mercredi 15 janvier 2025

Cinéma - « Quiet life », famille traumatisée et résignée

Syndrome de résignation. Le film d’Alexandros Avranas, sans être médical, apprend aux spectateurs que cette maladie, récemment détectée, notamment dans les pays nordiques, fait des ravages chez les jeunes. 

Pour comprendre comment on l’attrape, il raconte la vie de cette famille russe, réfugiée depuis peu en Suède. Le père, ancien proviseur, a trop milité ouvertement pour les droits de l’Homme. Harcelé par la police, il a failli mourir quand il a été agressé dans la rue. Un coup de couteau dans le ventre.

Une fois remis sur pied, face à de nouvelles menaces, il décide de rejoindre clandestinement la Suède avec sa famille et demande l’asile politique. Un long parcours compliqué. Il est hébergé par l’État, mais surveillé. Ses filles sont scolarisées, sa femme, enseignante, se morfond sans avoir le droit de travailler. Quand la demande d’asile est refusée par manque de témoignages, il se décide à solliciter sa plus jeune fille pour raconter l’agression. Car elle était présente. Mais l’angoisse, le stress, déclenche ce syndrome de résignation. Elle tombe dans un profond coma.

Le film va raconter deux combats en parallèle. Les parents vont tout faire pour sauver leur petite fille, mais aussi tenter le tout pour le tout pour ne pas retourner en Russie. En montrant une famille modèle, dans un pays civilisé, le réalisateur propose en réalité un horrible cauchemar ou l’administration écrase tout poussant d’honnêtes gens à mentir pour sauver leur vie.

Un film glaçant, porté par des interprètes en état de grâce, notamment les deux fillettes incroyablement crédibles dans ces rôles de déracinées doublement traumatisées.

Film d’Alexandros Avranas avec Chulpan Khamatova, Grigoriy Dobrygin, Naomi Lamp

Aucun commentaire: