Affichage des articles dont le libellé est laura dern. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est laura dern. Afficher tous les articles

mardi 14 février 2023

Cinéma - “The Son” ou la chronique de parents démunis

La dépression d’un adolescent plonge son père dans l’incompréhension. Un grand film signé Florian Zeller avec Hugh Jackman au sommet de son art.

Hugh Jackman, père démuni face à son fils, Zen McGrath.
CHANNEL FOUR


La famille continue d’être au centre du cinéma de Florian Zeller. Après The Father avec Anthony Hopkins, il adapte sur grand écran une autre de ses pièces, The Son, avec cette fois Hugh Jackman dans le rôle vedette. Père, fils… Comme si dans cette relation se trouvait tout ce qui permet, de fait, le prolongement et la continuation de toute civilisation. Une histoire écrite d’avance, mais qui parfois déraille, surprend et marque, l’échec d’une vie, d’une tentative de normalité souhaitée par une société en perpétuelle reproduction d’habitus de classe. Ce père qui voit son fils s’éloigner de lui nous explique qu’il ne faut pas toujours espérer être un modèle évident pour sa descendance.

Peter (Hugh Jackman), la cinquantaine fringante, est un riche homme d’affaires américain. Il dirige son petit empire avec la même main autoritaire que son père, Anthony (Anthony Hopkins) aujourd’hui retiré du grand bain. Peter, père d’un jeune Théo. Il vit depuis peu avec la mère, Beth (Vanessa Kirby), beaucoup plus jeune. Un second départ pour Peter après avoir divorcé de Kate (Laura Dern).

Le fils délaissé

Mais pas sans conséquence pour son ancienne épouse et surtout Nicholas (Zen McGrath), leur fils. Il a 15 ans et souffre de cette séparation. Moralement. Il devient agressif avec sa mère. Comme pour lui reprocher de ne pas avoir réussi à retenir ce père qu’il aime tant. Peter, lui, semble avoir tiré un trait sur cette première partie de sa vie. Accaparé par son travail, amoureux de sa nouvelle et jeune compagne, béat face à son bébé, il a comme gommé de sa vie Nicholas. Il doit remettre les pieds sur terre quand Kate lui apprend que Nicholas ne va plus en cours depuis un mois, qu’il devient agressif, qu’elle a peur.

Face au désespoir et à l’impuissance de son ancienne femme, il accepte de prendre Nicholas chez lui, avec Beth et le bébé. Comme pour se donner la possibilité de renouer avec cet enfant qui a été au centre de sa vie il y a encore quelques années. Mais le mal de Nicholas est plus profond.

Film sombre, implacable, sans doute moins étonnant dans sa forme que The Father, The Son est un drame absolu, une véritable tragédie par son côté inéluctable. Une histoire et une réalisation entièrement au service des comédiens. Hugh Jackman, loin de ses prestations dans les films Marvel, donne toute la mesure à son talent. Il passe de l’homme sûr de lui, droit dans ses choix de vie, persuadé de faire le meilleur pour son entourage, à ce père perdu, démuni, complètement impuissant face à la maladie de son fils, celui pour qui il rêvait le plus bel avenir. Un rôle en or pour un film bouleversant.

Film américain de Florian Zeller avec Hugh Jackman, Laura Dern, Zen McGrath, Vanessa Kirby, Anthony Hopkins

vendredi 22 août 2014

Cinéma - Un amour aussi bref qu'intense dans "Nos étoiles contraires"


Adapté du best seller de John Green « Nos étoiles contraires », ce film d'amour pour adolescents aborde le difficile problème de la maladie.


Grace et Gus sont amoureux. Ils hésitent avant de s'engager. Ils n'ont que 17 et 18 ans. Pourtant ces grands adolescents n'ont pas de temps à perdre. Tout les deux atteints du cancer, chaque jour passé est une victoire sur la maladie. Alors comment dans ces conditions faire des projets à plus ou moins terme ? Si l'amour déplace les montagnes, le cancer les rend parfois totalement infranchissables. Le film de Josh Boone, adapté du roman de John Green (édité chez Nathan en France) est un mélodrame intelligent et émouvant.

Hazel Grace Lancaster (Shailene Woodley) a des poumons à l'état de vieilles éponges. Atteinte d'un cancer à 10 ans, elle a passé des mois et des mois dans un hôpital. Séances de chimio, médicaments et finalement découverte d'un traitement expérimental qui lui sauve la vie. Temporairement, mais elle peut retourner vivre chez ses parents (Laura Dern et Sam Trammell). Pas retourner à l'école, mais vivre quasiment normalement si elle fait abstraction de l'assistance respiratoire qu'elle traîne en permanence derrière elle...
Son problème, ce sont les autres. Elle s'est repliée sur elle, ne sort presque plus. Sa mère la pousse à participer à un groupe de parole. C'est là qu'elle rencontre Gus (Ansel Elgort). Beau, grand, sûr de lui, séducteur il accompagne un ami qui va devenir aveugle. Lui-même a connu le cancer. Une forme rare qui a obligé les médecins à lui amputer une jambe. Depuis il a une prothèse. Mais surtout il est en rémission. L'espoir personnifié.

Voyage à Amsterdam
Entre Gus et Grace les débuts sont compliqués. Elle est attirée, mais n'ose pas s'engager. Elle fait des rechutes sévères, la condamnant à de longs séjours à l'hôpital. Mais il en faut plus pour décourager le gentil Gus. Lui veut croire en cet amour. Il va littéralement faire le siège de la forteresse Grace pour finalement trouver les mots pour l'émouvoir. Il trouvera même la solution pour lui faire rencontrer son auteur favori, le romancier d'un seul livre (sur le cancer) retiré aux Pays-Bas. Une longue séquence tournée à Amsterdam, notamment dans la maison d'Anne Frank. Le film, loin d'être mièvre, est parfois très dur. La maladie est montrée dans toute sa noirceur. Ils tentent d'en rire, mais cela se termine souvent dans des pleurs. Le spectateur lui aussi a les glandes lacrymales régulièrement sollicitées. Il est vrai que les deux jeunes acteurs, Shailene Woodley et Ansel Elgort sont bourrés de talent. La première notamment impose sa force après ses premiers rôles dans la série « La vie secrète d'une ado ordinaire » et le blockbuster de science-fiction « Divergente ».