samedi 4 septembre 2010

BD - Entourloupes de spirites dans le premier tome de "Chambres noires"


La famille Penouquet est peu banale. A Paris à la fin du 19e siècle, elle est spécialisée dans l'arnaque au spiritisme. Rien de bien méchant. Le père, peintre dont le chiffre d'affaires est en nette baisse, a décidé d'utiliser toutes les ressources de la photographie naissante pour vendre à quelques gogos des clichés « fluidiques ». Il utilise dans un premier temps sa fille Ninon, réellement dotée d'un pouvoir médiumnique mais qui réfère souvent inventer pour satisfaire les clients. 

Ensuite, ils doivent prendre la pause. Un premier cliché est réalisé, qui sera superposé à un second où les spectres des parents défunts sont généralement interprétés par les jumeaux Pénouquet, Tristan et Louise. Ce n'est rien de bien méchant et permet à tous de survivre. Car Samson Pénouquet est un homme de coeur qui accueille des orphelins. 

Une fois planté le décor occupé par cette famille de farfelus (n'oublions pas Mme Pénouquet, morte il y a quelques années mais qui intervient régulièrement dans les conversations grâce à un portrait hanté...) Olivier Bleys, le scénariste, lance les grandes lignes de l'intrigue où il est question d'enfants martyrs, d'organisation secrète et de complot. 

Tout ce monde décalé prend vie sous les pinceaux de Yomgui Dumont trouvant son inspiration dans les vieilles gravures. Cela donne un album imprégné de nostalgie et de clichés anciens mais étonnamment moderne. Parues au début de l'été, ces « Chambres noires » méritent de poursuivre leur vie en librairie bien au-delà de la rentrée de septembre.

« Chambres noires » (tome 1), Vents d'Ouest, 13 € 

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