Après les emplois fictifs, les secrétaires d’état fictifs ? La question se pose légitimement si l’on détaille les attributions des membres du nouveau gouvernement Philippe. Car dans le genre « chamboule tout », le président Macron en a sorti encore une bonne de sa manche. Certains ministres bénéficient d’adjoints, avec un statut de secrétaire d’état. Ils sont six à suppléer, aider, remplacer (cocher le verbe en fonction des situations) des ministres à plein-temps. Comme si ces derniers, contrairement aux précédents, ne pouvaient pas assumer leurs tâches 24 h sur 24 et 7 jours sur 7. Dans les entreprises, quand on nomme un binôme à la tête d’un service, c’est clairement pour permettre au « chef » de se reposer le moment venu (vacances ou maladies) sur son « adjoint ». Le second partage tout (ou presque) pour être opérationnel au moindre besoin. Et quand la charge de travail s’alourdit, deux chefs aux manettes ne sont parfois pas du luxe. Du fifti-fifti en somme.
Mais en politique, le concept est nouveau. La confiance n’est pas une pratique très développée dans le milieu. D’autant que souvent les « adjoints », recomposition politique oblige, n’appartiennent pas au même « ancien » bord que les chefs. Comment Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères, ex-socialiste, peut-il être d’accord avec « son » secrétaire d’état, Jean-Baptiste Lemoyne, proche de la Manif pour tous ? Dans ce cas précis, Le Drian ne se posant pas en champion de la délégation, il y a fort à parier que Lemoyne se retrouve au placard. Comme s’il ne pouvait s’occuper que de l’Andorre, de la Mongolie et du Vanuatu. Alors, pour le boulot, c’est fifti-fifti ou fifti-fictif ?
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