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jeudi 12 mai 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Elle voit des chapeaux partout

Depuis longtemps, je suis fâché avec les chapeaux. Pas les couvre-chefs qui servent à se protéger du soleil, mais ces petits appendices que la langue française a imaginés pour que l'on se souvienne d'un "s" disparu. Un chapeau plus connu sous le nom d'accent circonflexe et qui orne, par exemple le mot "fâché" écrit quelques lignes plus tôt. Je l'ai oublié, comme trop souvent. Par contre mon "tôt" était bien orthographié. Si dans la copie finale le "a" de fâché est correct, c'est grâce à la vigilance de ma femme, correctrice en chef des chapeaux (et plus...) de ces chroniques. Elle ne se prive jamais de me faire remarquer mes lacunes en matière d'accentuation. Mais à force, elle-même a tendance à se mélanger les pédales. Car non seulement j'oublie des accents, mais parfois j'en rajoute là où il n'en faut pas. Jeune journaliste, j'étais très fier d'un long reportage sur le travail de la gendarmerie maritime au large de la Martinique. Jusqu'à ce qu'un collègue (perfide le collègue) me fasse remarquer que le a de "bateau" ne prenait pas d'accent. Faute répétée une dizaine de fois dans la pleine page... La honte absolue. J'essaie d'oublier cette triste anecdote, mais elle reste très prégnante dans mon esprit. D'autant que l'autre jour, en corrigeant une chronique pas encore publiée, mon épouse se demande à haute voix : "il ne faut pas un chapeau à bateau ?" Non ! Trois fois non ! S'il y a bien un mot que je sais écrire désormais, c'est bien bateau. Et elle de s'écrier : "je vois des chapeaux partout !"

mardi 1 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - SMS et orthographe

Halte aux idées reçues. Le langage SMS ne nuit pas à l'orthographe des jeunes. Au contraire, affirment des chercheurs français en conclusion d'une étude récente menée sur 4524 SMS rédigés par 19 jeunes âgés de 12 ans, qui n'avaient jamais possédé ou utilisé de téléphone mobile avant le début de l'expérimentation.

En réalité, le nombre de fautes dans les SMS est directement proportionnel au niveau en orthographe. Ceux qui utilisent le plus de « textismes » (ces abréviations phonétiques très pratiques pour raccourcir les messages) sont plutôt ceux qui possèdent un bon bagage. Et les chercheurs d'expliquer que les SMS, au lieu de représenter une menace sur le résultat des jeunes Français, constituent une « occasion nouvelle et supplémentaire de pratiquer l'écrit. » Et carrément de suggérer que les SMS soient « utilisés comme support d'apprentissages scolaires ».
Pourquoi pas ? Soyons modernes que diable ! Les professeurs, au lieu de déchiffrer des manuscrits raturés et tachés, rendus en retard pour cause de tendinite du poignet, recevront les devoirs directement sur leur smartphone, parfaitement lisibles. Terminés les longueurs et hors sujet, au risque d'exploser les forfaits. Certes il conviendra de former les enseignants les plus rétifs à ces nouveaux codes.
Mais si les profs savent traduire « outil scripteur » en stylo, « référentiel bondissant » en ballon ou « apprenant » en élève (exemples les plus frappants du jargon technocratique de l'Éducation nationale), le langage SMS, à côté, c'est vraiment trop simple.

Chronique "De choses et d'autres" parue ce mardi en dernière page de l'Indépendant.