Les Jensen ont « tout pour être heureux » jusqu'au jour où leur fille aînée entre dans l'adolescence et que le bébé fait une chute dans l'escalier.
La petite Kate s'est envolée pour laisser place à une adolescente de 13 ans, avec tout ce qu'implique cet âge qualifié d'ingrat. Rares sont les ados qui n'entrent pas en conflit avec leurs parents et Kate ne fait pas exception à la règle. De sa mère dont elle était très proche, elle s'éloigne comme une marée descendante, lentement mais sûrement. Quant aux rapports avec son père, ils se brisent tout net le jour où elle l'accuse d'attouchements sexuels auprès du psychiatre que ses parents l'ont emmenée consulter. Invention pour attirer l'attention sur elle, qui se considère comme délaissée depuis l'arrivée de son petit frère Joshua ou réalité ? Rachel, la mère, même si elle ne peut croire en de tels actes venant de Ned, son mari adoré, se laisse petit à petit envahir par le doute.
Une école spécialisée
Cette « confidence » de Kate à son psy marque le début de la dégringolade d'une famille auparavant très soudée. Cela, plus l'accident qui va marquer au fer rouge parents et enfants. Un soir, Liza et Tommy Mendel, de grands amis de Rachel et Ned, invitent ceux-ci à dîner au restaurant en leur compagnie. Dans un premier temps, Rachel refuse parce qu'elle ne peut laisser Joshua seul avec son imprévisible et impossible mère, qui passe un court séjour chez eux, jusqu'à ce que Kate se propose pour garder son petit frère. Et la catastrophe survient au beau milieu du repas : la jeune fille, hystérique, téléphone à ses parents et hurle en sanglotant qu'elle a laissé tomber le bébé dans l'escalier et que c'est un accident. Tout le monde se retrouve à l'hôpital, où l'on fait passer à Joshua toute une batterie de tests. Il s'avère que le petit garçon souffre d'une grave commotion et les médecins restent réservés sur les conséquences possibles du choc sur ses facultés mentales.
Rongée par la culpabilité, Kate devient de plus en plus infernale avec ses parents, au point que son psychiatre leur conseille une école de « redressement », où Kate pourra poursuivre sa scolarité en étant suivie en même temps sur le plan psychiatrique. Les parents de Kate sont également pris dans une tempête au cours de laquelle Ned perd son travail et décide de louer un appartement seul « pour réfléchir » et échapper à une atmosphère familiale devenue irrespirable.
Dani Shapiro nous entraîne bien malgré nous dans une descente aux enfers à laquelle n'importe quelle famille peut s'identifier d'une manière ou d'une autre. Elle aborde les problèmes de l'adolescence de façon tellement juste qu'on ne peut s'empêcher de songer qu'elle a dû passer par là ! Elle décortique également au scalpel le mal que peuvent causer la culpabilité, le doute et les hésitations des parents face aux problèmes d'éducation et de couple.
Bien écrit, bien ficelé, « Plus jamais comme avant » de Dani Shapiro, ne dément pas ses précédents succès de librairie.
« Plus jamais comme avant », Dani Shapiro, JC Lattès, 20 euros.
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