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jeudi 25 août 2022

Roman - Hugo Boris débarque

L’entame d’un roman est toujours essentielle. Les 40 premières pages de Débarquer d’Hugo Boris sont un modèle du genre. Il parle pourtant d’un événement vu et revu depuis des décennies : le débarquement allié sur les plages de Normandie. Il parvient avec son style direct sans temps mort à plonger le lecteur au cœur de l’action, l’obligeant à lire ce passage en apnée, comme les protagonistes dont Andrew, jeune Américain tétanisé par l’enjeu. Le fracas, la mort, la peur, le désir font irruption dans les souvenirs honteux de ce vétéran que l’on retrouvera des années plus tard sur ces plages normandes, sorte de sanctuaire du courage.

De l’horreur aussi. Car une fois débarqué, rien ne se passe comme prévu pour Andrew. Il a l’impression que « chaque explosion lui est destinée, chaque tir le vise personnellement. Des morceaux de fer veulent pénétrer sa chair. Sa peur ne connaît plus de pause. […] Il rampe à reculons, se rejette lui-même à la mer, bat en retraite. »

Et finalement il « bascule sur le dos, fait le mort pour rester en vie, les narines palpitantes, les bras en croix, les oreilles immergées pour étouffer les cris. » Un très grand roman sur une autre forme de résilience.

« Débarquer » d’Hugo Boris, Grasset, 18,50 €

vendredi 2 septembre 2016

Rentrée littéraire : Compassion policière selon Hugo Boris

police, grasset, hugo boris, rentrée littéraire
Depuis plus d'un an la police est sur les dents, obligée d'assurer la sécurité des Français face à une menace diffuse. Aimés ou détestés, au gré des événements, ce sont pourtant des hommes et des femmes comme tout le monde, avec cas de conscience, envies de bonheur, espoir d'avenir. Hugo Boris, dans ce court roman, entraîne le lecteur dans la voiture d'une équipe de la BAC. Après une journée déjà chargée, ils sont réquisitionnés pour reconduire à la frontière un sans papier. En clair, le conduire à Roissy.
Erik est le chef. Virginie sa coéquipière est enceinte d'Aristide, le troisième de l'équipage. Le lendemain elle doit aller se faire avorter. Cette nuit, Virginie a des doutes et elle s'émeut de la situation de ce prisonnier politique promis à la torture. L'équipe s'arrête avec son prisonnier dans un fast-food. « Ici, ce soir, dans ce fast-food, la Terre semble presque habitable. Pour preuve, on peut même s'assoir et manger. » Un texte plein d'humanité qui devrait changer notre vision des policiers, hommes et femmes en proie au doute comme tout un chacun.
« Police » de Hugo Boris, Grasset, 17