Julien Neel a adapté sa bande dessinée « Lou, journal infime » avec des « vrais personnages en viande ».
Le premier film de Julien Neel a un petit air de ressemblance avec « Amélie Poulain ». Comme Jeunet, le dessinateur de BD qui passe pour la première fois derrière la caméra a entièrement recrée un quartier, une ville voire tout un univers avec de nombreuses références aux objets obsolètes, vieillots mais plein de charme. La faute à la mère de Lou (Ludivine Sagnier), adulescente assez irresponsable. Derrière sa grande frange et ses grosses lunettes rondes, elle ne sort quasiment plus. Elle passe ses journées vautrée sur un canapé à jouer aux jeux vidéo, ne tenant debout qu'en ingurgitant une quantité phénoménale de café. Lou (Lola Lasseron) elle, est du genre petite fille rêveuse. Très rêveuse. Elle a pris la manie d'observer les gens et de tout noter dans des carnets. Depuis son toit terrasse, avec sa meilleure amie Mina, elles observent la chambre du joli garçon. Un certain Tristan qui fait briller les yeux de Lou. Ce petit monde assez farfelu et très poétique est encore plus chamboulé quand Richard (Kyan Khojandi, le créateur de Bref pour son premier grand rôle au cinéma), baba cool à la peau de mouton, emménage dans l'appartement de l'autre côté du palier. Lou y voit immédiatement un possible petit ami à sa mère trop seule et malheureuse. Son plan se déroule à merveille, jusqu'à cette soirée pendaison de crémaillère. Richard et la maman sont effectivement sur la même longueur d'ondes. Mais il y a surtout le beau Tristan...
Beaucoup plus qu'une simple bluette d'adolescent, ce film a la grâce des albums de BD. Le dessinateur aux couleurs pastels et douces a été très exigeant dans la reconstitution de son univers de papier. Cela donne un ovni visuel où le moindre détail est soigné. Il s'est même payé le luxe d'intégrer des effets numériques dans la grande scène de combat au laser et des séquences en images de synthèse pour présenter l'univers de Sidéra, le personnage principal du roman en construction de la maman. Plein d'espoir, de tendresse et de justesse, ce film s'adresse avant tout aux jeunes filles. Mais les adultes feraient bien aussi d'aller le voir. A l'image de la grand-mère de Lou (Nathalie Baye), vieille casanière revêche, un contact prolongé avec l'univers de Julien Neel peut avoir un effet bénéfique sur vos humeurs.
Sur papier aussi
« Lou, journal infime », Glénat, 9,99 euros
« Lou, journal d'un film », Glénat, 30 euros.
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