Jean-Pierre Rassam, producteur, Claude Berri, acteur, réalisateur et producteur, Maurice Pialat, réalisateur. Trois hommes autour d'une table de poker, trois génies du 7e art.
Ces trois hommes sont donc liés par le cinéma, mais aussi la famille, devenant tous plus ou moins beaux-frères les uns des autres. Christophe Donner, une fois planté le cadre des relations de ce trio qui a bousculé le cinéma français, peut parsemer son récit d'anecdotes sur la création de quelques chefs-d'œuvres entrés au panthéon du cinéma.
Des films de légende
Claude Berri est le premier à remporter un succès populaire d'ampleur avec « Le vieil homme et l'enfant ». Il raconte sa jeunesse, quand, petit juif, en pleine occupation allemande, il est recueilli et caché par un vieux Français (Michel Simon) profondément antisémite. Pialat ne cache pas sa jalousie. Plus âgé, persuadé d'être beaucoup plus talentueux, il n'a pas encore fait de film important. Rassam, plus pour embêter Berri que pour gagner de l'argent, produit « Nous ne vieilliront pas ensemble ». Le drame avec Jean Yanne et Marlène Jobert dépasse le million d'entrées. Pialat est lancé. Rassam, en trois ans a déjà produit quantité de succès au box-office. Notamment le film scandale de Marco Ferreri, « La grande Bouffe » sur lequel il est régulièrement intervenu.
La fin du roman se consacre essentiellement au parcours de Jean-Pierre Rassam. Sa rencontre avec Jean Yanne et sa décision de le financer. Quelques années magiques où tout ce qu'il lance réussi. C'est beaucoup plus laborieux pour Claude Berri qui s'obstine à raconter sa vie, se donnant toujours le premier rôle malgré un jeu limité.
Truffé de moments de bravoure comme le sauvetage des enfants de Milos Forman dans Prague assiégée par les chars russes ou les repérages de Godard dans les camps d'entraînements palestiniens, le roman prend des airs de reportage. Mais comme au cinéma, il ne faut pas toujours croire que tout est vrai. Les trucages et effets spéciaux ne sont pas une invention du IIIe millénaire. Mentir, ou du moins enjoliver la réalité, reste avant tout un acte de pure création.
« Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive » de Christophe Donner, Grasset, 19,50 €
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