samedi 13 décembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Régime corn-flakes

céréales, corn, flakes, londres
Frosties ou Chocapic ? Au chocolat ou multicolores ? Riz soufflé ou müesli ? Il existe des centaines de céréales pour agrémenter le petit déjeuner des enfants. On a tous des souvenirs de ces légers craquements sous l'action du lait, prémices d'une bonne journée, rassasié et plein d'entrain.
Vous regrettez ce temps béni ? Filez immédiatement à Londres, 139 Brick Lane et poussez la porte du « Cereal Killer Cafe ». Deux frères ont ouvert, le 10 décembre, ce lieu unique qui remporte déjà un réel succès... sur les réseaux sociaux du moins. Ouvert de 7 heures à 22 heures, ce café joue à fond la carte de la nostalgie. Vous avez le choix entre 120 marques de céréales et 30 de lait venus du monde entier. Et même du passé. Certains paquets arrivent directement des années 80 ou 90.
Une idée géniale de ces jumeaux barbus et tatoués. Les adultes d'aujourd'hui étaient les enfants d'hier. Ils sont nombreux à éprouver l'envie, le temps d'une matinée et même d'une soirée, entre potes, de retrouver cette ambiance.
Pour être sûr que chacun puisse trouver sa « madeleine » personnelle, le « CKC » propose un large choix et une déco au petit poil. Tout semble d'époque, du mobilier aux posters ou aux télévisions diffusant de vieilles émissions. Bien sûr, ce n'est pas donné. Il vous faudra quand même débourser 3,5 livres (environ 4,40 euros) pour un gros bol de 50 grammes.
Mais que ne ferait-on pas pour des Crunch Jurassic Park, des perles roses Barbie ou du riz soufflé goût banane et fraise ? Encore plus savoureux parce que conseillé par Steve Urkel de la série télé « La vie de famille ».

vendredi 12 décembre 2014

BD : Se souvenir de Coluche

coluche, dimberton, torregrossa, jungle
Les Restos du cœur viennent de lancer leur saison. Cet hiver encore des milliers de repas vont être distribués aux plus démunis. Une formidable idée que l'on doit à Coluche. Le comique aurait eu 70 ans en 2014. Mais un « putain de camion » comme l'a chanté Renaud l'en a empêché. Le clown triste est encore dans la mémoire des Français, mais pour les plus jeunes ou ceux qui ont oublié son parcours, cette biographie en BD tombe à pic. Dimberton assure le scénario alors que Torregrossa se charge du dessin dans un style entre réalisme et bonhomie. De sa naissance au drame du 19 juin 1986, ce sont 88 pages denses et très renseignées qui ne font l'impasse sur rien. Coluche avait un cœur immense, beaucoup de talent mais aussi un caractère parfois colérique. Rarement satisfait, il avait tendance à se brouiller facilement avec ses meilleurs amis. Souvent pour mieux les retrouver quelques années plus tard comme avec Romain Bouteille, celui qui lui a permis de faire de la scène. Le gamin insolent, passionné de moto, aura même l'occasion de battre un record du monde. La moto, une constance dans son existence, des ses premiers petits boulots à sa fin tragique.

« Coluche », Jungle, 14,95 €

jeudi 11 décembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : UMPitreries

François Hollande doit jubiler. Le retour de Nicolas Sarkozy sur le devant de la scène politique lui donnera autant d'occasions de se faire oublier. La machine médiatique est ainsi faite. Le "bashing" (mot phare de l'année 2014) oscille comme la mode : en perpétuel renouvellement.
Exit les critiques sur la présidence molle, le problème des frondeurs ou les coups bas de Valérie Trierweiler. Deux ans après sa défaite, Sarkozy revient au centre de toutes les attentions. Il s'attendait (trop) visiblement à être accueilli en sauveur d'une France en pleine déliquescence, il apparaît comme le nouvel homme à abattre, tout juste bon à remettre un peu d'ordre à l'UMP. Et encore...
Après avoir fait les yeux doux à la droite dure, hostile au mariage pour tous, il nomme au poste de numéro 2 NKM, la plus bobo des élues de droite. Laurent Wauquiez, autre jeune loup de l'UMP, est numéro 3 sur le papier. Dans les faits, comme l'a raconté Libération, le député de Haute-Loire s'installe dans le bureau du numéro 2. Premier arrivé, premier servi... Quelques heures plus tard (elle a certainement pris du retard au brunch), NKM découvre l'imposture, fulmine et finalement récupère son bien après force éclats de voix.
Voilà comment, une semaine après le vote pour désigner le nouveau patron du parti, Sarkozy le rassembleur se retrouve déjà à tenter de gérer une guerre ouverte qui s'annonce sans pitié entre ses deux principaux lieutenants...
Pourtant, la solution est simple comme bonjour : tout le monde dans un open space et plus de jaloux.

DVD : Pluie de squales tueurs

Des milliers de requins attaquent New York dans la suite de “Sharknado”.

Le succès d’une réalisation tient à peu de chose. Parfois, l’improbable se transforme en idée de génie. Exemple avec « Sharknado », téléfilm à petit budget produit par la chaîne du câble Syfy. Le requin est limité dans son pouvoir de nuisance. Il ne fait peur que dans l’eau. Pour lui donner une dimension supplémentaire, il se met à voler grâce à des tornades et à attaquer en pleine rue dans ce mélange des « Dents de la mer » et de « Twister ». Un premier opus explose l’audience. Immédiatement la suite est mise en branle et vient de sortir en DVD et blu-ray.
sharknado, nanar, requins, new york, zylo« Sharknado 2 » se déroule à New York. Après Los Angeles, c’est la Grosse Pomme qui va souffrir de ce déluge de requins tueurs. Dans le rôle du héros on retrouve Fin Shepard (Ian Ziering), jamais en mal d’imagination lorsqu’il s’agit de trouver des armes pour décaniller du squale (épée de chevalier, fronde, tronçonneuse, fusée de détresse et même batte de baseball). Après une scène d’ouverture en avion entre l’hommage à la « Quatrième dimension » et « Y a-t-il un pilote dans l’avion », la suite de l’histoire se déroule dans des lieux mythiques de New York, de la Statue de la Liberté au stade City Field des Mets en passant par l’Empire State Building. Si le scénario n’est pas des plus élaboré et des acteurs parfois aussi expressifs que le vide sidéral (même dans « Amour gloire et beauté », ils semblent plus humains...), l’enchaînement des scènes d’actions à grand renfort d’effets spéciaux transforme le téléfilm en expérience psychédélique à partager entre amis décidés à rigoler des outrances de ce cinéma de genre. Et puis quelques seconds rôles se révèlent savoureux, notamment Kelly Osbourne en hôtesse de l’air, dont on se demande comment elle fait pour passer dans le couloir avec son impressionnant popotin ou Biz Markie, rappeur devenu pizzaïolo pour les besoins du film.
Il n’est pas question de grand cinéma (même pas de bonne télévision) mais en ces temps austères et moroses, ce serait de la folie de se priver de cette tranche de rire au second degré.

« Sharknado 2 », Zylo, 14,99 euros le DVD, 16,99 euros le blu-ray.

DE CHOSES ET D'AUTRES : le nouveau numéro 1

Nous entrons véritablement dans le XXIe siècle. Du moins il prend nouvelle tournure après la publication des chiffres du Fonds monétaire international en octobre. Pour la première fois, la Chine arrive en tête de classement des puissances économiques et détrône ainsi les USA. L'empire du Milieu représente 16,5 % de l'économie mondiale en terme de pouvoir d'achat réel, devant les 16,3 % des Etats-Unis. Depuis près de 150 ans, l'Amérique régnait en maître après avoir ravi le leadership à la Grande-Bretagne. Un mouvement inéluctable et qui n'est pas prêt de s'inverser. La Chine investit tous azimuts. En Afrique, délaissée par les anciennes puissances coloniales, mais aussi dans cette Europe encore riche. Le cas de l'aéroport de Toulouse Blagnac en incarne l'exemple parfait. Surtout, la Chine assume sans faux-semblant sa place de leader mondial. Lorsque, dans les années 60, URSS et USA se menaient sur terre une guerre (froide) sans merci, ils rivalisaient de même dans l'espace. Aujourd'hui, le seul "grand" ambitieux dans ce domaine est bien la Chine. Dont le gouvernement annonce le lancement de recherches destinées à mettre au point (dans quelques décennies) un lanceur lourd capable d'emmener 150 tonnes hors de l'atmosphère. A comparer avec les 10 tonnes de la future Ariane 6... Les Américains ne restent pas encore sur la touche. Ils espèrent tester d'ici 2018 un lanceur capable d'emmener 130 tonnes dans l'hypothèse d'un voyage vers Mars. Mais compte tenu du dynamisme chinois, il se pourrait fort que la planète rouge des petits hommes verts soit conquise en premier par les puissants hommes jaunes.

mercredi 10 décembre 2014

BD : Le → de la perspective


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Pas à proprement parler une bande dessinée, ce livre-objet de Marc-Antoine Mathieu est plutôt une déambulation silencieuse dans les méandres du sens de la perspective du grand rien. La flèche qui prend la place du titre sur la couvertures donne le « sens » de la marche du héros. Un homme en pardessus, avec un chapeau, suit imperturbablement ces multitudes flèches dans des décors grandioses ou minuscules, où les lignes droites se croisent, les courbes ondulent et l'obscurité et la lumière se complètent sans jamais se mélanger. 250 pages rectangulaires, en noir et blanc, se succédant comme autant d'étapes dans ce chemin de croix hanté par la perspective et les faux-semblants. On pourrait se perdre en chemin, mais l'auteur a pensé aux errements du lecteur et a inséré en cours de récit une immense carte se dépliant pour savoir où il est exactement. Cette recherche expérimentale se double d'une exposition présentée en décembre et janvier à Bruxelles puis de mai à octobre à Saint-Nazaire.

« → », Delcourt, 25,50 euros

mardi 9 décembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Records en vues

psy, gangnam style, youtube, dailymotion, record, tf1
 La faute à Internet encore et toujours, il va falloir nous habituer à revoir nos échelles de grandeur. Avant, un disque d'or correspondait à un million de galettes vendues. Aujourd'hui le succès d'un artiste ne se compte plus au nombre de ventes mais à celui des vues sur les plateformes de diffusion des clips.
Sur les 10 vidéos les plus regardées sur Youtube depuis sa création, 9 sont des clips. Seule une scène où un enfant se fait mordre le doigt par son petit frère s'intercale à la 5e place avec 749 millions de clics. Après on trouve les valeurs sûres, de Jennifer Lopez à Lady Gaga.
Mais elles ne jouent pas dans la même cour que Psy, le Coréen du « Gangnam Style » dont le tube en 2012 explose tous les records et accule carrément Youtube dans ses derniers retranchements. Pour calculer le nombre de vues, les techniciens expliquent que le compteur « est codé sur la base d'un entier de 32 octets, ce qui permettait d'atteindre les 2 147 483 647 consultations. » Nombre ahurissant dépassé par Psy, qui a obligé le site à tout revoir (passer à 64 octets) pour atteindre désormais plus de 9 millions de milliards de vues maximum. Record impossible à atteindre, même si tous les humains consacraient le reste de leur vie à regarder en boucle cette vidéo (cauchemars en prime).
Chez la concurrence, Dailymotion, les chiffres sont beaucoup moins vertigineux. A vrai dire, les millions ne se trouvent pas tant du côté des vues que de celui des amendes. La plateforme vient de se voir condamnée à payer 1,2 million d'euros à TF1 pour la diffusion de contenus protégés. A chacun ses records...

lundi 8 décembre 2014

BD : Soda, tu nous a tant manqué...

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Neuf ans. Un sacré bail. Neuf années que l'inspecteur Soda a déserté les rayons des librairies BD. Le policier new-yorkais imaginé par Philippe Tome et créé graphiquement par Warnant puis repris par Gazzotti a visiblement été une victime indirecte post 11 septembre. Le scénariste, dans un texte publié en fin de ce nouvel opus, s'en explique. « La réalité venait soudainement de pulvériser la fiction de façon inimaginable. Après à que raconter ? Cette question m'a longtemps paralysé dans l'écriture. » Pour se sortir de cette impasse, autant prendre le taureau par les cornes et intégrer directement le 11 septembre dans l'intrigue de la 13e aventure de David Salomon. Ce flic, pour ménager le cœur de sa pauvre mère cardiaque, lui fait croire qu'il est pasteur. Chaque matin, il part en costume sombre et croix sur la poitrine. Dans l'ascenseur il se change, remise ses symboles religieux pour arborer ceux de la loi et l'ordre : une plaque officielle et surtout un gros flingue. Exceptionnellement, la maman veut aller dans le métro pour acheter des roses. Soda l'accompagne. En chemin elle parle avec un inconnu. Exactement elle lui rend une enveloppe qu'il vient de perdre. Étonné l'homme la remercie et lui recommande de ne pas prendre le métro cette semaine. Immédiatement cette phrase fait tilt dans l'esprit paranoïaque du héros. D'autant que les images de la vidéo-surveillance et les logiciels de reconnaissance faciale donnent une identité à l'inconnu : Khalid Cheik, un terroriste d'origine saoudienne. Un nouveau 11 septembre est-il en train de se préparer. Soda va mener une course contre la montre pour éviter le pire. Mais il n'est pas au bout de ses surprises. Un retour en beauté pour ce héros hors normes. Gazzotti, pris par le succès de Seuls », a laissé les pinceaux à Dan Verlinden, par ailleurs assistant de Janry sur le Petit Spirou.

« Soda » (tome 13), Dupuis, 12 euros

dimanche 7 décembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Un chèque et j'oublie tout

« Je vous ai apporté un p'tit chèque. Parce que les fleurs c'est périssable. Puis les chèques c'est trop impec. Bien que les fleurs soient plus présentables. Même quand elle ne valent pas un kopec. Mais je vous ai apporté un p'tit chèque. » J'imagine bien Nicolas Sarkozy, inspiré par sa femme, interpréter cette nouvelle version des « Bonbons » de Jacques Brel au comité directeur de l'UMP. Le tout nouveau président a donc soldé ses dettes. Un chèque de 363 615 €. Soit 72 tonnes de fraises tagada pour se faire pardonner les errements financiers de sa campagne de 2012.

Vous en connaissez beaucoup vous des patrons qui payent de leur poche les dettes de leur entreprise ? Généralement ils se contentent de vendre une partie des actifs, ou d'emprunter à la banque. Le problème c'est que l'UMP n'a plus beaucoup d'actifs. A moins de mettre sur e-bay les militants à jour de cotisation. Mais à part le Front National (qui lui, a renfloué ses caisses avec de l'argent russe), personne n'est véritablement intéressé par ces spécimens « d'homo uhemepiens ». Certes ils sont dociles, mais restent un peu trop attachés à leur ancien maître. Le paiement de cette dette, pour anecdotique qu'elle soit, montre bien la mentalité de celui qui avait promis de changer. Il a remboursé à l'euro près la pénalité infligée par l'État. Il aurait pu arrondir à 370 000, histoire de compenser à minima le préjudice moral infligé au parti. Mais visiblement, ce qui est valable dans l'arbitrage Tapie (45 millions obtenus pour ce même préjudice), ne l'est pas pour le parti d'opposition. Logique : le payeur n'est pas le même... 

samedi 6 décembre 2014

BD : Secret et silencieux


stalner, silence, glénat
Parmi les auteurs qui ne se reposent pas sur leurs lauriers, Eric Stalner occupe une place à part. S'il a débuté sa carrière avec son frère Jean-Marc sur la série « Le Bôche », il a depuis repris sa liberté et multiplie les projets. Mais contrairement à certains qui mettent des années à finaliser une idée, autant pour publier le premier tome et deux fois plus pour le second opus, Eric Stalner dessine presque plus vite que le lecteur ne lit. En moins de quatre ans il vient de boucler une série de SF en quatre tomes (La zone), lancer un conte fantastique sur trois volumes (Vito) et imaginer une nouvelle série historique. Cette dernière, « Un long silence », débute à New York en 1890 à Long Island. Will Campbell et sa mère viennent de débarquer en provenance de leur Irlande miséreuse. Un nouveau départ. Mais dans la gare, un attentat tue sa mère. Se faisant passer pour sourd-muet, il passe dix ans dans un institut spécialisé. Devenu adulte, il se fait engager comme comptable au Pink Flamingo, un cabaret qui sert aussi de couverture à une maison close. Il espère toujours découvrir qui a posé la bombe meurtrière. Stalner nous plonge dans cette ville de gueules cassées et de rebuts de la société. Son trait, entre réalisme et caricature, fait des merveilles pour brosser cette galerie de portraits.

« Un long silence », Glénat, 13,90 €