Le culte du travail et de la compétition peut conduire à toutes les dérives. En Corée du Sud, pays si fier de son modèle économique, ce système atteint ses limites. Basé sur un fait divers qui a permis à la majorité de la population de prendre conscience du problème, About Kim Sohee, film de July Jung, décortique cette machine à broyer la jeunesse.
Kim Sohee (Kim Si-eun) est une jeune fille comme les autres. A 17 ans, elle aime reproduire les chorégraphies des groupes de K-pop, vit toujours chez ses parents, a des amies qui font souvent la fête, étudie dans un lycée agricole moyen d’une petite ville de province. Des établissements scolaires chargés aussi de trouver des stages en entreprises à leurs élèves. Kim Sohee est affectée à une société qui gère les relations clients d’une grosse entreprise de télécoms. L’enfer débute pour la jeune fille qui découvre un management abrupt, qui fait la part belle aux résultats sonnants et trébuchants.
Elle a pour mission non pas de répondre aux attentes des clients (souvent des désabonnements), mais de placer des produits, retenir les partants et les relancer quand ils sont indécis. Un véritable harcèlement qui n’est pas sans conséquence sur le moral de la jeune fille. Tout bascule quand son manager, de plus en plus mal à l’aise dans son rôle envers les jeunes stagiaires, se suicide dans sa voiture sur le parking de l’entreprise. Contre une prime, la direction achète son silence. Mais elle aussi ne comprend plus cette société, n’y trouve plus sa place et se suicide à son tour.
Arrive alors une policière (Doona Bae) qui va, contre tous, mener l’enquête et tenter de prouver la responsabilité du lycée et de l’entreprise dans la mort de Kom Sohee en requalifiant le suicide en accident du travail.
Un film implacable du début à la fin. Sur un problème très certainement pas spécifique à la Corée car des appels du type que reçoit ou donne Kim Sohee, il en existe partout en Occident. Une dénonciation intelligente de ces métiers toxiques.
« About Kim Sohee », film coréen de July Jung avec Doona Bae, Kim Si-eun
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