De choses et d'autres : les pirates à fond de cale
Abordage raté pour les Pirates islandais. Ce parti politique entre extrême gauche et anarchisme espérait entrer au gouvernement, les sondages avant les élections leur donnant plus de 20% des suffrages. Mais à l’issue du dépouillement, ils plafonnent à 14%. Terminés les rêves de pouvoir. Même si contrairement à tous leurs adversaires, c’est l’inverse qu’ils recherchent. Ces pirates d’un nouveau genre rêvent de discrétion. Davantage d’anonymat sur internet et des décisions prises par l’ensemble du peuple étaient leurs deux crédo. Au final les Islandais ont préféré accorder leur confiance à un vieux parti politique centriste, dirigé par le ministre des Finances dont le nom figurait en bonne place dans les listings des Panama Papers (scandale du blanchiment d’argent dans des paradis fiscaux).
L’échec des Pirates apparaît comme entièrement la faute des jeunes. Selon les sondages, une très grande majorité des moins de 30 ans les soutiennent. Mais ils ne sont pas allés voter. Comme si les élections étaient un concept dépassé, d’un autre âge. Voilà tout le paradoxe de ce parti d’un nouveau genre: tellement opposé au vieux système qu’il ne peut utiliser les mêmes armes pour y mettre fin…
La démocratie a bien des avantages mais manque cruellement de surprise. Trop souvent c’est le moins anxiogène qui l’emporte. Si les Pirates s’appelaient Bisounours, leur drapeau flotterait déjà au mât du pouvoir.
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