François Walthéry a la réputation d'être lent. Très lent. Un dessinateur exceptionnellement doué, mais trop pointilleux, méticuleux. Après avoir usé ses fonds de culottes aux studios Peyo, il a volé de ses propres ailes en lançant Natacha : la première héroïne ouvertement sexy tout en étant publiée dans un journal pour la jeunesse. Elle a remporté un beau succès, et c'est pour qu'elle soit plus présente dans les pages de Spirou qu'il a pris des assistants pour dessiner les décors. Mittéï, Laudec, Jidéhem et même Will.
Natacha existe toujours, mais n'est plus la priorité de Walthéry. Il préfère se consacrer aux aventures de Rubine, flic américain à la plastique tout aussi rebondie que Natacha. Mais même là, Walthéry est au service minimum. Normalement, il se contente de dessiner l'héroïne. Mais dans le 11e titre de la série, « Photo de classe », il semble que Di Sano, le nouveau dessinateur, ait tout réalisé. Cela n'enlève rien à l'intérêt de l'album qui bénéficie toujours des scénarios denses et plein de rebondissements de Mythic. La belle Rubine, filmée 24 h/24 par une équipe de télévision pour faire la promotion de la police de Chicago, va enquêter sur une histoire de chantage. Dix ans auparavant, un adolescent est mort noyé dans un lac gelé. Une cassette vidéo prouve qu'il a été poussé par ses camarades. Des élèves devenus adultes, riches, et qui doivent payer pour cette faute de jeunesse. Une intrigue qui se double des agissement machiavéliques d'une riche famille bourgeoise. Ce nouveau cycle verra sa conclusion dans le prochain titre, « Lac Wakanala ».
« Rubine » (tome 11), Le Lombard, 9,45 €
P. S. Pour les nostalgiques de Natacha, les éditions Dupuis reprennent les aventures de la belle hôtesse de l'air dans des intégrales richement documentées. Le 3e tome, récemment paru, reprend les « Voyages dans le temps » dont les excellents « Instantanées pour Caltech » et « Les machines incertaines ». (Dupuis, 18 €)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire