Affichage des articles dont le libellé est Arnoux. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Arnoux. Afficher tous les articles

dimanche 4 mars 2012

BD - La main du mort, second volet de "Poker Face" de Fonteneau et Arnoux




Jean-Louis Fonteneau, scénariste de l'inspecteur Bayard, série tout public, change totalement de genre avec « Poker Face ». Une série sur les jeux d'argent, avec de la violence et du sexe : le grand écart est complet. Pour illustrer cette histoire de vengeance il a fait confiance à Éric Arnoux qui pour l'occasion s'est adjoint les service d'un jeune apprenti, Chrys Millien. Yan Duarte, le héros, retrouve son père après des années d'absence. Mort. Une balle dans la tête. Les policiers ne mettent pas en doute le suicide car il est en possession d'une lettre annonçant son geste. A cause de ses dettes de jeu. Mais Yan est sceptique. Il va tenter de mieux comprendre le milieu dans lequel son père évoluait. Yan va aller de surprise en surprise, découvrant que l'addiction au jeu peut entraîner certains sur des terrains extrêmes. De Paris à Barcelone en passant par Narbonne, Yan, toujours entouré de jolies femmes (et peu vêtues) va mieux comprendre son père et savoir enfin pourquoi il est mort. Un bon thriller, palpitant, avec une grosse dose de méchants, vraiment affreux.

« Poker Face » (tome 2), Jungle, 12,50 €

jeudi 4 décembre 2008

BD - Rêvons d’Ava…


Ava Dream est Anglaise, avocate et très belle. Quand ses patrons lui demandent d’aller s’occuper d’une succession dans le Sud-Ouest de la France, elle n’hésite pas. Même si elle a une certaine appréhension à travailler avec ces "frenchies" malodorants qui n’aiment pas l’eau. Un petit détail qui n’aura finalement que peu d’importance car la mission d’Ava est tout autre. 

Elle doit convaincre une riche héritière de fuir la secte qui l’a enrôlée. Action, charme, rebondissements : le cocktail des deux premiers tomes (parus simultanément et formant un tout, comme un pilote audiovisuel) de cette nouvelle série écrite par Eric Arnoux a tout pour convaincre le lecteur de BD de base. D’autant que le dessin de Queireix, tout en mettant en valeur les sublimes courbes d’Ava, fait des trognes d’exception aux personnages secondaires, notamment les "méchants".

« Ava Dream » (tomes 1 et 2), Le Lombard, 10,40 € chaque volume.

mercredi 12 novembre 2008

BD - Paroles de petits rescapés

Jean-Pierre Guéno a recueilli les témoignages d'enfants juifs cachés durant la guerre. Leurs récits ont été adaptés en courtes bandes dessinées.


La bande dessinée contre l'oubli. L'oubli de la Shoah. Mais cet album collectif où l'on retrouve les signatures de Sorel, Algésiras, Lidwine, Biancarelli, Démarez, Kristiansen, David Lloyd, Arnoux, Thierry Martin, David Mack et Stéphane Servain ne raconte pas l'horreur des camps. Il se penche sur la survie des enfants juifs cachés par des Français durant la guerre. Des enfants qui ont survécu et qui ont accepté de raconter cette période si particulière de leur vie.

L'idée est de Jean-Pierre Guéno. A l'antenne de Radio France, il avait demandé aux auditeurs de collecter les lettres des Poilus. Cela avait donné des émissions, un livre (édité à 1,5 million d'exemplaires) et des adaptations en bande dessinée. Sur ce même principe, il a demandé à des enfants cachés de raconter. Mais cette fois il a pu rencontrer ces miraculés.

« Avant la Seconde Guerre mondiale, explique Jean-Pierre Guéno dans la préface, 72 000 enfants d'origine juive vivaient en France. 12 000 ont été éliminés entre 1942 et 1946. 60 000 ont survécu à la Shoah. Irène, Robert, Margot, Agnès, Martine, Solange et Catherine ont fait partie de ceux qui ont été sauvés par les hommes ou malgré eux. » Ce sont ces histoires que les dessinateurs ont mis en images, après que Serge Le Tendre ait adapté les textes originaux.

Les lettres de Margot

Cela donne des récits très forts, parfois dérangeants. Comme ces lettres de Margot. La petite Margot vivait heureuse avec sa mère. Et puis un jour, cette dernière a décidé qu'elle ne devait plus s'appeler Margot mais Marguerite. Et il fallait qu'elle soit baptisée. Elle s'en souvient, c'était à Figeac et Capdenac. Pour sa sécurité, elle est hébergée dans un couvent. Mais la fillette ne voit qu'une seule chose : sa mère semble l'avoir abandonnée. Elle lui écrit régulièrement, mais n'a jamais de réponse. Margot comprendra pourquoi des années plus tard. La religieuse, craignant que ces lettres ne tombent dans de mauvaises mains, les avait toutes gardées. Pendant des années Margot a reproché à sa mère d'avoir été silencieuse. Aujourd'hui elle regrette... Une histoire dessinée par Guillaume Sorel qui quitte son univers merveilleux pour une réalité triste et froide.

Tout aussi poignant le témoignage de Solange. Une petite fille cachée chez des paysans du Maine-et-Loire qui tenaient également un café. Avec très vite un malaise, Solange a eu l'impression d'être choisie « comme le serait des petits animaux ». Les enfants sont en fait exploités par ce couple. Et un jour, « dans l'étable qui jouxtait le café » la petite fille est violée par le frère de la mère Lulu, la patronne. Cette mère Lulu qui a toujours fermé les yeux. Et qui des années plus tard est morte sans regret, fière, au final, d'avoir sauvé une petite juive des fours crématoires. 

Solange a mis des années à exorciser cette histoire. Récemment, elle a retrouvé les enfants de la mère Lulu. Ils lui ont notamment demandé d'appuyer leur demande pour qu'elle soit nommée, à titre posthume, Juste devant les Nations... Ce récit, certainement le plus difficile à illustrer, a bénéficié d'une présentation très dépouillée et digne de Teddy Kristiansen.

D'autres histoires composent cet album d'une centaine de pages où les BD alternent avec les récits des enfants cachés. Textes illustrés de photos d'époque et actuelles. Un remarquable livre, pour ne pas oublier ce qu'était la France durant l'occupation.

« Paroles d'étoiles, mémoires d'enfants cachés, 1939 - 1945 », Soleil, 19,95 €