Personnage un peu fade se transformant à l’insu de son plein gré en véritable gangster : Jonathan Lassiter. Ce jeune Américain, employé dans une petite société d’assurance de la ville de Keanway dans le Nebraska, est particulièrement insignifiant. C’est une succession de coups du sort qui va le transformer. En premier lieu, il perd son emploi. Pas assez vendeur. Puis il se fait larguer pas sa petite amie. Par téléphone. En quittant l’entreprise, il décide d’aller se saouler dans un bar, mais quand il veut payer, ils constate qu’un pickpocket lui a dérobé son portefeuille.
C’est beaucoup pour Jonathan. Une loi des séries interrompue par l’intervention quasi divine d’un certain Edward. Distingué, très riche, il paie l’ardoise de Jonathan et propose de le ramener chez lui. Dans la voiture, Edward se confie et demande à Jonathan s’il est d’accord pour prendre un dernier verre dans un autre bar. C’est le début d’une longue nuit qui va se solder par la mort de pas mal de personnes, l’explosion d’une villa et la destruction d’un gros stock de drogue. Jonathan, l’ancien assureur trop honnête, est complice de toutes ces actions toutes répréhensibles.
Ce récit mené crescendo dans l’évolution de la personnalité du jeune héros malgré lui, est un petit bijou signé Eric Stalner. Comme son précédent album, Bertille et Bertille, il a dessiné cette nuit (13 h 17, exactement) en noir et blanc, avec juste l’adjonction discrète de quelques aplats en rouge pour accentuer les ambiances. C’est subtil, digne d’un film noir américain des années 60 et pas du tout politiquement correct.
« 13 h 17 dans la vie de Jonathan Lassiter », Bamboo Grand Angle, 19,90 € (sortie le 31 mai)
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