Sympathique nouvelle collection aux éditions du Cherche-Midi. Baptisée Borderline, elle a pour but de publier ou remettre au goût du jour des textes qui « s’adressent à tous les lecteurs avides de vigueur, de bonne santé et d’insolence. » Une nouveauté pour inaugurer cette bouffée d’air pur dans une littérature trop souvent corsetée par un politiquement correct qui empêche de dire clairement les choses, Banlieue noire de Rémi Pépin. Une plongée salutaire dans les années 80.
Exactement l’action débute le soir du 10 mai 1981. Alors qu’une partie de la France fait la fête dans les rues de Paris et la proche banlieue, trois amis semblent insensibles à cet espoir de jours meilleurs. Il est vrai que Riton, Momo et Jean-Claude savent que ce ne sont pas quelques ministres de gauche qui vont changer leur quotidien de loubards de banlieue. Ce dimanche soir, ils ont un autre projet, plus excitant : se bourrer la gueule, fumer quelques joints et aller récupérer la voiture de leurs rêves, une traction avant, l’auto des gangsters par excellence. Les trois potes, une fois au volant, vont voir leur destin méchamment contrarié. En plus de planter la caisse, ils trucident un inconnu, compagnon de beuverie, embarqué dans leur virée. Paniqués, ils décident de l’enterrer dans un terrain vague. Les ennuis vont commencer…
Beaucoup de tendresse en fait dans ce texte quand l’auteur parle des trois losers, amis d’enfance qui zonent depuis trop longtemps dans cette banlieue sinistre. Ils aiment se retrouver et faire des conneries car « ensemble ils étaient forts, solidaires, insolents, arrogants. Seuls, ils redevenaient ce que le monde entier, flics, profs, parents ou patrons, s’appliquait à leur répéter chaque jour depuis leur plus tendre enfance : des pas grand-chose, des rien du tout. Voire des moins que rien du tout. »
« Banlieue noire » de Rémi Pépin, Borderline, 15 €
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