samedi 10 janvier 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Trouver les mots

Comment trouver les mots pour reprendre une vie normale ? Quels mots pour exorciser ce cauchemar, pour rire de nouveau, vivre tout simplement...
Deux jours après le massacre de Charlie Hebdo, la boule dans mon ventre ne cesse de grossir, de peser, de me torturer. Pourtant il est nécessaire de prendre du recul, ne pas se laisser submerger par l'émotion.
Dans cette chronique, tous les jours dans l'Indépendant, je tente à mon petit niveau de provoquer un sourire chez le lecteur. La mission semble impossible depuis mercredi midi. Je ne trouve pas les mots. Je tourne en rond, comme coincé dans un cauchemar sans fin. Alors, pour me donner du coeur à l'ouvrage, je repense à Cabu, Wolinski, Charb, Tignous et Honoré. Eux, jamais ils n'ont baissé les bras. Au contraire, dans les pires conditions presque aussi anxiogènes qu'actuellement (début de la première guerre du Golfe), ils ont relancé le titre. La preuve que l'impertinence alliée à l'intelligence l'emportera toujours sur la bêtise, la violence. Guerre. Le mot a été prononcé à plusieurs reprises après l'attaque.
Peut-on rire de la guerre ? Oui, sans hésitation. En fait mon interrogation est idiote. Tous les mots sont bons pour faire sourire. Il suffit de trouver le bon angle. La mort ? Hilarant. Les intégristes ? Bidonnants. Mahomet ? Tordant. Les nazis ? Trop marrants. Les vieux ? A se pisser dessus de rire. Les jeunes ? Fou-rire assuré. L'énorme paradoxe c'est qu'il n'y a qu'un truc qui ne me fait plus rire en ce moment : un exemplaire de Charlie Hebdo... 

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le samedi 10 janvier. 

vendredi 9 janvier 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Morts de rire

Leur métier était de nous faire rire. Jamais je n'aurais imaginé un jour qu'ils me fassent pleurer. Si je suis journaliste depuis plus de 30 ans, si cette chronique existe tous les jours, c'est en grande partie grâce à eux, les Cabu, Wolinski, Charb, Tignous et Honoré. Adolescent boutonneux, ma découverte de Charlie Hebdo à la fin de 1970 a façonné ma personnalité. J'aime l'humour trash, les dessins qui vont trop loin, la provocation éhontée. J'aime quand les limites sont dépassées, les tabous oubliés.

Cabu excelle dans le genre. Pourtant, il a toujours eu cette apparence gentille d'éternel gamin. Comment peut-on tirer froidement sur quelqu'un qui sourit en permanence ?
Wolinski, immense dessinateur politique, est aussi un amoureux des femmes. Une passion évidente dans son oeuvre. Ses héroïnes, voluptueuses et libérées, ne cachent rien de leurs charmes. Avec lui, le voile n'est pas islamique mais toujours transparent.
De Charb je conserve un dessin, offert par un ami dessinateur qui l'a rencontré dans les années 90 à Paris. Un crobard vite fait, simple et percutant.
Encore plus près, Tignous me fait immédiatement penser à mes deux années passées à Castelnaudary, aux Croquignous, les joyeux drilles qui organisent le festival de la caricature, aux miroirs du café de l'Industrie ornés le temps d'une soirée (arrosée, forcément arrosée) de dessins éphémères.
Une fois mes dernières larmes séchées, je vais me replonger dans les BD de Cabu, Wolinski, Tignous, Charb et Honoré. Et mercredi prochain, j'irai acheter le nouveau Charlie Hebdo. 

(Chronique écrite le 8 janvier et parue le 9 janvier en dernière page de l'Indépendant) 

jeudi 8 janvier 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Ebola par téléphone

La naïveté des gens ne cessera jamais de m'étonner. A l'heure de la technologie et de l'internet tout puissant, on voit resurgir des croyances dignes du moyen âge. Les plus anciens ont certainement reçu à un moment dans leur boite aux lettres une enveloppe contenant un texte expliquant que pour s'attirer bonheur, chance, argent, amour (la liste n'est jamais exhaustive) il faut simplement renvoyer cette missive à dix de ses amis. En mon for intérieur, j'appelle ça « l'effet boule de neige de la connerie ». Quand les emails se sont généralisés, la déferlante n'a fait que s'amplifier. Mais là, au moins, on sait à quoi ça sert : collecter des adresses pour ensuite les inonder de messages publicitaires...

La bêtise ne reculant devant rien, mon épouse vient de recevoir un SMS qui prouve que le phénomène est encore bien présent. Il est expliqué qu'il ne faut surtout pas accepter d'appel d'un certain numéro (écrit en gros et surligné...) car c'est « quelqu'un qui pirate ton téléphone ». Et de poursuivre : « Envoi ce message à tous tes contacts en urgence. Cela va très vite. » Vous me direz, cela peut être vrai voire utile. Sauf que le message se termine par cette phrase qui me persuade définitivement que c'est une arnaque : « C'est pas une chaîne. »
Avant, on menaçait des pires malheurs celui qui « cassait » une chaîne. Maintenant, on préfère dire que cela n'en est pas une... A l'arrivée c'est du temps et de l'argent perdu par des milliers de personnes. Excepté moi qui en ai tiré la substance pour écrire une chronique. A mes risques et périls, même si je ne suis pas superstitieux. Du moins, pas encore... 

DVD - Fenêtre ouverte sur les hackers

Le cinéma 2.0 a son prototype : « Open Windows » de Nacho Vigalondo avec Elijah Wood et Sasha Grey.

Voir sans être vu, devenir le marionnettiste de véritables vies. Le propos du film « Open Windows » du réalisateur espagnol Nacho Vigalondo est tout à fait dans l'air du temps. Les pirates du net sont de plus en plus intrusifs et imaginatifs. Ils ont cependant de la marge avant de maîtriser la technologie comme Nevada, le grand manipulateur de ce thriller virtuel. 
Jill Goddard (Sasha Grey) est une actrice de série B. Elle a de nombreux fans dont Nick (Elijah Wood), administrateur d'un site internet entièrement dédié à la gloire de la jeune bimbo. Nick a remporté un concours organisé par la production du dernier film de Jill. Il va pouvoir passer une soirée en compagnie de son idole. Il attend sagement dans sa chambre d'hôtel quand il reçoit un coup de téléphone où un mystérieux interlocuteur lui explique que Jill a annulé la soirée, sur un coup de tête. Mais Nick peut se venger s'il le veut, en prenant le contrôle du téléphone portable de la vedette. Depuis son ordinateur, Nick va suivre la soirée de Jill, suivant les instruction de la voix, jusqu'à aller au point de non retour : kidnapper l'amant de la belle. Le film, au tempo haletant, est d'une grande originalité par son aspect. Composé de plusieurs plans imbriqués les uns dans les autres, il mélange images de vidéo surveillance, webcams et autres captures d'écran de smartphone. Nick, pris au piège, va tout faire pour tenter de sauver son idole. Elijah Wood (Le Seigneur des Anneaux) porte le film du début à la fin, avec en appoint la plastique et la morgue de Sasha Grey (ancienne actrice porno en pleine reconversion) et la bouille ronde et si inquiétante de Neil Maskell, valeur montante du cinéma britannique, inoubliable truand dans « Pusher » et tueur à gages complètement frappadingue dans la série « Utopia ». En complément dans les DVD et blu-ray, une petite séquence sur les effets spéciaux (essentiellement numériques) et le making of avec une longue interview du réalisateur.

« Open Windows », Wild Side Vidéo, 15,99 euros le DVD, 19,99 euros le blu-ray.


Cinéma - L'amour sous les drapeaux avec "Queen and country" de John Boorman

John Boorman poursuit son autobiographie dans « Queen and country », film où il raconte sa période « soldat, appelé sous les drapeaux », amoureux transi d'une belle inconnue.


Malgré ses 80 ans, John Boorman a encore le regard pétillant du gamin curieux de tout. Après « Hope and Glory », tourné en 1987, film dans lequel il retraçait son enfance anglaise sous les bombardements nazis en pleine seconde guerre mondiale, il a reconstitué son appel sous les drapeaux. Bill Rohan (Callum Turner) a 18 ans et une soif de vivre incommensurable. Mais en 1952, l'Angleterre n'en a pas terminé avec le service militaire. Il est appelé pour deux ans, avec la crainte d'être envoyé en Corée participer à cette guerre, dommage collatéral de l'affrontement indirect entre Chine et Etats-Unis. A la caserne, il rencontre Percy (Caleb Landry), aussi extravagant et provocateur que Bill est calme et réservé. Ce duo va en baver lors des classes, l'occasion pour le réalisateur pour dénoncer la bêtise de l'esprit militaire. Bill et Percy, au lieu de partir pour l'extrême-orient, vont être affectés à la formation des jeunes recrues. Vu leurs aptitudes guerrières, ils sont affectés à des cours de... dactylographie.


Lors de rares sorties, ils tentent de séduire de belles inconnues. Pour une fois que leur uniforme leur est véritable utile. Bill pourrait tomber amoureux de l'espiègle Sophie (Aimee-Ffion Edwards) élève infirmière aux petits seins si charmants. Mais son tempérament romantique le pousse à suivre une distinguée inconnue, Ophelia (Tamsin Egerton) au regard plein de mystères.

Militaires ridicules
Si le film de John Boorman raconte cet amour impossible, il vaut surtout par la description de la vie à la caserne. Les militaires en prennent pour leur grade. Un supérieur psycho rigide complique la vie des deux jeunes hommes, suspectés même d'être des agents infiltrés des « rouges ». Percy accumule les bravades et devient un parfait tire-au-flanc en prenant des cours auprès du meilleur d'entre eux, le soldat Digby (Brian F. O'Byrne). Il s'est inventé une hernie très pratique : obligé de la maintenir en permanence avec sa main droite, il est dispensé de salut. De plus, il ne peut ni porter de poids, ni s'accroupir. Une vie de rêve. Entre comique et nostalgie, « Queen ans Country » dresse le portrait d'une jeunesse insouciante, où le sexe n'est pas encore omniprésent, qui se morfond en caserne mais ne manque pas de projet. Pour Bill, ce sera le cinéma. John Boorman boucle la boucle en se filmant en train de réaliser ses premiers petits films, dans le jardin familial. La suite, c'est une carrière immense, jalonnée de quelques chef-d'oeuvres (voir ci-contre).

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John Boorman, 50 ans de carrière

« Delivrance », « Excalibur », « Hope ans Glory »... John Boorman n'a pas énormémént tourné durant sa longue carrière, mais il a privilégié la qualité. Alternant les styles, il s'est imposé tant dans le thriller que la grade fresque historique ou la romance nostalgique.
« Queen and Country » est la suite directe de « Hope and Glory ». Bill, encore gamin, vivaitt sous les bombes en pleine guerre mondiale. Il était témoin de l'aventure de sa mère, du coup de foudre de sa sœur pour un soldat canadien. Dans le nouveau film, la sœur est de retour d'Amérique, célibataire mais maman. La mère de Bill, une fois son mari de retour au foyer la guerre terminée, a repris sa vie comme si de rien n'était. Mais tous les matins elle continue à saluer cet homme qui passe devant chez elle et qu'elle a follement aimé durant quelques mois.
Rien à voir avec les scènes hallucinantes de « Delivrance ». Choc au moment de sa sortie, la descente aux enfers de ces quatre américains pris en chasse par des fous furieux a provoqué nombre de cauchemars et certainement provoqué la désertion de certaines vallées reculées de France et de Navarre.
Encore plus majestueux, « Excalibur » mélange histoire et fantastique. L'épopée du roi Arthur et de son épée magique permet au réalisateur de grandioses scènes, renforcées par une musique tonitruante. Plus que du grand spectacle, une expérience mystique qui ouvre bien des portes à une nouvelle perception.
Par contre, « Zardoz », avec Sean Connery, ne restera pas dans les annales de la science-fiction. Mais un seul faux-pas en 50 ans, c'est un beau bilan.



mercredi 7 janvier 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Passage en sixième

Saperlipopette, ces f... d'angliches viennent de nous dépasser ! Toujours aussi déloyaux (les amateurs de rugby comprendront), ils ont fait appel aux trafiquants de drogue et aux prostituées pour devenir la 5e puissance économique mondiale, rang que la France occupait jusqu'alors. Selon les chiffres de la commission européenne, le produit intérieur brut britannique pour l'année 2014 sera supérieur de plus de 4 % à celui de la France. Les « rosbifs » devant les « froggies » ce n'était pas arrivé depuis le début des années 1970. Les économistes sérieux justifient cette reprise anglaise par la croissance, l'inflation et le taux de change de la livre sterling face à l'euro. 
Les pinailleurs de mon genre relèvent surtout que la Grande-Bretagne a intégré dans ses calculs les revenus supposés du trafic de drogue et de la prostitution. Un tabou que la France n'a pas (encore ?) voulu franchir. Loin d'être anecdotique, cela représente près de 8,5 milliards de livres, soit 0,5 % du total. On attend une réaction indignée la FNDH (Fédération nationale des dealers de hall) regrettant que la France, dans sa grande diversité, « ne prenne pas en compte l'importante contribution de ses membres à l'enrichissement du pays ». 
L'année prochaine, pour rabattre le caquet à la « perfide Albion », la France devrait non seulement intégrer drogue et prostitution, mais également tous les comptes bancaires cachés en Suisse, le travail au noir et les reventes d'objets « tombés du camion ». Même en minimisant le tout, on reprend la cinquième place aux Anglais, voire la 4e aux Japonais.    

Livre - Héros de BD en chair et en os

De qui Hergé s'est-il inspiré pour imaginer le professeur Tournesol ? les Dalton ont-ils existé ? Jugurtha a-t-il survécu aux prisons romaines ? Toutes les réponses dans ce livre érudit de Philippe Mouret.

La bande dessinée puise dans l'Histoire pour enrichir les trames de ses récits. Nombre d'auteurs ont totalement réinventé la vie de célébrités. F'Murrr a dressé le portrait d'une Jeanne d'Arc à mille lieues de la fameuse pucelle. Ou du moins de l'Histoire officielle. On croise Jules César dans les séries à succès que sont Astérix ou Alix. Une même base historique, deux personnages assez différents. 
A côté de ces exemples, il existe une foule de héros de BD qui sont directement inspirés de personnages moins connus du grand public. Philippe Mouret dans ce livre qui se lit comme une encyclopédie a tenté de démystifier certaines figures moins célèbres. L'auteur, journaliste à Midi Libre, amoureux de Sète, lui-même scénariste à ses heures, assure depuis quelques années la rubrique BD dans le quotidien de Montpellier. Sa connaissance exhaustive du 9e art associée à une curiosité insatiable lui permet de nous apprendre quantité d'anecdotes. Sur les héros de BD, mais également sur les hommes et femmes qui ont servi d'exemple.
Le professeur Tournesol, personnage de l'univers de Tintin, est l'exemple parfait. Il apparaît dans « Le Trésor de Rackham le rouge » en 1944. Un inventeur farfelu qui propose à Tintin de tester son bathyscaphe révolutionnaire en forme de requin. Loin d'être une pure invention, Tournesol est directement inspiré d'Auguste Piccard, un Suisse, concepteur d'un sous-marin révolutionnaire et passionné par l'aviation. Après avoir tutoyé les sommets (16201 mètres accroché à un ballon), il bat de nouveaux records, de profondeur cette fois. Son petit-fils, Bertrand, assure la relève : il a parcouru 6000 kilomètres d'une traite aux commandes de Solar Impulse, un avion solaire.

Des Dalton... à Dominique de Villepin
Philippe Mouret s'intéresse aussi à des héros parfois tombés dans l'oubli. Jugurtha, sous le pinceau de Hermann puis de Franz, a longtemps été un des personnages principaux du journal de Tintin. Les scénarios de Jean-Luc Vernal l'ont envoyé aux quatre coins de la planète, de l'Asie à l'Afrique en passant par les îles britanniques. En réalité, Jugurtha, roi de Numidie, a tenté de défier Rome. En vain. Capturé, humilié, il est jeté en prison et y meurt, six jours plus tard, étranglé. Si les deux premiers albums racontent la véritable histoire, la suite (à partir de « La nuit des scorpions ») est comme une revanche imaginée par le scénariste. Jugurtha s'évade juste avant son exécution, fuit Rome et tente de se faire oublier loin, très loin de l'empire. Cela a donné une superbe série, entre aventure et philosophie, avec parfois des soupçons de fantastique. En la comparant à Thorgal, Philippe Mouret permet aussi de remettre à sa juste place des histoires de qualité mais passées de mode.
Parmi les autres exemples du bouquin, un gros volet sur Lucky Luke. Si le cowboy qui tire plus vite que son ombre est totalement inventé, il n'en est pas de même pour les Dalton, Calamity Jane ou Billy the Kid. Leurs véritables vies sont retracées, sans fard, par le journaliste de Midi Libre.
Enfin ne manquez pas le chapitre sur Dominique de Villepin. Car oui, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac a lui aussi servi d'inspiration à des auteurs de BD... Comme le fait remarquer Philippe Mouret dans la courte présentation de l'ouvrage : « Aujourd'hui plus que jamais, le réel enrichit et nourrit l'imaginaire. »

« La véritable histoire des héros de BD », Philippe Mouret, Le Papillon Rouge éditeur, 20,50 euros


mardi 6 janvier 2015

BD - Glissements d'univers dans RASL de Jeff Smith

Après des années et des années à dessiner les aventures de Bone (succès planétaire oblige), Jeff Smith a osé changer radicalement de style et d'univers. Dans RASL, il adopte un dessin beaucoup plus réaliste, moins rond et gentil. Et surtout il entre de plain-pied dans la science-fiction en développant son récit autour de la découverte d'une machine permettant de surfer sur les univers parallèles. 
RASL, le héros, voleur d'œuvres d'art, passe d'un monde à un autre. Il peut ainsi multiplier les toiles de grands maîtres sans être suspecté d'être un faussaire. Surtout, il a récupéré les carnets secrets de Tesla, l'inventeur de la combinaison permettant de glisser d'un monde à un autre. Des carnets convoités par une agence gouvernementale lancée à sa poursuite. Sur 200 pages, soit 7 chapitres de la trilogie complète, on en apprend un peu plus sur la gloire puis la fin misérable de Tesla, sur les relations entre RASL et son meilleur ami, chercheur lui aussi. Comment il a séduit sa femme et tenté d'empêcher une catastrophe mondiale. C'est dense, intelligent, avec de véritables morceaux de fantastique et un suspense en permanence relancé. A ne pas manquer.

« RASL » (tome 2), Delcourt, 17,95 €


BD - La vraie vie d'Agatha Christie

Romancière la plus lue au monde, Agatha Christie s'est lancée dans l'écriture à la suite d'un pari avec sa sœur. La jeune Anglaise ne rencontre pas immédiatement le succès. Au contraire, elle mettra des années avant de terminer ce premier roman et oser s'attaquer au suivant. Une longue maturation qui lui permet de sortir en 1920 « La mystérieuse affaire de Styles », première apparition d'Hercule Poirot, le détective belge qui aime faire travailler ses petites cellules grises. Le succès est phénoménal, sa vie change. Dans cette biographie de 130 pages, les auteurs s'intéressent essentiellement à la femme, délaissant un peu la romancière. 
Anne Martinetti et Guillaume Lebeau, les scénaristes, racontent son amour pour son père, ses premiers voyages avec sa mère, ses envies d'émancipation et son coup de foudre pour un beau pilote de l'armée anglaise. Une histoire d'amour qui finira mal. Trompée, elle disparaît durant 11 jours en 1926. Elle revient, divorce et poursuit sa création littéraire, multipliant les chef-d'œuvre comme « Dix petits nègres » ou « Le crime de l'Orient-Express ». Alexandre Franc, le dessinateur, propose une version très ligne claire de la vie d'Agatha, avec un Hercule Poirot très stylisé, compagnon de solitude de la grande romancière.

« Agatha », Marabout, 17,90 €


DE CHOSES ET D'AUTRES - Cherchez le message caché

Image d'Épinal, image subliminale : on ne voit pas forcément tout ce que les illustrateurs mettent dans leurs créations. Des passionnés se sont par exemple amusés à décortiquer tous les dessins animés de Disney. Et nombre de bonus cachés ont été révélés par les meilleurs observateurs.

Régulièrement, d'autres personnages font des apparitions fugitives. Qui a remarqué la présence de Dumbo (sous la forme d'une peluche) dans le film "Lilo et Stitch" ou que Nemo le petit poisson, nage au milieu des saumons dans "Frères des ours". Autre spécialité des animateurs Disney, placer la tête de Mickey un peu partout. Simplifiée au maximum, elle n'est plus qu'un gros cercle surmonté de deux plus petits pour les oreilles. Mickey prend donc l'apparence de bulles de savon dans Blanche-Neige ou de melons sur l'étal d'un primeur dans Lilo et Stitch.
Loin d'être nouvelle, cette pratique d'insérer un symbole caché dans une illustration plus grande est très ancienne, on en a retrouvé dans les vitraux de certaines abbayes. Une constante à travers les âges et les civilisations.
Comme si l'esprit humain était incapable de se contenter de choses simples. La porte ouverte à tous les amateurs de complot dotés d'un peu d'imagination. À l'instar des billets de 1 dollar US, illustrés par la prétendue pyramide des illuminatis.
Quant à cette chronique, n'étant pas illustrée, si elle cache quelque chose, c'est un mot particulier ou une suite de mots (en rouge sur le blog). Un jeu de piste, une contrainte, qui débute aujourd'hui et se prolongera demain avec un nouveau mot. Ainsi, au fil des parutions, les lecteurs attentifs et fidèles pourront lire une chronique cachée dans les chroniques...