mercredi 1 juillet 2020

Cinéma - Le travail d’humilité du film « Les Parfums »

Nez pour les plus grands parfumeurs, une jeune femme découvre la vraie vie auprès de son chauffeur.

 



On s’attend à une comédie romantique et au final on se retrouve face à un film qui a pour principal thème le travail. Celui qu’on choisit, celui qui nous oppresse. Le travail qui peut prendre plusieurs formes, des plus simples, n’exigeant que peu de qualification au plus sophistiqué et rare réservé à quelques « talents » exceptionnels. 

Dans la première catégorie on trouve Guillaume (Grégory Montel), chauffeur dans une société qui offre ses services à de très riches clients. Dans la seconde Anne (Emmanuelle Devos), « nez » en perte de vitesse mais qui a à son actif parmi les plus vendus des parfums de luxe. Deux quadras, un peu mal dans leur peau. Guillaume, en instance de divorce, ferait tout pour obtenir la garde alternée de sa fille âgée de 10 ans. Mais comment l’obtenir quand on habite dans un studio de 24 m2. Solitaire et malheureux. À l’opposé, Anne vit dans un grand appartement bourgeois. Mais seule. Obnubilée par son talent, si fragile, qui lui a échappé une fois, elle ne vit que pour et par les odeurs. Solitaire, malheureuse.

 

Alors forcément quand Anne doit aller faire une expertise en Alsace et que son chauffeur pour les deux jours est Guillaume, on se dit que tout ça va finir dans les draps sentant le propre de l’hôtel. Perdu. Anne est sauvage, Guillaume trop préoccupé. En plus les draps qui sentent le propre, Anne déteste. Elle demande donc à son chauffeur de l’aider à les changer (elle en a un jeu dans ses valises). Guillaume refuse. Chauffeur, pas larbin. 

Ce préambule, enlevé, servi par le jeu excellent des deux têtes d’affiche (Emmanuelle Devos parfaite en capricieuse à qui il ne faut rien refuser, Gregory Montel excellent en papa poule, mec sympa mais pas trop). Paradoxalement, ce premier contact va être suivi d’un autre. Puis Anne exigera de la société dirigée par Gustave Kervern de n’avoir plus que Guillaume comme chauffeur. 

Les deux vont s’apprivoiser. Elle en racontant ses déboires dans ce milieu qui ne fait pas de cadeaux, lui en dressant le portrait de sa fille adorée mais dont il ne sait pas se faire aimer. 

Le volet sentimental oublié, on en apprend plus sur les fragrances, leurs associations et aussi que parfois les « nezs » font des boulots moins prestigieux comme trouver un parfum d’intérieur pour un grand magasin. Et la réflexion sur le travail se prolongera jusqu’à la scène finale. Car si personne ne peut se priver de bosser, par contre tout le monde peut choisir son emploi s’il s’en donne un peu la peine.

Film français de Grégory Magne avec Emmanuelle Devos, Grégory Montel, Gustave Kervern

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