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mercredi 18 septembre 2013

BD : Paco les mains rouges, un bagnard aimant


Fabien Vehlmann, eric sagot, bagne, guyane, dargaud
On a beaucoup écrit sur le bagne de Guyane. Inhumain, violent, mortel... Pourtant « Paco les mains rouges », roman graphique écrit par Fabien Vehlmann et dessiné par Eric Sagot prend le lecteur à contre-pied  C'est une histoire d'amour, une simple romance, belle et tragique. Patrick Comasson, dit Paco, est instituteur. Il a tué un homme. La justice le condamne au bagne à vie. Tout heureux d'échapper à la guillotine, Paco réalise tardivement qu'entre la mort et l'enfer, le choix serait vite fait. Dans le bateau conduisant les forçats en Guyane, il se fait tatouer dans le dos un squelette armé d'une faux. Au dessin : Armand, dit la Bouzille, un ancien des Batdaf'. Paco, dès le premier jour au bagne, se fait violer par trois détenus. Le lendemain, il en tue un par vengeance, Pour se faire respecter aussi. L'ancien instituteur devient infirmier pour le bagne et croise de nouveau Armand. C'est dans la moiteur de l'infirmerie qu'il a le coup de foudre. Cette BD, étonnante voire déroutante, est d'une force incroyable.

« Paco les mains rouges » (tome 1), Dargaud, 14,99 €

samedi 5 juin 2010

BD - Quand la police devient pur esprit


A quoi serviront les policiers dans le futur ? Un futur où les progrès de la médecine et de la technologie auront transformé chaque être humain en immortel. Qui aura l'étrange idée de tuer un immortel ? Sur ce canevas simple Fabien Vehlmann a imaginé une longue histoire de 150 pages, « Les derniers jours d'un immortel », dans laquelle le héros, Elijah, est le plus célèbre enquêteur de la police philosophique.

Les hommes sont devenus immortels car ils peuvent se dupliquer en autant « d'échos » qu'ils le désirent. Des doubles qui peuvent vivre des vies autonomes. Il suffit, à un moment, que l'écho fusionne son esprit avec le « corps premier » pour qu'ils aient des souvenirs en commun. Sur cette base très intellectuelle, le scénariste déroule plusieurs intrigues purement policières. Pourquoi un extraterrestre, en très bon terme avec son collègue humain, l'a-t-il écrasé de ses bras vigoureux ? Que reprochent les Aleph, de pures vibrations intelligentes vivant dans des cavernes, aux Ganédons, l'autre race de la planète ?

Face à des énigmes semblant insolubles, Elijah va trouver les solutions simplement en tentant de comprendre le fonctionnement de ces races extraterrestres totalement différentes. Un travail prenant, difficile, épuisant intellectuellement. Pas étonnant donc si ces immortels, à un moment, choisissent de lâcher prise et de mourir. Ce temps est-il venu pour Elijah ?

Ce récit de science-fiction semble au premier abord austère et tordu. Mais si on fait l'effort d'y plonger corps et âmes, il ouvre des perspectives étonnantes. Comme le dessin de Gwen de Bonneval, faussement simple, beaucoup plus élaboré qu'il n'y paraît. Un OVNI dans la production actuelle, preuve que si Vehlmann a accepté de reprendre les aventures de Spirou et Fantasio (avec Yoann au dessin), il garde toute latitude pour signer des récits plus personnels.

« Les derniers jours d'un immortel », Futuropolis, 20 €