En surfant sur le net, me voilà pris d'un doute effroyable. Les publicitaires sont-ils déjà capables de lire dans mes pensées ? Comment en suis-je arrivé à me poser cette question peu cartésienne ? Explications.
Invité chez des amis, j'admire leur cheminée à feu ouvert. Les premiers frimas arrivent, ils viennent de l'allumer. Petites flammes, braises, odeur, bruit du bois qui craque... Dans mon panthéon de la nostalgie ultime, le feu de cheminée occupe la première place. Souvenirs d'une jeunesse jamais ennuyeuse si j'arrivais à me caler face à la cheminée, un bon bouquin entre les mains.
Propriétaire depuis deux ans d'une maison de village, une superbe cheminée occupe un coin du salon. « Elle fonctionne » nous a assuré l'ancien propriétaire. Mais le conduit est bouché au plâtre. Un ami nous a conseillé de la déboucher et d'y installer un poêle. En revenant de chez nos amis, je regarde à nouveau cette cheminée où trône pour l'instant une plante verte. J'explore le conduit et l'envie de le déboucher, d'appeler un ramoneur et de faire une flambée à foyer ouvert me consume.
Et puis je retourne à mes occupations devant mon ordinateur. Je surfe sur les sites d'actualités tout en songeant à ma cheminée. Et là, mon sang se fige. Sur une fenêtre de pub, apparaît un message promotionnel pour Woodstock®, une entreprise de production de bûches de bois... Si j'avais fait une recherche pour acheter un poêle ou un insert, je comprendrais. Mais cette envie de cheminée n'a pas quitté mon esprit ni les frontières de ma pensée. Alors, n'y a-t-il pas là matière à s'interroger ?
Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
samedi 15 novembre 2014
jeudi 13 novembre 2014
BD : Tristes tropiques du "fils du soleil" de Nury et Henninot chez Dargaud
Adapté de deux nouvelles de Jack London, ce récit au long-cours se déroule dans le Pacifique, au 19e siècle, quand les marchands allaient d'île en île profiter des richesses de ces poussières de terre à l'aspect paradisiaque mais qui souvent se transforment en véritable enfer pour ceux qui y vivent trop longtemps loin de toute civilisation. Fabien Nury a signé le scénario et confié cette histoire à Eric Henninot. Ce dessinateur, repéré dans Carthago (avec Bec au scénario) puis l'épisode Little Jones de la série XIII Mystery, est un grand du dessin réaliste. Son trait sûr, ses cadrages audacieux, ses compositions de page grandioses font de cet album une perle rare. David Grief a fait fortune aux îles Salomon. Navigateur, intraitable en affaires, il a installé plusieurs comptoirs dans le Pacifique Sud. Il vogue d'atoll en atoll, transportant coprah ou cacao. Il apprend que le vieux Parlay va prochainement organiser une vente aux enchères. Il n'est pas convié mais se rend quand même sur l'île de Hikihoho, royaume de Parlay. Ce négociant français y a pris le pouvoir après avoir épousé la fille du roi. Un passé tragique et commun rend toute communication impossible entre Grief et Parlay. Pourtant, ils auront une dernière explication.
« Fils du soleil », Dargaud, 19,99 €
DE CHOSES ET D'AUTRES : Jours fériés
Hier nous étions le 11 novembre, jour férié depuis près d'un siècle. Mai et novembre même combat : ce sont les mois cruciaux pour poser ses congés et RTT avec intelligence et transformer un jour de récupération en méga week-end de quatre jours.
Ce sport national est cependant moins pratiqué en novembre. La faute au temps maussade. Et puis sur les deux jours fériés de novembre plane cette sinistre image de la mort. La Toussaint, passée dans les cimetières et l'Armistice dont l'annonce ne permettra jamais d'oublier les millions de morts dans les tranchées.
Les jours fériés arborent différentes étiquettes. Festif le 14 juillet, symbole de renaissance printanière de Pâques à l'Ascension en passant par le 1er mai.
Après la grisaille de novembre, place aux deux jours préférés de l'année : Noël et le Premier de l'an. La fameuse trêve des confiseurs fait rêver petits et grands. Pourtant le temps y est souvent plus froid et mauvais encore, mais la magie des fêtes de fin d'année agit avec une étonnante régularité, malgré la crise. On couvre ses enfants de cadeaux à Noël. Surtout on fait bombance. Après s'être serré la ceinture durant de longs mois, toutes les folies gustatives sont autorisées. De la langouste aux fruits exotiques, du champagne aux grands crus. Certains se payent même des réveillons hors de prix.
Une frénésie de consommation, qui, si elle durait deux mois de plus, résoudrait tous les problèmes économiques juste par un surcroît de consommation. Vous aimez votre pays ? Vous voulez le sortir de l'ornière ? La solution est simple et pas du tout désagréable : prolongez les fêtes jusqu'en mars !
mercredi 12 novembre 2014
DVD : Vengeance crescendo dans "Blue Ruin" de Jeremy Saulnier
Il veut venger ses parents, mais eux veulent venger leur frère : “Blue Ruin” vire rapidement au carnage.
Film au budget modeste, « Blue Ruin » de Jeremy Saulnier a beaucoup voyagé dans les festivals avant de sortir sur grand écran. Auréolé d’une critique unanime et de quelques prix, cette histoire de vengeance va crescendo dans la folie meurtrière.
Les premières minutes montrent la vie de vagabond de Dwight (Macon Blair), sale, barbe et cheveux longs, vivant dans sa voiture en bord de mer, se nourrissant en faisant les poubelles. Il évite ses congénères, sort la nuit, ne dit pas un mot. Comment est-il arrivé là ? On a la réponse par la bouche d’une policière qui annonce à Dwight que Hope, le tueur de ses parents, vient de sortir de prison. Dwight change radicalement, il remet sa voiture en état (une vieille américaine aux portières percées de balles) et se rend à la sortie de la prison. Le tueur est accueilli par ses frères et sœurs, venus le chercher dans une grosse limousine blanche. Dwight les suit, s’introduit chez eux et tue Hope. Les 20 premières minutes sont d’une virtuosité, d’une tension, rare pour des films de ce genre. Ensuite, la réalisation bascule dans une autre dimension, moins primitive, plus explicative. Dwight rejoint sa sœur, lui explique ce qu’il vient faire. Reprend aspect humain (barbe rasée, cheveux courts avec raie sur le côté) mais n’a pas le temps de se rendre compte de la situation que le reste de la famille de Hope décide de se venger. Qui de l’orphelin ou des frères et sœurs de Hope l'emportera au final ? Le carnage redouté a bien lieu...
Le DVD offre quelques suppléments très instructifs, notamment le récit du financement du film par Jérémy Saulnier. Il a dû batailler pour trouver des producteurs. Le projet a failli être totalement abandonné, mais une première version, pourtant pas aboutie, a plu aux responsables du festival de Cannes. Une reconnaissance qui a permis à Blue Ruin de voir le jour dans des conditions confortables.
« Blue Ruin », Wild Side, 19,99 euros
DE CHOSES ET D'AUTRES : Fautes professionnelles
A chaque métier sa faute professionnelle impardonnable. Celle qui vous discrédite complètement et annihile toute seconde chance. Parfois, elle est différente de ce qui semble évident.
Prenez un footballeur, par exemple. Pas un amateur mais un pro, de ceux qui gagnent des millions à chaque match. Ne croyez pas qu'il sera viré s'il marque contre son camp. Par contre, si par malheur il se coiffe normalement ou pire avec un peu d'élégance, cette faute de goût le mettra au ban de la société footballistique. Si, en plus, il parvient à formuler une phrase sans erreur d'accord avec des vrais mots du dictionnaire, alors il est bon pour Pôle emploi. Car depuis des années, mauvais goût capillaire et syntaxe approximative sont obligatoires pour mériter ce titre de footballeur.
Un homme politique perd-il toute crédibilité s'il ment à ses électeurs ? Non, ce petit jeu est autorisé (et même recommandé dans bien des cas). Le politique devient fautif au moment où il se fait prendre. Et encore, faut-il ensuite qu'il soit condamné.
Chez les top-models qui défilent en ce moment pour les grands couturiers, ne croyez pas que manger un cassoulet et dix choux à la crème puisse leur porter tort. Par contre, si un seul de ces squelettes sur pattes avait la mauvaise idée de sourire, il serait lynché sur le champ par le public, ses collègues, les couturiers et les photographes…
Quant à moi, la faute professionnelle qui me pendait au bout du nez et qui aurait pu me mettre au placard pour de longues années je l'ai évitée, au terme d'un douloureux combat intérieur : ne pas parler une troisième fois d'affilée d'une certaine N…
Prenez un footballeur, par exemple. Pas un amateur mais un pro, de ceux qui gagnent des millions à chaque match. Ne croyez pas qu'il sera viré s'il marque contre son camp. Par contre, si par malheur il se coiffe normalement ou pire avec un peu d'élégance, cette faute de goût le mettra au ban de la société footballistique. Si, en plus, il parvient à formuler une phrase sans erreur d'accord avec des vrais mots du dictionnaire, alors il est bon pour Pôle emploi. Car depuis des années, mauvais goût capillaire et syntaxe approximative sont obligatoires pour mériter ce titre de footballeur.
Un homme politique perd-il toute crédibilité s'il ment à ses électeurs ? Non, ce petit jeu est autorisé (et même recommandé dans bien des cas). Le politique devient fautif au moment où il se fait prendre. Et encore, faut-il ensuite qu'il soit condamné.
Quant à moi, la faute professionnelle qui me pendait au bout du nez et qui aurait pu me mettre au placard pour de longues années je l'ai évitée, au terme d'un douloureux combat intérieur : ne pas parler une troisième fois d'affilée d'une certaine N…
mardi 11 novembre 2014
BD : Jeunesse optimiste
On trouve de tout chez les primo-délinquants. Du jeune de banlieue pour qui voler est aussi simple que de respirer mais aussi des adolescents qui extériorisent simplement un certain mal de vivre. Les juges doivent s'adapter en fonction de chaque cas. Et parfois faire preuve d'imagination pour offrir des solutions innovantes. Merci, une jeune gothique laissée en roue libre par une mère handicapée, a tagué une insulte sur le mur de son prof de maths et fait brûler une poubelle. Prise sur le fait, elle doit passer devant avec un juge pour enfants. Il demande des explications à la jeune fille renfrognée qui se plaint de l'absence d'activités pour les jeunes. Selon elle, les politiques s'occupent des très jeunes et des très vieux, mais rien pour les ados. Cela donne l'idée saugrenue au juge de l'obliger à faire un stage dans la municipalité de son village avec pour mission de développer un projet durable pour les adolescents. En moins de 20 pages, Zidrou, le scénariste pose le décor et le contexte de cette histoire originale. Un message d'espoir, qui veut prendre le contrepied de l'information négative. Pourquoi parler du train qui arrive en retard alors que tous les autres arrivent à l'heure ? Sans être trop manichéenne, cette histoire se termine bien et prouve qu'un peu de solidarité et d'ouverture d'esprit suffisent pour renverser des montagnes. Au dessin, Arno Monin (L'envolée sauvage) renforce l'aspect hautement sympathique de la petite Merci.
« Merci », Bamboo, 14,90 €
DE CHOSES ET D'AUTRES : Écartèlements
Chaque jour, au moment d'écrire cette chronique, j'hésite entre plusieurs sujets. Hier mon indécision était totale. D'un côté ma raison égrenait tous les thèmes autour desquels mon humeur pouvait vagabonder. De l'autre... Nabilla. Moi non plus je n'arrivais pas à me sortir cette histoire de la tête.
Joli match de l'équipe de France contre les Fidji. Une parabole entre le sursaut des sportifs et du pays ? Oui, mais Nabilla vient d'être présentée au juge d'instruction.
François Fillon a-t-il véritablement demandé à son ancien ministre Jean-Pierre Jouyet d'accélérer les poursuites judiciaires contre Sarkozy ? Je laisse le soin à nos éditorialistes de traiter l'info car, mazette, on vient d'apprendre que Nabilla avait déjà poignardé son compagnon en juillet.
Les cérémonies autour de la chute du Mur de Berlin battent leur plein. Deux millions de personnes vont célébrer ce symbole de la liberté. Certes, mais Nabilla, elle, vient de passer sa première nuit en prison.
Finalement j'avais opté pour une chronique décalée sur les bisbilles entre les deux candidats à la présidence de l'UDI. Il y a Jean-Christophe Lagarde, suspecté de clientélisme dans son département (40 % de ses voix du premier tour viennent du 93) et Hervé Morin, celui qui avait raconté son émotion d'enfant en voyant débarquer les Alliés en Normandie... alors qu'il est né en 1961. Non, franchement, tout le monde se moque de la menace d'implosion de l'UDI.
Et puis quand même, l'avocat de Nabilla a déclaré que sa cliente considérait son incarcération comme une « injustice ». Vous allez voir, dans trois jours, elle fait pleurer dans les chaumières !
Joli match de l'équipe de France contre les Fidji. Une parabole entre le sursaut des sportifs et du pays ? Oui, mais Nabilla vient d'être présentée au juge d'instruction.
François Fillon a-t-il véritablement demandé à son ancien ministre Jean-Pierre Jouyet d'accélérer les poursuites judiciaires contre Sarkozy ? Je laisse le soin à nos éditorialistes de traiter l'info car, mazette, on vient d'apprendre que Nabilla avait déjà poignardé son compagnon en juillet.
Les cérémonies autour de la chute du Mur de Berlin battent leur plein. Deux millions de personnes vont célébrer ce symbole de la liberté. Certes, mais Nabilla, elle, vient de passer sa première nuit en prison.
Finalement j'avais opté pour une chronique décalée sur les bisbilles entre les deux candidats à la présidence de l'UDI. Il y a Jean-Christophe Lagarde, suspecté de clientélisme dans son département (40 % de ses voix du premier tour viennent du 93) et Hervé Morin, celui qui avait raconté son émotion d'enfant en voyant débarquer les Alliés en Normandie... alors qu'il est né en 1961. Non, franchement, tout le monde se moque de la menace d'implosion de l'UDI.
Et puis quand même, l'avocat de Nabilla a déclaré que sa cliente considérait son incarcération comme une « injustice ». Vous allez voir, dans trois jours, elle fait pleurer dans les chaumières !
lundi 10 novembre 2014
BD : Sombre plongée dans "Sunlight" de Bec et Khattou chez Glénat
Nouvelle collection chez Glénat. « Flesh & Bones », comme son nom l'indique (de chair et d'os) est spécialisée dans l'horreur. Le premier titre donne la tonalité de l'ensemble : copieux (168 pages) et en noir et blanc pour plus d'efficacité dans la peur. Christophe Bec s'est associé avec son collègue dessinateur Tarnais Bernard Khattou pour une histoire se déroulant en grande partie sous terre. Trois jeunes, deux filles et un garçon, passionnés de plongée et de spéléo se retrouvent en boîte de nuit. Un « ami d'un ami » leur donne un tuyau de première main. Dans une mine abandonnée entre Salvetat et Saint-Dourdou (localités imaginaires mais qui semblent directement inspirées par les villages aveyronnais), des dizaines de galeries sont inondées. Un terrain de jeu idéal pour les trois amateurs de sensations fortes. Seule condition : ne rien dire à personne car tout accès à la mine est interdit. Ils partent donc un matin, en catimini, pour une journée de plongée qui va se transformer en cauchemar puis en horreur absolue. Une chute dans un puits non identifié, une blessure, des restes humains, la faim, la soif... Tout se ligue contre les trois naufragés du gouffre, aux prises avec leurs pires peurs au bout de quelques jours. Scénario digne d'un film d'horreur, dessin noir et ténébreux : ce premier titre a tout pour lancer sous de bons auspices cette prometteuse collection.
« Sunlight », Glénat, 15,50 €
dimanche 9 novembre 2014
Cinéma : Toutes les facettes de la féminité dans le film de François Ozon avec Romain Duris et Anaïs Demoustier
François Ozon aborde un sujet sensible dans son film « Une nouvelle amie » ou comment un veuf fait revivre son épouse, pour leur bébé et sa meilleure amie.
François Ozon n'a pas la réputation d'être un réalisateur consensuel. Au contraire, il aime déranger, interpeller, faire réagir son public par des sujets complexes voire tabous. Il ne déroge pas à ses bonnes habitudes dans « Une nouvelle amie », histoire d'un triangle amoureux joué à deux. Claire (Anaïs Demoustier) et Laura (Isild Le Besco) se connaissent depuis l'école élémentaire. Amie de classe, de cour de récréation, de vacances... Deux fillettes, l'une blonde l'autre rousse, inséparables qui se jurent une amitié éternelle. Devenues adultes et étudiantes, c'est ensemble qu'elles font tourner la tête des hommes. Quand Laura se marie avec David (Romain Duris), Claire est témoin. Elle échangent leur rôle quand la rousse se marie avec Gilles (Raphaël Personnaz). Laura tombe enceinte, donne naissance à une petite fille. Mais la grossesse se passe mal, la jolie blonde, malade, ne survit pas à ces neuf mois de douleur. Le film débute par l'oraison funèbre de Laura par Claire. La voix tremblante, l'amie de toujours réitère la promesse faite à la mourante : elle serait toujours présente pour aider sa fille et son mari.
Qui manipule qui ?
Après ce rapide résumé en images d'une amitié forte, François Ozon prend plus de temps pour planter l'ambiance. Claire n'arrive pas à surmonter son chagrin. Elle pose des congés, reste à traîner dans sa grande maison. Surtout, elle n'ose pas reprendre contact avec Gilles. Trop peur de raviver des plaies. Ce sont ses jambes lors d'une footing qui la conduisent inconsciemment devant la maison de Gilles. Claire hésite. Et finalement décide d'entrer. Sans frapper. Presque en intrus. Ce qu'elle découvre la fige sur place. Une certaine Virginia donne le biberon au bébé. Claire la connaît parfaitement tout en la voyant pour la première fois. Cette nouvelle amie, si différente, rencontrée par l'entremise de Gilles, va servir de factotum pour remplacer Laura. Ce sera le secret du veuf et de la meilleure amie. Un lourd secret qui va considérablement compliquer leur vie mais aussi leur permettre, à tous les deux, à sortir de la dépression et, qui sait, permettre à l'enfant de vivre avec une présence féminine forte malgré la mort de sa mère.
Une nouvelle fois François Ozon fait un film autour de la manipulation. Si au début, on a l'impression que c'est Romain Duris qui tire les ficelles, plus l'intrigue progresse et devient complexe, plus on se doute que Claire n'est pas la simple oie blanche du début. Chaque personnalité dévoile sa complexité et toutes ses facettes de sa féminité. Un film au sujet par excellence casse-gueule, mais parfaitement maîtrisé en ces temps obscurs de chasse à la théorie du genre.
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La promesse d'un César pour Romain Duris
L'acteur fétiche de Cédric Klapish (lancé dans le Péril Jeune et personnage récurrent dans la trilogie de l'Auberge espagnole), intègre pour la première fois l'univers de François Ozon. Il abandonne donc sa peau de jeune minet, bourreau de coeurs et parfait pote, pour une composition beaucoup plus complexe. Un pari osé qu'il remporte haut la main en épousant parfaitement le corps et l'esprit de Gilles. Amoureux fou de sa femme, il sombre dans la dépression quand elle meurt après la naissance de leur premier enfant. Pourtant il faut bien s'occuper de ce bébé braillard. Et trouver des solutions pour le contenter, l'éduquer, lui offrir une vie normale. En homme torturé, écartelé entre raison et folie, image du père omniprésent et de la mère absente, Romain Duris marque les esprits. Nommé quatre fois aux Césars (deux fois en tant que meilleur espoir puis meilleur acteur dans « De battre mon coeur s'est arrêté » et « L'arnacoeur »), il n'a jamais remporté la moindre statuette symbole de l'excellence du cinéma français. Sa composition dans « Une nouvelle amie » pourrait enfin rendre justice à son immense talent. Reste à savoir dans quelle catégorie...
samedi 8 novembre 2014
DE CHOSES ET D'AUTRES : Raccrochez
Splendeurs et misères de la téléréalité. Hier matin, alors que tout le monde glosait sur la prestation de François Hollande la veille sur TF1, une petite information de rien du tout a chamboulé les discussions à la machine à café, au bistrot, dans les cours de récréation... Dans un hôtel de Boulogne-Billancourt en région parisienne, au cœur de la nuit, un couple se dispute. Le ton monte, la femme se saisit d'un couteau et en porte plusieurs coups au niveau du thorax de l'homme. En pleurs, elle descend à la réception prévenir les secours.
Depuis hier matin elle est en garde à vue et risque une mise en examen pour "tentative d'homicide" - l'homme a été touché au niveau du cœur et des poumons.
Le fait divers n'a rien d'exceptionnel, la personnalité de la présumée coupable par contre sort de l'ordinaire. Il s'agit de Nabilla, la jeune vedette des "Anges", rendue célèbre après sa cultissime réplique "Allô, non mais allô quoi !"
Même si cet épisode sanglant n'implique pas forcément la fin de la carrière médiatique de Nabilla, il lui sera difficile de rebondir après. Déjà, D8 a préféré déprogrammer dans l'urgence les rediffusions de l'émission "Touche pas à mon poste" où elle officie en tant que chroniqueuse.
Il se peut fort qu'elle soit obligée de faire une étape par la case prison. Reste que le milieu de la téléréalité est souvent peu regardant sur la morale, il se trouvera donc certainement des producteurs peu scrupuleux pour lui proposer de filmer son incarcération et sa détention. The show must go on. Jusqu'à la nausée.
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