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vendredi 9 mars 2012

BD - Iznogoud, 25 histoires pour les 50 ans


25 histoires d’Iznogoud signées René Goscinny et Jean Tabary pour marquer les 50 ans du personnage. Parues entre 1962 et 1978, ces histoires de 2 à 16 planches sont des bijoux d’humour et de dérision. On peut y retrouver la première planche avec Iznogoud, dans sa version originale, en noir et blanc, parue dans le journal Record, puis sa version redessinée et en couleur parue dans Pilote, 11 ans plus tard. Un album de 280 pages présentant également la genèse des personnages, des portraits des auteurs historiques, un lexique des personnages et même une compilation des meilleurs calembours et jeux de mots dont la série est truffée.
Enfin, Anne Goscinny a retrouvé dans les affaires de son père le dernier scénario d’Iznogoud. Pour lui rendre hommage, elle publie la version écrite en vis-à-vis de la planche dessinée par Jean Tabary.
Une façon de découvrir comment travaillait ce génie de l’humour dont on ne dira jamais assez combien sa disparition prématurée à 51 ans nous a privés de milliers de pages hilarantes.

« Iznogoud, 25 histoires de Goscinny et Tabary », Imav Editions, 29,90 euros.


jeudi 8 mars 2012

BD - De Jean à Nicolas : la filiation Tabary

Pour dessiner le nouvel album d'Iznogoud, Anne Goscinny n'a pas eu besoin de chercher un illustrateur coulant son trait dans celui de Jean Tabary. La succession était déjà en cours. Nicolas, le fils de Jean, après s'être approprié le personnage dans quelques gags, a signé la précédente histoire longue, « Les mille et une nuits du calife ». C'est donc un Iznogoud quasi identique graphiquement au personnage connu qui a débarqué cette semaine chez les libraires.



Nicolas, pourquoi cette reprise du dessin d'Iznogoud ?
A la base je travaillais dans la publicité. Je faisais des dessins pour des institutions. Mais je travaillais avec mon père, on était très proche. Quand j'ai dessiné des strips d'Iznogoud, il m'a donné des conseils et je les ai suivis. Je respectais tellement son travail que je voulais que cela corresponde exactement à ce qu'il attendait. Mais je n'ai pas copié mon père. J'ai dessiné la série dans son esprit, sans systématiquement me référer à ses précédents albums. Je ne me suis pas forcé à prendre son graphisme. Si je dessine comme mon père c'est que j'aime dessiner de cette façon-là parce que j'ai baigné dedans toute ma vie depuis ma plus tendre enfance.

Comment s'est passé votre collaboration avec Nicolas Canteloup et Laurent Vassilian.
Le scénario était très intéressant car plein de nouveaux personnages, Iznogoud toujours dans tous ses états, pleins de jeux de mots. J'ai respecté le scénario mais au niveau graphisme et univers, j'ai eu carte blanche. Au niveau des personnages, j'ai pris du plaisir à dessiner leurs expressions. J'aime beaucoup la tête des personnages. Des fois, rien qu'en voyant la tête d'un personnage qui réagit, de voir sa tronche, on sourit car on le voit tout déformé. C'est quelque chose qui me tient à coeur, c'est de faire vivre les expressions.

Votre prénom Nicolas vient-il de l'autre personnage de Goscinny.
Je n'en ai pas parlé directement avec mes parents, mais je pense qu'ils ont été inspiré car le petit Nicolas a été créé bien avant ma naissance. Quand mes parents se sont mariés, j'étais déjà dans le ventre de ma mère. Et c'est marrant car Goscinny et Charlier étaient témoins au mariage. En plus, mon parrain c'est Gotlib. Sans parler de mes oncles, pierre, qui signait des illustrations sous le nom de Peter Glay dans Pilote et Jacques qui dessinait les aventures d'un magicien et les modes d'emploi des gadgets dans Pif. Donc je suis vraiment tombé dans la BD comme Obélix dans la potion magique...


mercredi 7 mars 2012

BD - Iznogoud entre en campagne

Iznogoud, personnage de bande dessinée emblématique, revient sur le devant de la scène dans un album dont le scénario est signé Nicolas Canteloup et Laurent Vassilian.


Lassé de ne pouvoir devenir calife à la place du calife, Iznogoud a une idée géniale pour enfin accéder au pouvoir suprême : il va se faire élire président ! Le fil conducteur de ce nouvel album des aventures du personnage le plus ignoble et méchant de la bande dessinée est directement tiré des événements qui ont secoué les pays arabes en 2011. Mais si la démocratie tient une place prépondérante, ce n'est pas au détriment de l'humour. Et Iznogoud va vite se rendre compte que pour être élu, il faut être aimé du peuple. Hors, les premiers sondages le créditent d'un petit 0%. « Pour l'instant c'est encore faible, constate Iznogoud, mais la bonne nouvelle c'est qu'on ne peut que remonter. »

Scénaristes inspirés

Anne Goscinny, fondatrice des éditions IMAV, est à l'origine de cette reprise d'Iznogoud. Et c'est elle qui a choisi les nouveaux scénaristes. « Je revendique la paternité du casting. Je me suis demandé « Qui me fait rire ? » Or je n'ai pas le rire facile. Mais la réponse s'est imposée assez rapidement, c'est Nicolas Canteloup et ses auteurs qui me font marrer le matin sur Europe 1. Parce qu'ils ont du talent, qu'ils ne sont jamais ni grossier ni méchant. J'ai trouvé que leur humour coïncidait bien avec les codes que mon père avait mis en place » Restait à les convaincre de se lancer dans une aventure nouvelle, alors qu'ils étaient déjà surchargés de travail (chronique quotidienne à la radio et à la télévision, spectacles en tournée...). Le personnage d'Iznogoud étant si riche, si proche de leur univers, ils ont accepté « naturellement » d'en reprendre l'animation.

« Ce personnage il est très étrange, admet Anne Goscinny. Tout le monde le connait. Il a acquis une popularité incroyable sur la base d'une seule formule. Cela a un côté un peu magique. Laurent Canteloup et Laurent Vassilian connaissaient le personnage mais n'avaient pas précisément l'univers et les calembours en tête. »

Une excellente reprise

A la lecture de ces 48 pages riches et mouvementées, on peut dire que la greffe a parfaitement pris. Les gags, clins d'oeils, références détournées sont incessantes. Une seule lecture ne suffit pas à en faire le tour. Sans trop en dévoiler, sachez qu'Iznogoud, au niveau machiavélisme, est presque battu par le mage Lâkan, une sorte de magicien qui par sa seule parole, parvient à changer la mentalité des gens. Le bourreau, par exemple, ne veut plus tuer mais monter sur les planches.

Clin d'œil aussi aux nouvelles technologies. La mode à Bagdad c'est d'avoir un bouc coiffé d'un fez. Il parle, permet d'avoir des amis. C'est le fez-bouc. Et pour qu'il n'y ait pas de jaloux, Twitter aussi jouera un rôle dans l'histoire. Et au final, comme de bien entendu (on ne change pas une formule qui marche), Iznogoud ne sera pas « calife à la place du calife » et encore moins président...

« Iznogoud président » au éditions IMAV, 11 euros.