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samedi 27 avril 2024

BD - Plusieurs drames au départ de Barcelone


Le vol 9525 de la Germanwings est parti de Barcelone le 24 mars 2015. Mais il n’est jamais arrivé à Düsseldorf. Ce fait divers tragique est prétexte à raconter quelques tranches de vies barcelonaise, la veille du décollage. Ce sont deux auteurs italiens, Lorenzo Coltellacci (scénario) et Davide Aurilia (dessin), qui proposent cet album choral où la mort est omniprésente.

On suit les questionnements de plusieurs passagers, leurs doutes, espoirs, rêves. Juana, jeune femme, mère d’une petite fille, va en Allemagne pour régler les derniers détails de son divorce d’avec son mari violent. Mark, étudiant allemand qui vit depuis quelques mois à Barcelone dans le cadre du programme Erasmus, retourne brièvement chez lui pour l’anniversaire de son père. Même s’il le déteste et le rend responsable de la mort de sa mère.

Leya, femme active qui a longtemps sacrifié sa vie privée sur l’autel du travail croit avoir trouvé l’âme sœur. Un bel Allemand croisé en vacances aux Baléares. Elle le rejoint, persuadée que cette fois c’est le bon. Anna est moins sûre de vouloir faire ce séjour touristique à Düsseldorf.

C’est à la demande de son fiancé, Roberto, qu’elle a dit oui. Il est persuadé que le retour à deux dans la ville où ils se sont aimé la première fois ravivera la flamme. Le récit choral, morcelé, fragmentaire, est entrecoupé de planches en noir et blanc montrant la préparation du copilote avant son dernier vol.

Un remarquable ouvrage pour ne jamais oublier que derrière les 144 passagers et 6 membres d’équipage il y a des hommes et des femmes comme vous ou moi, persuadés que demain sera un jour comme les autres. Pas le dernier.

« Le dernier vol », Steinkis, 144 pages, 22 €

mardi 7 avril 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - 148 contre 150

Bien que le printemps soit bien installé, les morts (telles les feuilles) se ramassent à la pelle. L'actualité ne fait pas de cadeau en cette année 2015 en passe de remporter tous les records en matière de nouvelles macabres.
Après Charlie, Dropped et la Tunisie, on pensait en avoir terminé avec les attentats et autres accidents effarants. Mais cette année est définitivement placée sous le signe d'un karma tragique. Un avion se crashe dans les alpes : 150 morts. Des islamistes attaquent une université au Kenya : 148 morts. Si le bilan est quasiment identique, l'ampleur de l'émotion l'est moins. Les suites aussi.
La folie d'un copilote a obligé toutes les compagnies aériennes à revoir leurs pratiques en vol (deux personnes en permanence dans le cockpit). Les familles des victimes seront « aidées à vie » et une stèle est érigée au pied de la montagne. Au Kenya, les cadavres encore chauds sont pourtant déjà oubliés. Il faut que le pape fasse une piqûre de rappel lors de sa bénédiction Urbi et Orbi pour que ces étudiants chrétiens, abattus comme des chiens par les terroristes shebab, nous reviennent brièvement en mémoire.
Pourquoi ces 148 morts du Kenya ne font-ils pas le poids face aux 150 de la Germanwings ? Le phénomène de proximité doit jouer un peu. Tout comme celui d'identification. Le Français de base a plus de chance de voler sur une compagnie low cost que de dormir dans une résidence universitaire. Qui plus est africaine. Injuste la vie et sa ronde de morts aléatoires. Forcément injustes aussi.