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mercredi 22 février 2017

De choses et d'autres : Toujours plus vite


De toutes les activités inutiles et chronophages, l’addiction aux séries télé caracole en tête de peloton. Regarder une saison complète, y compris les nouveaux formats qui comptent 12 à 13 épisodes, prend énormément de temps. Même en DVD expurgé des publicités. La mode depuis quelques années : se lancer dans des marathons. Plusieurs heures devant le poste à enchaîner 6 ou 7 épisodes voire toute la saison d’un coup d’un seul. Le lendemain à la machine à café on peut parler des derniers rebondissements de Game of Thrones. Mais on n’est pas très efficace côté boulot... Heureusement l’informatique vient au secours des boulimiques du genre. Un petit gadget sur certains lecteurs vidéo permet d’augmenter la vitesse. Les voix sont à peine déformées et on peut gagner 20 à 30 % de temps. Cette mode a été nommée outre-atlantique le « speed watching » en référence au « binge drinking », action d’ingurgiter un maximum d’alcool en un minimum de temps. Aux esprits chagrins prompts à dénoncer la déformation de l’œuvre originale, je répondrai que parfois on a envie de passer à la version accélérée tant l’action proposée est lente. Un Maigret de 90 minutes peut se résumer en un quart d’heure. Les épisodes de Joséphine ange gardien mériteraient d’être raccourcis (clin d’œil de très mauvais goût, j’admets) d’autant. Quant à la mythique série « Voisin voisine », les 385 épisodes de 58 minutes tiennent sans difficulté en une petite demi-heure.



Voisin Voisine par tibobon

mardi 5 janvier 2016

Livre : Unions saisonnières

blondel,mariage,saison,buchet-chastelCorentin aurait voulu être réalisateur de films. Un créateur. La vie en a décidé autrement. Le héros du roman de Jean-Philippe Blondel filme, certes, mais seulement des mariages. Il y trouve pourtant des similitudes avec le rôle d'un metteur en scène : « Remplacer la réalité par une fiction acceptable, qui petit à petit prendra le dessus et s'imposera – transformer le reportage doux-amer du quotidien en comédie romantique -, telle est la mission du vidéaste de mariage. Du sucre, du miel, de la chantilly. » Drôle de métier, de saison et qui concentre l'activité les week-ends. Pas de quoi s'épanouir dans sa vie privée. Corentin, chaque fin de semaine d'été assiste à l'apothéose de belles histoires d'amour alors que lui est incapable de retenir ses petites amies, lassées de passer des samedis soirs seules. Ce roman, tout en parlant en permanence de bonheur, est étrangement mélancolique, triste. La faute à Corentin, témoin par procuration de ces jolies histoires, parfois réelles, parfois simulées. Dans ses reportages, il a instauré, un peu comme dans les émissions de téléréalité, des séquences où les époux ont la possibilité de se confier face caméra. Corentin aime particulièrement ces monologues, au point qu'il espère les transformer en un court-métrage. « Dans une trentaine ou une quarantaine d'années, quand la fin du monde sera annoncée, il s'enfermera dans une petite pièce avec le montage des entretiens qu'il aura effectués. Ce sera son hommage à la vie. » La mélancolie va cependant laisser place à l'espoir, certaines confessions étant plus fortes que d'autres.
« Mariages de saison », Jean-Philippe Blondel, Buchet-Chastel, 14 euros