dimanche 3 novembre 2013

BD - Very bad girl

Les super héros sauveurs de la planète ont du plomb dans l'aile. La vision manichéenne imposée durant des années dans les comics américains est totalement dépassée. Comme dans les séries télé, les méchants tirent toute la couverture à eux. « Bad Ass », série écrite par Herik Hanna et dessinée par Bruno Bessadi pour la collection « Comics Fabric » joue clairement la surenchère dans ce registre. Le second tome de la série braque ses projecteurs sur « The Voice ». Vue de l'extérieur c'est une ravissante jeune femme blonde et accorte. En réalité c'est la « chose la plus horrible qu'il m'ait été donné d'entendre » explique le psychologue chargé de la suivre.
 Sophie, à 3 ans, a poussé son père au suicide. Elle peut entendre les pensées les plus secrètes des hommes et femmes en sa présence. Elle parle, ils obéissent. Si elle avait choisi le camp du bien, elle inonderait le monde de bonheur. 
Mais Sophie est une dangereuse psychopathe. Son plaisir c'est de détruire, mutiler, faire souffrir, tuer... En 100 pages, on découvre son enfance puis son passage dans les forces armées secrètes américaines qui voient en elle une arme ultime. Problème, Sophie est aussi très individualiste... Planquez-vous, elle est de sortie !

« Bad Ass » (tome 2), Delcourt, 14,95 €


samedi 2 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - L'humour incompris de Natacha Polony

Il faut bien l'admettre, l'humour trash est fréquent sur Twitter. Quand il vient d'une journaliste connue, la pilule passe moins bien.

Hier matin, alors que la France se réveille à peine, Natacha Polony, une fois sa revue de presse diffusée sur Europe1, tweete une photo. Sur les marches d'une station de métro, une vieille femme, rom certainement, fait la manche, les jambes enroulées dans un plaid griffé Givenchy. Commentaire de Polony : "Leonarda de retour en France pour la fashionweek... »
Le tweet ne reste en ligne qu'une petite demi-heure car les réactions n'épargnent pas la "snipper" de l'émission de Laurent Ruquier sur France 2. "Honte", "Dérapage", "Humour beauf", "Xénophobie"... les anathèmes au premier degré déferlent. D'autres dénoncent le petit scandale avec finesse : "Twitter et l'instantanéité font beaucoup de mal aux idiots tout de même" ou le très inspiré trait de Didier Porte "Natacha Polony vient de découvrir que Twitter était un piège à surmoi... »



Face à l'ampleur du scandale, l'ancienne journaliste du Figaro tente un rétropédalage laborieux : "Bon, une photo insolite envoyée par un ami et un trait d'humour pas très drôle. C'est tout."



Oui, un moment d'égarement, quand les masques tombent...
Le paradoxe, comme le tweete Maelle & Diction, « La blague de Polony, avec plein de fautes et un avatar de Babar, ça faisait 1200 RT ». 
Mais le plus marrant, après coup, c'est de découvrir que sa revue de presse d'hier était consacrée aux "dérapages" de Marine Le Pen sur les ex-otages et de François Hollande à propos des footballeurs grassement payés...

Chronique "net et sans bavure" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.

vendredi 1 novembre 2013

NET ET SANS BAVURE - Money, money...

Kristoffer Koch, ingénieur norvégien, déménage. Il vient d'acquérir un confortable appartement de trois pièces dans le centre d'Oslo. Un bel investissement immobilier pour une mise de départ ridicule : 24 dollars. Des PEL (plan épargne logement) avec un tel rendement, tout le monde en rêve. Mais cela n'existe pas, la fortune de Kristoffer est toute virtuelle.
En 2009, encore étudiant, il se passionne pour la cryptologie et découvre l'existence des bitcoins, monnaie virtuelle n'ayant cours que sur internet.
Pour mieux en comprendre le fonctionnement, il en achète 5000. Valeur : 24 dollars quasi symboliques. Et puis les oublie. La roue tourne, Kristoffer achève ses études, s'installe. La vraie vie quoi, avec ses fins de mois difficiles et ses projets remis aux calendes grecques par manque d'argent. A la différence près que le bitcoin a pris de la valeur. Beaucoup de valeur.

Kristoffer se souvient de son achat passé, fait un rapide calcul et arrive à la conclusion que son petit pactole vaut aujourd'hui 500 000 euros ! Il convertit donc la monnaie électronique en coupures sonnantes et trébuchantes (des couronnes en l'occurrence) et en investit une bonne partie dans la pierre. Solution pragmatique compréhensible : une connexion internet n'est rien s'il n'y a pas quatre murs et un toit pour l'héberger.
Kristoffer a pourtant failli tout perdre. Au moment de récupérer ses bitcoins, le site lui demandée un mot de passe. Il a cogité toute une journée pour se souvenir de ce fichu code. Le comble pour un spécialiste en cryptologie.

Chronique "NET ET SANS BAVURE" parue ce vendredi en dernière page de l'Indépendant

jeudi 31 octobre 2013

NET ET SANS BAVURE - Horreur trop mignonne au pays de Mickey


Petit avec de grandes oreilles. Et méchant. Très méchant ! Le mythe Disney est méticuleusement dézingué dans un petit film indépendant américain tourné à la sauvette en noir et blanc. Mickey en personnage d'un film d'horreur, il fallait oser. « Escape from tomorrow » réussit le double exploit d'être célèbre sans le moindre budget promotionnel et de tirer profit de l'univers Disney sans reverser un seul centime à la multinationale du divertissement.

Randy Moore, le réalisateur, n'a pas les moyens de se payer des décors gigantesques. Il a l'idée de tourner son histoire directement dans Disneyland, avec des téléphones portables, des acteurs professionnels et les milliers de figurants gratuits. Présenté au festival de Sundance, le film enthousiasme le jury et la bande annonce se propage sur le net.
Avant même sa sortie en salle, l'histoire de cette famille modèle prise au piège d'une machine à broyer l'imaginaire est devenue culte. En ce jour d'Halloween, rendons grâce à Randy Moore. Si son « Escape from tomorrow » connaît la même carrière que « Le projet Blair Witch », plus la peine d'engager des frais en déguisements horribles et coûteux (zombies, vampires, sorcières...) pour nos mômes chasseurs de bonbons. Un simple masque de Mickey ou de Donald et vos voisins videront leurs réserves pour éloigner le Mal absolu de leur demeure.
La BD Walking Dead sera prépubliée dans le journal de Mickey et les petites filles gothiques s'habilleront comme Minnie. Du monde des rêves à celui du cauchemar...

Chronique "Net et sans bavure" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant. 


mercredi 30 octobre 2013

NET ET SANS BAVURE - Tablette anti-crise

"La crise ? Quelle crise ?"
Si les États ne vont pas bien, certaines entreprises s'en tirent parfaitement. Attention cependant à l'excès de confiance. On se croit beau, intouchable, porté au pinacle par les utilisateurs-consommateurs et puis patatras, la dégringolade arrive sans crier gare.
Dernier exemple en date, Apple. Rassurez-vous, l'entreprise fondée par Steve Jobs est encore loin de la faillite. Reste que pour la première fois depuis 11 ans, la firme à la pomme enregistre un recul de son bénéfice. En cause le fléchissement des ventes de l'iPad. L'excédent est "tombé" à 37 milliards de dollars, en baisse de 11 %. Quel malheur pour les actionnaires ! Arriveront-ils à payer leurs impôts ? Là aussi, ne paniquez pas, société capitaliste oblige, ces rentiers des nouvelles technologies demeurent la priorité de l'entreprise. Le bénéfice trimestriel par action s'établit à 8,26 dollars, en hausse par rapport aux meilleures prévisions.
De toute manière ce petit coup de mou sera vite oublié. La semaine prochaine, Apple commercialise son nouvel iPad Air, plus fin, plus léger... plus rémunérateur aussi, n'en doutons pas. Les tablettes, déjà en vogue l'an dernier, s'érigeront en stars des cadeaux de Noël. La première d'entre elles, version améliorée, va s'octroyer comme toujours une jolie part de marché. D'autant que les geeks équipés depuis quelques années ne résisteront pas à l'envie d'être à la pointe de la technologie.
"La crise ? Quelle crise ?" reprennent en chœur les actionnaires...

Chronique "Net et sans bavure" parue ce mercredi en dernière page de l'Indépendant.

mardi 29 octobre 2013

Encore et toujours Stefan Wul adapté en BD par Lapière et Reynès

Après Niourk, Oms et Piège sur Zarkass, nouvelle adaptation BD d'un de des romans SF de Stefan Wul. « La peur géante » est revisitée par Denis Lapière et Mathieu Reynès. Pas de voyage dans l'espace dans cette aventure survitaminée, mais une belle réflexion sur l'avenir de la planète. Tout commence par une anomalie physique : l'eau ne se transforme plus en glace à zéro degré celsius mais à une température beaucoup plus basse. Le phénomène, localisé dans quelques points de la planète au début, se généralise en une journée. Conséquence immédiate, neige des montagnes et glace des pôles fondent d'un coup provoquant une immense vague submergeant toutes les côtes. Ce monde apocalyptique est décrit dans la première partie de l'album. Heureusement il reste quelques survivants dont le héros, un militaire expert en plongée sous-marine et une jeune chercheuse en langues anciennes. Ils sont rapidement persuadés qu'il ne s'agit pas d'un dérèglement climatique mais d'une attaque. Et la menace se trouve sous cette eau envahissante. Grand spectacle assuré avec les dessins de Reynès, déjà remarqué avec la série Alter Ego. Quant aux « envahisseurs », ils seront au centre de la seconde partie, même si les yeux acérés les devinent en couverture du tome 1.

« La peur géante » (tome 1), Ankama, 13,90 €


NET ET SANS BAVURE - Triste duel d'ego entre Menès et Evra

Neuf jongles suivis d'un gros shoot  dans une vidéo diffusée dimanche soir dans l'émission Canal Football Club. Pierre Menès relève et remporte haut la main le défi de Patrice Evra.

Le consultant football de Canal + en avait pris pour son grade dans une interview de l'international français sur TF1. Avec au final cette boutade : "le jour où il (Pierre Menès) arrivera à faire huit jongles, j'arrête ma carrière." Rapidement les réseaux sociaux montent l'affaire en épingle car le journaliste réplique dans un tweet sarcastique, "Le jour où Evra fera une interview sans massacrer la langue française, j'arrêterai aussi ma carrière."

Reprise plus de 6 000 fois sur Twitter, la réplique verbale en appelle une plus physique. Menès hésite longuement. Transforme même le "duel" en feuilleton humoristique. Dimanche soir, après ses 9 jongles, il n'en rajoute pas. Il est assez intelligent pour savoir que ce n'est que du vent, des histoires d'ego qui perdent toute notion de réalité et qu'Evra ne va pas arrêter sa carrière.
Mais très vite les commentaires dérapent. Non pas sur la couleur de peau d'Evra mais sur l'embonpoint de Menès : "C'est pas non plus l'exploit du siècle. Il est obèse hein, pas tétraplégique" "La semaine prochaine Menès répondra au défi de Michelle et avalera 19 kg de saucisse au marché de Paimpol", "Ok, Pierre Menès a réussi à faire 8 jongles, mais pourra-t-il un jour perdre 8 kilos ?" et le très blessant "Franchement, Pierre Menès, faire 10 jongles sans voir ses pieds, chapeau." Les internautes français n'aiment décidément pas la différence.

Chronique "Net et sans bavure" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant. 

lundi 28 octobre 2013

BD - Cinq bonnes raisons d’acheter « Astérix chez les Pictes »

Les irréductibles Gaulois sont de retour. : Astérix et Obélix se rendent au pays des Pictes pour de nouvelles aventures par Jean-Yves Ferri et Didier Conrad.


Une intrigue prenante, des gags à chaque page et un dessin digne de la meilleure époque d’Uderzo : le 35e album d’Astérix, paru jeudi, est une indéniable réussite.
1 : Une bouffée de nostalgie
Les aventures d’Astérix ont bercé des générations de petits Français. L’humour de Goscinny, le trait vif et élégant d’Uderzo ont forcément meublé un jour de vacances pluvieux. La disparition de Goscinny a failli porter un coup fatal à la série. Uderzo a continué, mais le dessinateur n’a jamais réussi à retrouver le souffle épique.
Astérix chez les Pictes”, tant au niveau de l’histoire que du dessin, est dans la droite ligne des classiques que sont les aventures en Corse, en Hispanie ou chez les Goths.
2 : Jeux de mots savoureux
Jean-Yves Ferri, plutôt scénariste de l’absurde dans ses précédentes créations (Aimé Lacapelle, De Gaule à la plage) a trouvé quantité de jeux de mots dignes du Goscinny de la grande époque. Les noms des Pictes, ancêtres des Écossais, débutent tous par Mac. En rafale vous aurez droit aux simples mais efficaces Oloch, Abbeh et ces deux plus fins : Mac Atrell et Mac Robiotik. Au moment de l’affrontement final, les différentes tribus Pictes se disputent. Elles se différencient avec des couleurs ou des idéogrammes, ce qui permet à un participant de crier « Les tachetés sont des vendus! ».
3 : Un album Rock’n’roll
Quand Mac Oloch, le jeune Picte débarque dans le village d’Astérix, il parle en picte. Surtout ne pas zapper ces déclarations. Les auteurs se sont amusés à y placer des titres de standards du rock, de “Ho Happy day” à “Bad vibrations” en passant par “Stayin alive”..

4 : La politique n’est pas absente
Goscinny a toujours mis une pointe de critique politique dans ses histoires. Ferri, sans avoir le côté incisif de l’original, a mis quelques allusions plus ou moins évidentes. Le scénariste, vivant depuis des années en Ariège place une phrase prémonitoire dans la bouche du chef après l’arrivée inopinée d’un Picte : «Dorénavant, tu es ici chez toi. Car sache que pour nous, Gaulois, le droit d’asile n’est pas un vain mot!» Toute ressemblance avec une affaire récente d’expulsion serait tout à fait fortuite. D’autant que le scénario est bouclé depuis deux ans... Preuve que Ferri a lui aussi une sorte de génie visionnaire comme son prédécesseur.
5 : Pour moins de dix euros !
Culture populaire, de masse. Tiré à 2 millions d’exemplaires, 5 si l’on compte toutes les traductions (dont le catalan), cet album de BD coûte moins de 10 euros (9,90 euros exactement). A l’heure où les prix flambent et où chaque dépense est analysée par les Français, le petit prix de ce bijou est un argument de plus pour l’acquérir. Il existe enfin une dernière excellente raison pour se plonger dans ces 44 pages : c’est la meilleure façon de rire de bon cœur malgré notre époque morose. Et pour ça, le petit Gaulois irréductible et ses amis n’ont pas besoin de potion magique. 

Michel LITOUT

« Astérix chez les Pictes », éditions Albert-René, 9,90 €

NET ET SANS BAVURE - L'heure d'hiver automatique, bugs et avantages

Qui ose encore se plaindre de l'heure d'hiver à part les paysans nostalgiques des tables en Formica et des verres Duralex ? 
Le changement d'heure, de casse-tête digne d'un problème mathématique du certificat d'études (on gagne une heure dans la nuit de samedi à dimanche mais il fait nuit plus tôt. Pourquoi ?) est devenu quasi automatique grâce aux nouvelles technologies et autres objets connectés.
Hier dimanche, au réveil, entre 7 ou 8 heures - à moins que ce ne soit 9 - mon café, préparé la veille dans une cafetière électrique programmable chauffait depuis une heure. Infect. J'allume l'ordinateur. Lui ne me demande rien. Il a la science infuse. Jamais il n'oublie la date, il lui est impossible de se tromper. Le smartphone pareil, connecté en permanence sur le réseau, me donne la bonne heure de même que le décodeur TV.
Depuis quelques années, je le prends comme référence pour ré-aligner toutes les horloges "manuelles". Généralement il suffit d'appuyer sur quelques boutons. Du micro-ondes au téléphone fixe en passant par le radio-réveil (sans oublier cette satanée cafetière), la manœuvre est plutôt rapide.
Cependant, le changement d'heure provoque aussi des bugs, parfois graves, souvent sans conséquence (à part une bonne partie de rigolade) comme chez ce couple d'amis. Monsieur prend les devants et recule les pendules d'une heure samedi avant de se coucher. Et le lendemain, madame fait de même, persuadée que son mari a oublié. Une heure de décalage, ça va. Deux, bonjour les dégâts !

Chronique "Net et sans bavure" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant. 

dimanche 27 octobre 2013

Romans - Grosses pointures pour jeunes lecteurs

Harlan Coben et Elizabeth George, stars du thriller américain, se tournent vers un nouveau public composé d'adolescents et de jeunes adultes.

La première, Elizabeth George, a pour héroïne Becca, une jeune Américaine de 16 ans, en fuite, dotée d'un pouvoir lui permettant d'entendre les pensées (les murmures) des gens qu'elle croise. Le second, Harlan Coben, raconte les péripéties de Mickey, 16 ans également, apprenti détective comme son oncle Myron, un des personnages récurrents du célèbre romancier américain. Ils ne se rencontrent pas, mais visent le même public : les jeunes adultes. Une cible commerciale alléchante aux USA, au point que deux des poids lourds de l'édition abandonnent leurs fans habituels pour tenter une incursion sur ce marché. Moins violent et sexuellement explicite, plus fleur bleu, ces thrillers bénéficient du grand savoir-faire de deux artisans talentueux. Les jeunes adoreront, les adultes regretteront une certaine fadeur de l'ensemble, autocensure américaine oblige.
« Saratoga Woods », le précédent roman d'Elizabeth George, racontait la fuite et l'installation de la jeune Becca sur Whidbey, une île de la côte ouest, là où la romancière est installée depuis des années. On retrouve Becca, se cachant de son beau-père, tentant de suivre une scolarité normale malgré son don (lire les pensées des gens) et le fait qu'elle vive dans une cabane au fond des bois. La petite communauté est en émoi. Nera, une femelle phoque au pelage étonnamment noir, vient de faire son apparition. L'animal, emblème de l'île, ne vient d'habitude qu'au printemps. Pourquoi est-elle en avance ? Les guetteurs s'interrogent et Annie, une scientifique, tente d'approcher l'animal pour lui prélever un bout d'ADN et découvrir qu'elle est sa véritable race.
La lutte de pouvoir autour de Nera constitue l'intrigue principale du roman, mais le lecteur sera peut-être plus sensible aux déboires de Becca et de Jenn, sa meilleure ennemie. Deux adolescentes, aux caractères bien trempés, hésitantes à faire le grand bond dans la vraie vie. Becca, amoureuse de Derric, le voit s'éloigner en raison de ses mensonges, Jenn, coincée dans une famille pauvre et nombreuse, tente de se forger un avenir plus prospère. Une jeunesse américaine décrite avec justesse par une romancière abandonnant temporairement son étiquette de « Reine du crime ».

L'autre Bolitar
Le crime, Harlan Coben le connait parfaitement. Lui aussi a vendu des millions d'exemplaires de ses romans policiers. Lui aussi a décidé d'écrire pour les jeunes. À 16 ans, Mickey Bolitar a déjà vécu son lot de tragédies : la disparition de son père, les difficultés de sa mère à surmonter le choc, l'installation chez son oncle Myron avec qui il ne s'entend pas. Des questions sur le passé de ses parents et sur ce qui est vraiment arrivé à son père le taraudent. Et le cauchemar ne s'arrête pas là. Ce matin, ce sont les policiers qui le réveillent pour lui apprendre une terrible nouvelle : son amie Rachel a été prise dans une fusillade. Il doit absolument découvrir ce qui lui est arrivé. Pour cela, il peut compter sur le soutien de l'énigmatique Ema et du déjanté Spoon. Mais Mickey sait aussi que la curiosité se paie cher. A quelques secondes près, tout peut basculer.
Comme son oncle Myron, personnage emblématique des romans d'Harlan Coben, Mickey ne renonce jamais. Il le prouve dans ces 300 pages bourrée de péripéties.

« L'île de Nera », Elizabeth George, Presses de la Cité, 19 €

« A quelques secondes près », Harlan Coben, Fleuve Noir et PKJ, 18,90 €