samedi 17 janvier 2015

BD - Spirou est Charlie


L'attentat contre Charlie Hebdo a été un véritable tsunami dans le milieu des dessinateurs de BD. Parmi les victimes, Cabu et Wolinski ont donné envie de faire ce métier à plusieurs générations de créateurs. Pour leur rendre hommage, Spirou a été un des plus réactif. L'hebdomadaire a sorti un numéro hors série, uniquement disponible en kiosque depuis ce vendredi. Ce sont 150 dessinateurs qui rendent hommage à Charlie et qui clament leur volonté de continuer à utiliser leur liberté de dessiner. 
L'éditeur présente son initiative dans un court texte très explicite. « SPIROU n’est pas un journal politique. SPIROU est un journal de divertissement. Mais depuis toujours, SPIROU défend la liberté, la solidarité, la tolérance, l’amitié, l’intelligence et l’humour. Sans liberté de la presse, pas de démocratie. Sans liberté de création, pas d’édition, et les bandes dessinées que vous lisez ici n’existeraient pas. Sans liberté, pas d'humanité. » 
On retrouve dans ces 52 pages les signatures habituelles du journal, de Yoann à Lambil ou Bercovici mais également des auteurs d'autres horizons, preuve que l'émotion est véritablement totale et sans limite. Toutes les recettes seront bien évidemment reversées à Charlie et aux familles endeuillées.
« Spirou spécial Charlie », 2,30 euros, en kiosque uniquement.


vendredi 16 janvier 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Camembert-de alors !

Voilà un nouveau sujet susceptible de mobiliser le peuple de France dans un bel élan d'unité nationale : le dernier fabriquant indépendant de camembert, une ferme sise dans le village du même nom, risque d'être racheté par des capitaux étrangers. Vous ne rêvez pas, le symbole de la gastronomie française et des fromages qui puent pourrait passer à l'ennemi. Quand les époux Durand qui depuis 30 ans produisent du camembert artisanal (moulé à la louche) issu du lait de leurs 70 vaches décide de passer la main et de vendre leur exploitation agricole, ils ne se doutent pas que les candidats à la reprise seront si nombreux. Pas moins de 300 candidatures en quelques mois. Les unes sérieuses, certaines farfelues et d'autres venues de très loin. Comme pour les grands crus girondins, un Chinois a fait une offre. Il y a même un acheteur potentiel originaire des Emirats arabes unis. Alors, un camembert aura-t-il un jour le goût des nems ou sera-t-il coupé au lait de chamelle ? Voilà de quoi battre le rappel dans les hautes sphères intellectuelles et culinaires françaises. Je vois déjà Jean-Pierrre Coffe s'offusquer « C'est de la merde ! » ou Jean-Luc Petitrenaud grimacer en engloutissant un demi-claquos bien coulant. Heureusement, aucune candidature ne provient des USA. Normal, leur guerre aux fromages au lait cru est totale et sans pitié. Ils seraient capables de raser le village de Camembert avec leur armée de drones. Mais le pire serait une reprise par des capitaux de Hollande. Pas notre président, mais la nation qui se prétend l'autre pays du fromage. Imposteurs !

Chronique "De choses et d'autres" parue le 16 janvier en dernière page de l'Indépendant. 

BD - Aviateurs et soldats dans la nouvelle aventure des "Godillots" d'Olier et Marko


Olier et Marko n'ont pas attendu les commémorations de la première guerre mondiale pour aborder le sujet. « Les Godillots » raconte comment trois poilus, venus d'horizons très différents, deviennent amis et inséparables. Un intello, une force de la nature et un gamin au mystérieux passé. Affectés sur un aérodrome, en cette année 1918, ils aident les aviateurs à lancer des raids aux commandes de leurs Spads. 
L'as des as, Alexandre d'Estretat, vexé par la question d'une journaliste, décolle en urgence pour enrichir son palmarès. Problème : le mitrailleur habituel, son frère, a laissé la place au jeune Bichette totalement inexpérimenté. Le raid va être beaucoup plus dangereux que prévu. Les Godillots donnent une image beaucoup moins noire de la guerre que les récits plus classiques de Tardi. Ces poilus n'ont pas perdu leur humanité, même s'ils ont traversé de rudes épreuves. 
Entre histoire et comédie, l'album permet à Marko de dessiner de superbes ciels bleus dans lesquels les aviateurs se livrent à des combats à mort. Une série qui se bonifie de titre en titre.

« Les Godillots » (tome 3), Bamboo, 13,90 €

jeudi 15 janvier 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Spéculer sur des cadavres

Parmi les milliers d'acheteurs du Charlie Hebdo des survivants paru hier, combien n'ont pas fait le déplacement par militantisme ou soutien mais juste pour tenter de réaliser une «affaire » ? Déjà, au lendemain de l'attentat, certains vendaient sur ebay l'exemplaire des caricatures ou le dernier sorti (Houellebecq en couverture) à des sommes astronomiques. Ce sont sans doute les mêmes qui ont raisonné en bon petits spéculateurs prêts à se faire du fric sur des cadavres encore chauds. Si tout le monde veut l'acheter, la demande va forcément dépasser l'offre. Donc, selon un principe économique inéluctable, les rares vendeurs pourront faire monter les enchères et céder 30 ou 300 euros un journal qui normalement en vaut 3. 
Du capitalisme primaire, comme celui qu'exécrait Bernard Maris, chroniqueur économique de l'hebdo, lui aussi tombé sous les balles des fondamentalistes. « Mais c'est la loi du marché » répliquent les spéculateurs (personnes, selon moi, aussi répugnantes que les charognards). Peut-être. Mais là, on parle d'un journal satirique, la création d'humoristes, d'artistes, de journalistes. Même si « Je suis Charlie » a failli devenir une marque déposée, ce journal ne sera jamais un bien de consommation comme les autres. Et puis de toute manière, il en arrivera d'autres ce matin dans les kiosques. Et après-demain aussi. 7 millions au total. Non seulement les terroristes n'ont pas tué Charlie, mais ils lui ont permis d'être lu dans le monde entier.
Chronique "De choses et d'autres" parue le 15 janvier en dernière page de l'Indépendant. 

BD - La France à l'attaque le "Jour J"


A un rythme soutenu, les auteurs de la série « Jour J » (Pécau et Duval), imaginent comment notre monde aurait pu évoluer si quelques petits événements avaient changé la face de l'histoire. De la découverte de l'Amérique par les Arabes (ne dites pas au président turc que c'est faux, il croit dur comme fer que c'est la réalité) à la conquête de la Lune par les soviétiques, ces uchronies sont captivantes. Le tome 14 « Oméga » (Maza au dessin), montrait comment la France fasciste remplaçait l'Allemagne défaite. 
Suite directe de cette histoire, « Opération Charlemagne » prolonge cet étonnant concept. Laval est au pouvoir, il terrorise la population avec sa police spéciale, l'Oméga. Heureusement la résistance intérieure existe, aidée par l'Angleterre qui n'a pas abdiqué. Mais les Britanniques sont bien seuls pour défendre la démocratie, les USA et la Russie préférant rester en dehors de cette querelle européenne. Il y est question de plans secrets de sous-marins, de missiles destructeurs et d'espionnage. Le héros, le capitaine Léo Berger, aviateur, est un des rares à avoir choisi l'exil avec un certain Mendès-France. De l'autre côté, chez les « méchants », il y a De Gaulle, Simone de Beauvoir et même le jeune Georges Marchais. Déconcertant...

« Jour J » (tome 18), Delcourt, 14,95 €


mercredi 14 janvier 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Et si on rigolait un peu ?

En ce mercredi, jour de sortie de Charlie Hebdo et du Canard Enchaîné, il est temps de sécher nos larmes et de se fendre la poire. Les humoristes des radios, obligés de solliciter nos zygomatiques au quotidien, n'ont pas attendu une semaine pleine pour ressortir quelques vannes savoureuses. De même, sur Twitter et les sites parodiques, l'horreur des attentats n'a pas freiné l'inventivité de certains. Une dérision, un esprit, typiquement français. Du Charlie, pur et dur. Dimanche, pour une fois que François Hollande sortait nu tête dans la rue, il n'a pas plu. Un pigeon lui a cependant rappelé qu'il n'y a pas que de l'eau qui tombe du ciel. 
Un célèbre journaliste télévisé pose cette question surréaliste à propos des frères Kouachi : « Est-ce que ces hommes sont dangereux ? » En laissant douze cadavres derrière eux, on est enclin à le penser, même sans être un grand spécialiste du terrorisme. 
Mais comme toujours, Nicolas Sarkozy remporte la palme des moqueries. Lors de la marche des 50 chefs d'Etat, il a clairement joué des coudes pour s'inviter au premier rang. Le temps d'une photo. Ce n'était plus « où est Charlie ? » mais « Cherchez l'intrus »... Heureusement pour lui, les Français aiment la dérision. Au lieu de le discréditer à jamais pour cette pathétique crise d'égo, ils se sont contenté de se moquer de lui. « Nico tape l'incruste » est devenu le dernier jeu à la mode sur le net. Sa bobine a été rajoutée dans des photos historiques comme la chute du Mur de Berlin, la conférence de Yalta ou les obsèques de Kennedy. En temps normal, Charlie aurait même pu en faire sa Une. 

Chronique parue le mercredi 14 janvier en dernière page de l'Indépendant. 

Cinéma - Les débuts d'une longue guerre dans "Loin des hommes"

L'Algérie du milieu des années 50 est sur le point de basculer dans une guerre qui ne veut pas dire son nom. « Loin des hommes » raconte comment la violence a gagné au milieu du désert.

Une école perdue dans une vallée de l'Atlas. Un bâtiment isolé, où l'instituteur est le seul lien avec cette France colonisatrice. Chaque matin quelques dizaines de gamins marchent sur de longues distances pour apprendre à lire et écrire. En 1954, ce havre de paix et de savoir est un peu à part. Il n'y a que des « indigènes » sur les bancs. A Alger, commence à se poser la question de maintenir cette structure. Radu (Viggo Mortensen), l'instituteur, vit tel un moine cette existence solitaire. Pour lui, seuls ses « enfants » comptent. Il reste persuadé qu'éduquer est la seule réponse à tous les problèmes actuels et futurs. Un point de vue peu partagé, tant par les colons que les premiers rebelles.

Le décor planté, David Oelhoffen, le scénariste et réalisateur de ce film, peut montrer la tension qui monte, inexorablement. Alors que les enfants égrennent le nom des fleuves français (la Garonne, la Loire, la Seine), le moindre bruit de sabots se transforme en danger. Les nouvelles ne sont pas bonnes. Les attentats se multiplient, les représailles de l'armée française aussi. Un matin, le gendarme arrive à l'école. Il tire un jeune paysan entravé, Mohammed (Reda Kateb). Il a tué son cousin. Une histoire de vol de grain. Le gendarme s'en désintéresse. Il doit vite retourner dans la vallée patrouiller. La menace se précise. Sa mission n'est que de remettre Mohammed à Radu mour qu'il le conduise à la grande ville où il sera jugé et très certainement condamné à mort. Radu refuse. Et se justifie : « Je suis instituteur ! » Le gendarme s'en moque, laisse le jeune arabe sur place et donne à Radu un révolver...

Mortelle tradition
« Loin des hommes » est une histoire de rencontre. La rencontre d'un occidental avec un quasi illétré. Un homme qui a foi en l'Humanité et un autre qui tente de respecter la tradition. En tuant son cousin, il sait qu'il doit payer de son sang son acte. S'il fuit, la vengeance se déplacera sur ses jeunes frères. Il a donc décidé de se livrer à la justice française. S'il est exécuté par la justice française, c'en sera terminé. S'il est tué par la famille du cousin, ses jeunes drères devront à leur tour le venger. Une spirale sans fin où la mort semble la seule solution. Radu va tenter de trouver une autre solution, un scé »nazrio qui épargnerait des vies. En fuite, dans les montagnes de l'Atlas si inhospitalières, Radu et Mohammed vont aller de danger en danger. La famille du paysan, puis les rebelles et aussi l'armée française. Le salut viendra, comme souvent dans l'Histoire de l'humanité, des femmes. Un message évident que ne renierait pas les libre-penseurs de Charlie Hebdo morts la semaine dernière. Un slogan qui devrait toujours être présent à l'esprit des combattants : « Faites l'amour, pas la guerre ».

_________________________
L'école peut-elle sauver le monde ?

Adapté d'une nouvelle d'Albert Camus, « Loin des hommes » met en scène un instituteur. Au début du film et à la fin, on le voit apprendre aux enfants, de petits bergers encore insouciants, à lire et écrire. Une arme redoutable. Comprendre, s'exprimer, raisonner, réfléchir...


Ce combat est beau. Mais on sait qu'il n'est pas suffisant. La suite des événements en Algérie ont prouvé que la connaissance est souvent balayée par un simple tir de fusil ou une rafale de kalachnikov. Ce travail d'éducation, partout, est toujours aussi important. Le personnage interprété par Viggo Mortensen est de ces héros discrets que l'on n'écoute pas assez au bon moment. Le réalisateur en a fait un écorché vif. Seul, il fait partie de ces fils de colons qui ont toujours vécu sur ces terres qu'ils ont fait fructifier. Mais il a aussi connu la face sombre des hommes. Quelques années auparavant, il était à la tête d'une brigade lancé dans la Libération de la France occupée par les nazis. Ses hommes étaient essentiellement des Arabes. Mais comme lui fait remarquer un ancien soldat, devenu rebelle pour libérer son propre pays, il est désormais du mauvais côté. Un paradoxe pour cet homme qui a choisi une troisième voie : l'éducation pour sauver le monde.








mardi 13 janvier 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Black Blanc Beur

Plus de 1,5 million de personnes dans les rues de Paris dimanche. La dernière mobilisation remonte à 1998 à l'occasion de la victoire à la coupe du monde de foot. Le peuple célébrait une équipe Black Blanc Beur qui portait les couleurs Bleu Blanc Rouge. Cette symbolique revient aussi dans l'hommage de dimanche.
Parmi les 17 morts de la série d'attentats, trois policiers. Eux aussi étaient Black Blanc Beur. Eux aussi portaient sur leurs uniformes les couleurs Bleu Blanc Rouge. Clarissa Jean-Philippe, abattue à Montrouge par Coulibaly, était originaire de la Martinique. Une Black. Franck Brinsolaro, policier chargé de protéger Charb, tué lors de l'attaque de Charlie Hebdo, était originaire de Normandie. Un Blanc. Ahmed Merabet, gardien de la paix, froidement achevé d'une balle dans la tête alors qu'il était à terre, blessé, est de Livry-Gargan. Musulman, sa famille est originaire d'Algérie. Un Beur.
On a trop longtemps prétendu que seul le sport permettait l'intégration dans la nation, développer un sentiment de fierté nationale par delà toutes les croyances ou couleurs de peau. On s'aperçoit que dans les structures de la république, la police est également un formidable outil d'intégration. Clarissa, Franck et Ahmed ne protégeaient pas leurs communautés, ils étaient au service de tout un pays et de tous les citoyens. 
Si l'émotion est si forte, partout, de Paris au plus petit village de France, c'est pour la liberté de la presse, mais aussi pour rendre hommage à ces trois serviteurs de la république. Ces trois Black Blanc Beur, protecteurs (au prix de leur vie) du Bleu Blanc Rouge.

Chronique parue le mardi 13 janvier en dernière page de l'Indépendant.  

lundi 12 janvier 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Un long chemin

De mercredi à hier dimanche, la France a basculé. Tous les Français ont été touchés par les événements. Chacun y a trouvé un message.
Émotion. Des millions ont partagé leur émotion dans les rues. Les yeux rougis, les mains tremblantes, ils ont eu besoin de se retrouver, d'avoir une épaule amie pour surmonter l'épreuve, se rassurer. Constater de visu que cette immense peine est normale, partagée par ses proches et des millions d'inconnus venus de tous horizons.
Dérision. Les rassemblements ont scandé « Je suis Charlie », rendu hommage aux dessinateurs. Quel incroyable paradoxe que ces hurluberlus fauchés par des fanatiques, hostiles à toute pensée unique, dénonçant depuis toujours tout mouvement de foule, se retrouvent bombardés symboles de la Liberté. Ça doit bien les faire marrer d'être soutenus par ceux qui, il y a pas si longtemps, leur intentaient des procès et manoeuvraient pour les museler...
Manipulation. Les partisans de la théorie du complot sont de retour. Le jour même de l'attentat, certains voient derrière les tueurs masqués des « mercenaires » en mission pour la gloriole de
Hollande
Sarkozy
Israël
la franc-maçonnerie (cochez la case correspondant à votre paranoïa).

UNION. Plus naïvement, j'ose espérer qu'au final, ce qui primera après cette mobilisation sans précédent dans l'histoire du pays, sera l'union. L'envie de se comprendre, de vivre ensemble. Un premier pas a été fait hier. Le chemin est encore long. Ne nous arrêtons pas. 

Chronique parue le lundi 12 janvier en dernière page de l'Indépendant. 

dimanche 11 janvier 2015

Polar - Un privé trop fleur bleue

Dick Henry, dit «l’Expéditif», est un privé redouté. Efficace et intransigeant, il n'a qu'une faiblesse, sa petite amie, Lynette, une vamp aux jambes fabuleusement belles.

Les amateurs de romans policiers américains vont adorer. « L'expéditif », premier livre de p.g. sturges (il paraît qu'il tient à ce que son nom soit écrit sans majuscules...) a des airs de Raymond Chandler ou de Dashiell Hammett. La faute au héros, Dick Henry, le fameux « expéditif ». Un détective privé, ancien flic comme il se doit, reconverti dans les affaires toujours à la limite de la légalité. Votre locataire ne paie plus ses loyers ? Dick saura trouver les arguments « frappants » pour qu'il retrouve le droit chemin. Les travaux dans votre maison se révèlent bâclés ? L'artisan acceptera de tout refaire après une visite de « courtoisie » mémorable. 
Dick Henry accepte tout. Même les filatures peu glorieuses d'épouses suspectées d'être infidèles. Un comble quand on sait que le mari est producteur de films pornographiques. Mais Dick Henry a besoin de beaucoup d'argent pour combler l'amour de sa vie, Lynette. Une hôtesse de l'air qui n'est à Los Angeles que par intermittence. Cela donne l'occasion à des scènes très « hot » sous la plume de p. g. sturgess particulièrement inspiré : « Nous avions établi de vrais rapports d'adultes. C'était du rapide, c'était plaisant. On baisait, on parlait, on cuisinait, on riait, on baisait. On voyait peu la lumière du jour mais beaucoup d'étoiles. » Lynette est l'unique faiblesse de Dick Henry. Et cela le sera encore plus quand il découvrira l'identité de l'épouse volage, une certaine Judy Benjamin. Mais comment l'Expéditif va-t-il pouvoir se sortir de ce pétrin ?
Ce roman noir est un véritable bijou de littérature américaine. Les personnages sont sombres à souhait, les scènes entre cocasses et violentes, les situations explosives. De plus, vous avez une ribambelle d'histoires parallèles à l'intrigue principale, de la fausse fiancée philippine qui tente d'escroquer un veuf en fin de vie au parcours sanglant d'Arturo, un gamin de Manille, amoureux de l'Amérique. Aussi passionnant que foisonnant.

« L'expéditif », p.g. sturges, Calmann-Lévy, 18,90 €