l’Amérique profonde des années 60, avec grosses voitures et stations services typiques. Le premier tome se passe en Illinois. Le second traversera le Missouri. Il reste donc du chemin avant d’atteindre la Californie… (Dargaud, 13 €)
jeudi 24 août 2006
BD - L'hôtel des enfants perdus
Dans une ville noire de pollution, un ramoneur passe ses journées à nettoyer d'immenses cheminées. Mais pour aller dans les petits conduits, il utilise les services de sa fillette, Addidas. Cette dernière est régulièrement sujette à des pertes de connaissance. Elle rêve alors à de noires créatures s'activant sur des machines sales et bruyantes. Un univers poétique et merveilleux, avec une petite héroïne très craquante. Le quatrième tome de Koma, toujours signé Wazem (scénario) et Peeters (dessin) voit Addidas et son père fuir les forces de l’ordre. Ils trouvent refuge dans un étrange hôtel habité par d’autres enfants qui eux aussi perdent parfois connaissance. Pendant ce temps, dans la ville, la police est parvenue à capturer la créature monstrueuse amis d'Addidas. Sorte de gorille aux bras démesurés, il ne dit pas un mot. Ce n’est pas du goût du commissaire qui n’hésite pas de menacer de le torturer pour lui faire dire où se cache Addidas. Un épisode transition, ouvrant de nouvelles perspectives fantastiques à cette série hors du commun. (Les Humanoïdes Associés, 9,45 €)
mercredi 23 août 2006
BD - Chasseurs de tableaux
Pour des toiles de maître, certains seraient prêts à tout, dont tuer. En 1945, à la fin de la guerre, dans une Allemagne en pleine débâcle, c’est la course entre Américains et Russes pour mettre la main sur les trésors amassés par les nazis. Des œuvres d’art qui parfois disparaissent dans la nature comme c’est le cas pour une représentation de la reine Léda par Le Tintoret. Une toile qui réapparaît sur le marché 60 ans plus tard. Un groupe de communication anglais, malmené à la bourse, met le tableau aux enchères pour se renflouer. Pour découvrir d’où il provient exactement, une agence de détective luttant contre le trafic d’œuvres d’art va mettre une équipe sur l’affaire. Rafaello, le chef a sous ses ordres Kim, prodige de l’informatique, Souad, top-model et Saint-Alban, ancien agent secret. Ils trouveront sur leur route un collectionneur aux méthodes peu conventionnelles. Une nouvelle série d’action réaliste très actuelle écrite par Bartoll et dessinée par Thomas Legrain. (Casterman, 9,95 €)
mardi 22 août 2006
Roman - Les écrits croisés de "Louis et la jeune fille" de Cécile Ladjali
La mort est perpétuellement présente en filigrane des ces lettres composant le troisième roman de Cécile Ladjali.
Louis est un soldat français vivant l'enfer des tranchées en 1916. Lorette, en 1951, est une jeune apprentie dactylo découvrant la vie et l'amour dans le bouillonnement de Saint-Germain-des-Près. Louis et Lorette écrivent beaucoup. Presque chaque jour. Louis à sa mère, son frère, ses amis. Lorette à son père, ses amies, son amant ou dans son journal intime. Au total ce sont 66 lettres qui composent ce roman de Cécile Ladjali. 66 occasions pour le lecteur de mieux comprendre le quotidien des deux personnages principaux de ces histoires parallèles n'ayant rien en commun si ce n'est, durant un bref laps de temps, la mère de Lorette qui fut confidente de Louis.
Les mensonges de Louis
D'un côté les tranchées, la mort, la folie. De l'autre la fraîcheur d'une jeune femme mordant dans la vie à pleines dents. Si Louis raconte la vérité à ses amis, il ment à sa mère, pour ne pas l'inquiéter. A Ferdinand, un camarade, Louis explique le 16 janvier 1916, « Hier on a joué au rugby, et pas pour rire. Le sergent lançait le ballon en cuir sous la mitraille et il fallait courir après. Marquer un essai ou se faire déchiqueter par un obus. La guerre avait des faux airs de jeu. Une espèce de cirque antique dans les résurgences du carnage. »Lorette, en plus de ses cours, tape des lettres pour quelques amies rencontrées dans le quartier. Elle tient régulièrement au courant son père, rédacteur en chef d’un journal en province, de ses améliorations. Et puis un soir, dans une boite de jazz, elle tombe sur Jack, un musicien anglais. Coup de foudre. Quelques jours plus tard elle confie à son journal intime : « Jack était joli comme le Baron noir. On a fait l’amour toute la nuit avant son départ pour l’Angleterre et papa ne le saura pas ». Plus loin elle remarque qu’elle « tousse beaucoup ». Quelques analyses après, le verdict est redoutable : tuberculose.
La lassitude de Lorette
Louis a de plus en plus de difficulté pour cacher à sa mère la réalité de sa condition. « Petite maman, écrit-il fin mars, il faut que je cesse de te mentir car cela va me porter la poisse. Je te fais croire depuis des mois que les choses vont bien, or elles sont atroces. (…) Le présent, l’atroce présent, nous fait regretter tout acte passé et nous conduit à détester l’avenir. On maudit toujours ce que l’on ne connaîtra pas. L’envie rétrécie l’âme. J’ai l’âme rétrécie, maman. » Louis a perdu beaucoup de camarades au front. Il a eu beaucoup de chance, mais un jour, un jour comme les autres, il est lui aussi blessé et fait prisonnier par les Allemands. Cela ne l’empêche pas de continuer à écrire à ses proches. Des missives poignantes et pathétiques.
Lorette va se soigner sur la côte d’Azur. Elle se sent de plus en plus faible, assiste impuissante à l’agonie de ses nouvelles amies, n’a plus de nouvelles de Jack. Ses lettres ont perdu la fraîcheur du début, la lassitude gagne, le découragement s'installe.
Les destins de Louis et Lorette s’accomplissent inexorablement sous les yeux du lecteur qui, au fil des lettres, pénètre de plus en plus dans l’intimité, voire l’inconscient des deux personnages. Cécile Ladjali semble avoir totalement habité ses deux créatures de papier, tant et si bien que l’on se surprend à douter de leur non-existence…
« Louis et la jeune fille », Cécile Ladjali, Actes Sud, 17,50 €
Louis est un soldat français vivant l'enfer des tranchées en 1916. Lorette, en 1951, est une jeune apprentie dactylo découvrant la vie et l'amour dans le bouillonnement de Saint-Germain-des-Près. Louis et Lorette écrivent beaucoup. Presque chaque jour. Louis à sa mère, son frère, ses amis. Lorette à son père, ses amies, son amant ou dans son journal intime. Au total ce sont 66 lettres qui composent ce roman de Cécile Ladjali. 66 occasions pour le lecteur de mieux comprendre le quotidien des deux personnages principaux de ces histoires parallèles n'ayant rien en commun si ce n'est, durant un bref laps de temps, la mère de Lorette qui fut confidente de Louis.
Les mensonges de Louis
D'un côté les tranchées, la mort, la folie. De l'autre la fraîcheur d'une jeune femme mordant dans la vie à pleines dents. Si Louis raconte la vérité à ses amis, il ment à sa mère, pour ne pas l'inquiéter. A Ferdinand, un camarade, Louis explique le 16 janvier 1916, « Hier on a joué au rugby, et pas pour rire. Le sergent lançait le ballon en cuir sous la mitraille et il fallait courir après. Marquer un essai ou se faire déchiqueter par un obus. La guerre avait des faux airs de jeu. Une espèce de cirque antique dans les résurgences du carnage. »Lorette, en plus de ses cours, tape des lettres pour quelques amies rencontrées dans le quartier. Elle tient régulièrement au courant son père, rédacteur en chef d’un journal en province, de ses améliorations. Et puis un soir, dans une boite de jazz, elle tombe sur Jack, un musicien anglais. Coup de foudre. Quelques jours plus tard elle confie à son journal intime : « Jack était joli comme le Baron noir. On a fait l’amour toute la nuit avant son départ pour l’Angleterre et papa ne le saura pas ». Plus loin elle remarque qu’elle « tousse beaucoup ». Quelques analyses après, le verdict est redoutable : tuberculose.
La lassitude de Lorette
Louis a de plus en plus de difficulté pour cacher à sa mère la réalité de sa condition. « Petite maman, écrit-il fin mars, il faut que je cesse de te mentir car cela va me porter la poisse. Je te fais croire depuis des mois que les choses vont bien, or elles sont atroces. (…) Le présent, l’atroce présent, nous fait regretter tout acte passé et nous conduit à détester l’avenir. On maudit toujours ce que l’on ne connaîtra pas. L’envie rétrécie l’âme. J’ai l’âme rétrécie, maman. » Louis a perdu beaucoup de camarades au front. Il a eu beaucoup de chance, mais un jour, un jour comme les autres, il est lui aussi blessé et fait prisonnier par les Allemands. Cela ne l’empêche pas de continuer à écrire à ses proches. Des missives poignantes et pathétiques.
Lorette va se soigner sur la côte d’Azur. Elle se sent de plus en plus faible, assiste impuissante à l’agonie de ses nouvelles amies, n’a plus de nouvelles de Jack. Ses lettres ont perdu la fraîcheur du début, la lassitude gagne, le découragement s'installe.
Les destins de Louis et Lorette s’accomplissent inexorablement sous les yeux du lecteur qui, au fil des lettres, pénètre de plus en plus dans l’intimité, voire l’inconscient des deux personnages. Cécile Ladjali semble avoir totalement habité ses deux créatures de papier, tant et si bien que l’on se surprend à douter de leur non-existence…
« Louis et la jeune fille », Cécile Ladjali, Actes Sud, 17,50 €
lundi 21 août 2006
BD - Les secrets (picturaux) des super-héros
La bande dessinée américaine n’est jamais parvenue à percer en France. Pourtant nombre de dessinateurs sont extraordinairement doués. Ce sont quelques-uns des meilleurs qui ont accepté de dévoiler leurs secrets dans ce volume didactique de plus de 140 pages. Joe Quesada, rédacteur en chef de Marvel Comics explique dans la préface que « les éditeurs recherchent trois choses : le désir brûlant, l’art de raconter une histoire et la capacité de tout dessiner ? Tout. A la demande ». Chaque chapitre aborde les fondamentaux comme l’anatomie, la perspective, le mouvement ou les décors. Chaque spécialiste tente de faire partager son savoir. Jim Lee se charge des scènes d’action, Joe Kubert de la documentation et c’est Michael Turner en personne qui donne d’une savoureuse leçon sur le sex-appeal… Un bouquin passionnant pour les amateurs de dessin, essentiel pour les jeunes dessinateurs autodidactes en mal de conseils et de solutions. (Delcourt, 14,95 €)
dimanche 20 août 2006
Essai - Eteignez vos télés
Figure de proue de la grande époque de Canal+, Alain de Greef explique simplement dans "Vous regardez trop la publicité" ce qu’il faudrait faire pour sauver le PAF.
Il est devenu une marionnette des Guignols alors qu’il n’a jamais été exposé aux yeux du public. Pas étonnant cependant quand on sait que c’est lui qui est à l’origine de l’émission, dernière survivante de la grande époque de Canal +, celle de Nulle Part Ailleurs avec Gildas et De Caunes, des Nuls et autres comiques devenus stars sous d’autres projecteurs.
Alain de Greef a quitté la chaîne cryptée par la petite porte. Quelques mois avant l’éjection sans ménagements de son mentor, Pierre Lescure. Cet ancien monteur du temps de l’ORTF explique dans ce livre comment il s’est retrouvé embarqué dans l’aventure Canal+, première chaîne privée française, première également à être payante. Et il n’en revient toujours pas d’avoir eu tant de temps pour mettre en place le projet piloté par André Rousselet sous les bons auspices de François Mitterrand.
L’humour avant tout
Devenu directeur des programmes, il s’est plus spécialement occupé des plages en clair, véritable vitrine de la chaîne, et surtout seul espace de liberté et de persiflage dans un paysage audiovisuel français (PAF) très calme et sage. Ce livre est l’occasion pour Alain de Greef de revenir sur quelques moments clés de l’histoire de Canal+ mais surtout de livrer sa vision, voire ses recettes, pour permettre de redonner un minimum de souffle au PAF et par la même occasion d’intérêt pour les téléspectateurs et les annonceurs.
Première idée forte, privatiser France 2. Ce n’est pas la conséquence d’une vision très libérale de l’audiovisuel mais au contraire la seule solution, pour contrer l’hégémonie de TF1.
Recettes pour un PAF malade
Car à la base, l’immense erreur de ces dernières années aura été de privatiser la première chaîne, la plus florissante, la plus forte. En vendant ce pan du patrimoine audiovisuel français à Francis Bouygues, le gouvernement de l’époque signait par la même occasion l’affaiblissement du service public. Face au rouleau compresseur TF1, la petite M6 ou les chaînes câblées, voire les petites nouvelles de la TNT, ne feront jamais le poids. Seule France 2 est en position de concurrencer le mammouth. En la privatisant, un second opérateur privé pourrait enfin faire de l’ombre au groupe Bouygues. Un argument comme un autre et qui a l’avantage de clairement exposer le véritable problème du PAF : TF1 n’a plus de concurrent et depuis trop longtemps.
Parmi les autres propositions faites par Alain de Greef, d’autres semblent beaucoup plus favorables aux opérateurs privés quand il revendique la suppression de toute publicité sur les chaînes du service public. Il va plus loin en préconisant comme dans certains pays nordique de supprimer totalement la publicité visant les enfants de moins de douze ans. Si en plus on libère complètement la publicité sur les chaînes commerciales, les nombreuses coupures devraient avoir pour conséquence automatique un glissement du public publiphobe vers le service public ou les chaînes à péage. Des recettes qui ont fait leurs preuves dans d’autres pays. Pourquoi la France serait-elle l’exception télévisuelle européenne victime depuis trop longtemps d’un certain « mieux-disant culturel » ?
« Vous regardez trop la publicité », Alain de Greef avec Gilles Verlant, Flammarion, 15 €
Il est devenu une marionnette des Guignols alors qu’il n’a jamais été exposé aux yeux du public. Pas étonnant cependant quand on sait que c’est lui qui est à l’origine de l’émission, dernière survivante de la grande époque de Canal +, celle de Nulle Part Ailleurs avec Gildas et De Caunes, des Nuls et autres comiques devenus stars sous d’autres projecteurs.
Alain de Greef a quitté la chaîne cryptée par la petite porte. Quelques mois avant l’éjection sans ménagements de son mentor, Pierre Lescure. Cet ancien monteur du temps de l’ORTF explique dans ce livre comment il s’est retrouvé embarqué dans l’aventure Canal+, première chaîne privée française, première également à être payante. Et il n’en revient toujours pas d’avoir eu tant de temps pour mettre en place le projet piloté par André Rousselet sous les bons auspices de François Mitterrand.
L’humour avant tout
Devenu directeur des programmes, il s’est plus spécialement occupé des plages en clair, véritable vitrine de la chaîne, et surtout seul espace de liberté et de persiflage dans un paysage audiovisuel français (PAF) très calme et sage. Ce livre est l’occasion pour Alain de Greef de revenir sur quelques moments clés de l’histoire de Canal+ mais surtout de livrer sa vision, voire ses recettes, pour permettre de redonner un minimum de souffle au PAF et par la même occasion d’intérêt pour les téléspectateurs et les annonceurs.
Première idée forte, privatiser France 2. Ce n’est pas la conséquence d’une vision très libérale de l’audiovisuel mais au contraire la seule solution, pour contrer l’hégémonie de TF1.
Recettes pour un PAF malade
Car à la base, l’immense erreur de ces dernières années aura été de privatiser la première chaîne, la plus florissante, la plus forte. En vendant ce pan du patrimoine audiovisuel français à Francis Bouygues, le gouvernement de l’époque signait par la même occasion l’affaiblissement du service public. Face au rouleau compresseur TF1, la petite M6 ou les chaînes câblées, voire les petites nouvelles de la TNT, ne feront jamais le poids. Seule France 2 est en position de concurrencer le mammouth. En la privatisant, un second opérateur privé pourrait enfin faire de l’ombre au groupe Bouygues. Un argument comme un autre et qui a l’avantage de clairement exposer le véritable problème du PAF : TF1 n’a plus de concurrent et depuis trop longtemps.
Parmi les autres propositions faites par Alain de Greef, d’autres semblent beaucoup plus favorables aux opérateurs privés quand il revendique la suppression de toute publicité sur les chaînes du service public. Il va plus loin en préconisant comme dans certains pays nordique de supprimer totalement la publicité visant les enfants de moins de douze ans. Si en plus on libère complètement la publicité sur les chaînes commerciales, les nombreuses coupures devraient avoir pour conséquence automatique un glissement du public publiphobe vers le service public ou les chaînes à péage. Des recettes qui ont fait leurs preuves dans d’autres pays. Pourquoi la France serait-elle l’exception télévisuelle européenne victime depuis trop longtemps d’un certain « mieux-disant culturel » ?
« Vous regardez trop la publicité », Alain de Greef avec Gilles Verlant, Flammarion, 15 €
samedi 19 août 2006
BD - Jacques Ferrandez raconte des souvenirs algériens
Après l'exploration historique de la colonisation de l'Algérie, Jacques Ferrandez se penche sur la période encore très présente de la guerre d'indépendance. Ses "Carnets d'Orient" des années 50 prennent deux amants pour héros. D'un côté Samia, jeune médecin algérienne ayant choisi le camp des indépendantistes, de l'autre Octave, un jeune para de plus en plus dégoûté par les pratiques de l'armée française. Samia, suspectée d'avoir trahie, est enlevée par le FLN. Torturée, humiliée, elle sera libérée par Octave. Le couple tentera de trouver calme et oubli dans le Sud. Dans le massif du Djebel Amour, ils participeront activement aux SAS, les Sections administratives spécialisées. Le but est simple : donner une autre image de la France en éduquant et soignant les populations locales. Mais la guerre les rattrapera vite. Certains militaires français, pour affaiblir le FLN, tentent de monter les Kabyles contre les Arabes. Un bain de sang généralisé menace le pays. Avec une rigueur historique à toute épreuve, Jacques Ferrandez dit et dessine quelques vérités qui aujourd'hui encore ont un peu de mal à passer auprès de certains "anciens". (Casterman, 14,95 €)
vendredi 18 août 2006
BD - Bêtes et mythiques
Au coeur des années 30, une équipe de savants français se lance à la recherche des espèces animales mythiques. Ils inventent la cryptologie. Après des séjours au Congo, Adrien de Chaslou, sa nièce Phalène et le professeur Grégoire Morosky vont tenter de trouver l'origine d'une d'une dent fossile de taille respectable. Charles Nessitères, journaliste, est reparti de son côté vers le Canada. Un gorille, surnommé Sasquatch par les autochtones, sème la panique parmi les forestiers. Le dernier tome de cette série au délicieux ton feuilletonesque, tente de donner quelques explications sur les phénomènes extraordinaires. Au Canada, Charles entrera en relation télépathique avec un Sasquatch qui lui expliquera pourquoi ils doivent rester ignorés des humains. A Paris, Phalène, de plus en plus sceptique, trouvera une explication beaucoup plus rationnelle à l'origine de la dent géante. Menvielle (scénario) et Martin (dessin) parviennent à dépayser le lecteur, entre raisonnement scientifique et rêve fantastique. (Glénat, 12,50 €)
jeudi 17 août 2006
BD : Oiseaux à la dérive
Pipit Farlouse, jeune oiseau adolescent, doit faire ses classes dans la vie. Après une année scolaire partagée entre les cours et les distractions (jeux avec les copains, embrassades avec sa copine et écoute intensive de Korn, groupe de hard-rock), voici venu le grand moment de la migration. Toute la classe va prendre la direction de l'Afrique. Un hiver merveilleux pour Pipit. Soleil, farniente, insouciance, quand il doit repartir vers l'Europe car les orages vont devenir de plus en plus violents sur le continent noir, il hésite longuement. Finalement il partira avec ses copains mais en chemin, pris ans un tourbillon, il s'éloignera de la route du Nord pour échouer en compagnie de trois amis sur une île déserte et caillouteuse située près de l'Antarctique. Ils penseront être sauvés en découvrant un autre oiseau, mais ce dernier n'est que le rabatteur d'un serpent des mers affamé. Riad Sattouf, loin de ses séries adultes (Jérémie ou Pascal Brutal) signe une BD pour adolescent avec juste ce qu'il faut d'action, d'émotion et surtout de second degré. Un petit bijou qui paraissait dans la revue Capsule Comique qui a cessé de paraître au printemps dernier. (Milan, 9,50 €)
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