dimanche 22 janvier 2012

Charlotte Blum : «Un fan de série télé doit être patient»

Les amateurs de séries télé vont adorer ce beau livre de Charlotte Blum. La spécialiste explique le phénomène, en fait l'historique et imagine les tendances des prochaines années.

Séries télé, Charlotte Blum, La Martinière, Paru aux éditions de la Martinière en octobre dernier, « Séries, une addiction planétaire » de Charlotte Blum, est un beau livre idéal pour mieux connaître cet univers impitoyable. Cette jeune spécialiste, qui a toujours aimé et baigné dans les séries télé, dresse un rapide historique et tente de dégager des tendances en mettant des focus sur certaines productions sortant des sentiers battus.
Premier virage avec Twin Peaks. « C'est David Lynch qui l'a écrit et du coup une frontière a été brisée entre la télévision et le cinéma, explique Charlotte Blum. C'est devenu l'endroit où les gens du cinéma voulaient travailler. Une des raisons c'est qu'il y a une liberté extraordinaire que l'on n'a pas sur un long métrage. En plus avec la télé on est chez les gens et on des chances beaucoup plus élevées d'être regardé. »
Mais dans le vaste monde des séries télé, toutes ne sont pas sur un même pied d'égalité. Le projet développé pour un grand Network est « fabriqué à la chaîne » alors que les chaînes câblées « prennent des risques et osent des thématiques complètement nouvelles. » C'est toute la différence entre « Mentalist » et « Dexter », pourtant diffusées en France sur la même chaîne, mais pas au même horaire.

Transgénérationnel
Les séries télé, tout en segmentant le public, permettent aussi à  toute la famille de se retrouver autour d'un programme divertissant. « Vampire Diaries », par exemple, tout en surfant sur la mode des vampires chez les adolescents, peut passionner la mère de famille par ses intrigues amoureuses. Et Charlotte Blum de se souvenir de sa découverte d'Urgences avec sa mère qui était accro.
Maintenant, les fans de séries ce sont des « gens qui ont grandi avec et qu'on peut étonner. Ils sont habitués à cette gymnastique d'attendre une semaine, de se concentrer parce-qu'il ne faut pas louper un bout. Un vrai fan de série est avant tout patient », souligne Charlotte Blum.
Aujourd'hui de nouvelles pratiques de consommation apparaissent. Le coffret contenant l'intégrale ou le site internet en streaming permet de tout voir en une journée. Mais cela vient souvent en complément. « Une série comme Lost, peut être vue deux ou trois fois. A chaque visionnage vous découvrirez de nouvelles choses en raison de la richesse de l'intrigue et de l'écriture. » Les séries télé, reines de l'audience, sont une véritable drogue pour certains. Et c'est logique pour Charlotte Blum « dans le sens où on a des doses distribuées à un rythme très réglé. C'est quelques chose qu'on attend, dont a besoin. On ne peut pas commencer et ne pas finir. »
 
« Séries, une addiction planétaire » de Charlotte Blum est paru aux éditions de la Martinière (35 euros)


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 A chaque décennie ses séries

Années 50

Au nom de la loi
Séries télé, Charlotte Blum, La Martinière, Steeve McQueen interprète Josh Randall, un chasseur de primes. Le western règne encore en maître sur le cinéma hollywoodien et logiquement c'est ce genre qui remporte un immense succès sur les petits écrans. En noir et blanc, la série est encore régulièrement rediffusée en France, sur Arte dernièrement.

Années 60

Les mystères de l'Ouest
Séries télé, Charlotte Blum, La Martinière, Dans les années 60, le duo de héros fait son apparition dans les séries américaines. Les Mystères de l'Ouest amènent un peu d'humour et de fantastique dans un décor de western d'opérette. Robert Conrad, acteur typique de série, rencontre son premier grand succès populaire. Toujours à l'affiche sur Paris Première.
Mission impossible
En pleine guerre froide, les séries américaines mettent en scène des espions d'un nouveau genre. Déguisements, gadgets, machination : l'équipe de Jim Phelps agit sans filet. Récemment rediffusé sur Direct 8

Années 70

Drôles de dames
Séries télé, Charlotte Blum, La Martinière, Place au glamour avec cette série où trois jolies femmes issues de l'école de police enquêtent pour Charlie, un mystérieux patron. Succès planétaire pour Farrah Fawcett qui a longtemps représenté l'idéal féminin.  
MASH
Dérivée du film de Robert Altman, cette série explore deux mondes très prisés par les scénaristes : l'armée et le milieu médical. Avec 250 épisodes, elle fait partie des plus longues.

Années 80

Dynastie
Après le phénomène Dallas, Dynastie s'impose comme l'exemple type de ces séries centrées sur le pouvoir et la richesse. Les personnages sont souvent cupides et prétentieux. Pourtant ils sont des millions sur terre à suivre les aventures de la famille Carrington.  
Seinfeld
Séries télé, Charlotte Blum, La Martinière, Les sitcoms comiques, souvent bon enfant, deviennent plus mordantes avec l'arrivée de Seinfeld. Le comique new-yorkais réécrit sa vie et permet l'éclosion de personnages atypiques. C'est parfois sans limite, toujours hilarant.

Années 90

X-Files
Séries télé, Charlotte Blum, La Martinière, La théorie du complot vient peut-être de Chris Carter, le créateur de X-Files. Deux agents du FBI sont confrontés à des phénomènes étranges et découvrent que « nous ne sommes pas seuls ». Une série qui a beaucoup fait pour le démarrage de M6 en France.
Twin Peaks
Quand David Lynch, cinéaste reconnu, accepte de faire une série, cela donne Twin Peaks, souvent considéré comme la meilleure de tous les temps. Sur un grand network (ABC), les Américains de base découvraient leurs propres névroses à travers cette histoire de meurtre mystérieux dans une petite ville paumée.   

Années 2000

Lost
Séries télé, Charlotte Blum, La Martinière, Série au budget considérable, Lost s'est un peu perdue dans les dédales du temps au fil des saisons. Mais la série reste un must dans le genre des histoires à tiroir et à personnages multiples. C'est aussi la série qui a rendue célèbre outre-atlantique « La mer » de Charles Trénet...
Dr House
Les héros antipathiques sont de nouveau à la mode. Si Dexter est un serial Killer, le Dr House règne en tyran sur son service. Le toubib à la canne fait partie de ces séries s'appuyant sur un seul personnage, idéalement campé par l'acteur ad-hoc.

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