Plus qu’une maison hantée, c’est une maison maléfique qui est au centre de Carcoma, premier roman de la jeune autrice espagnole Layla Martinez.
Ce texte, paru en 2021 en Espagne, est enfin traduit en français par Isabelle Gugnon qui a osé se confronter à ce récit de femmes au bord de la folie. Carcoma, ce sont les vers à bois qui détruisent les charpentes des maisons. C’est aussi, dans la langue de Cervantès, une « préoccupation constante et grave qui vous consume, vous ronge peu à peu. » Les habitantes de la maison, de l’arrière-grand-mère à la dernière petite fille, sont toutes un peu dérangées. Comme possédées par cette maison qui regorge d’ombres. La grand-mère de la dernière narratrice, à moitié folle, implore « toutes les petites saintes mortes par la main d’hommes enragés ».
Le premier homme « enragé », celui qui a construit le bâtiment pour y enfermer son épouse, est mort sur place. Dans d’atroces souffrances qui n’ont fait qu’amplifier les rumeurs au village. Un texte fort et violent, sur la peine des femmes et leur pouvoir de vengeance.
« Carcoma » de Layla Martinez, Seuil, 144 pages, 18,50 €
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