La Catalogne aime ses peintres. La région est un creuset de talents, certains immensément célèbres à l’image de Dali, d’autres tombés dans l’oubli comme Vidal Balaguer. Ce fils de pharmacien de Sabadell a vécu à Barcelone à la fin du XIXe siècle. Un surdoué, incapable de vivre de son art car il ne voulait pas vendre ses toiles. « Natures mortes » raconte la fin de sa vie, aussi mystérieuse que son œuvre. Vidal, comme nombre d’artistes à cette époque, a une muse. Son modèle, Mar, qui est en couverture de l’album écrit par Zidrou et dessiné par Oriol. Mar a disparu du jour au lendemain. Depuis Vidal déprime. Il est passé par l’École de la Llotja où il se lie d’amitié avec un certain Picasso. Dans son appartement encombré de peintures inachevées, il vivote en acceptant les commandes de commerçants. Il dessine des oranges, de la butifarra. Ce qu’il ne comprend pas, c’est qu’une fois la peinture achevée, les objets disparaissent. Pris d’un doute, il va dans un parc et peint un arbre. Le lendemain, comme les natures mortes ou sa muse, il n’existe plus. Une malédiction d’un genre nouveau qui donne l’occasion à Zidrou d’expliquer la disparition du personnage principal en décembre 1899. Entre fantastique, poésie et désespoir, ce roman graphique se prolonge par une exposition, en mai prochain à Barcelone, des 11 toiles retrouvées du peintre maudit.
➤ « Natures mortes », Dargaud, 14,99 €
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