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dimanche 5 avril 2020

Littérature - Quelques nouvelles des éditions Zulma


Certes on a du temps libre en pagaille en ce moment. Surtout si vous vous retrouvez confiné et au chômage partiel. Mais ce n’est pas une raison pour dépenser des cents et des mille en livres numériques et qu’on doit s’attaquer à des œuvres de plus de 800 pages. Pour ceux qui n’ont qu’un petit appétit littéraire, l’offre des éditions Zulma est parfaite. Sous le titre futé d’« Une nouvelle pour échapper aux nouvelles », Zulma offre à toute personne se rendant sur son site internet (zulma.fr) une nouvelle extraite des livres parus chez cet éditeur parisien aux choix littéraires pointus. Une nouvelle sans la moindre contrepartie. On clique sur la couverture et elle s’affiche immédiatement à l’écran avec la possibilité de la lire sur le champ ou de la télécharger sur son disque dur, clé USB ou smartphone pour des jours meilleurs. Car trop souvent, les offres gratuites de certains éditeurs sont  conditionnées à l’obligation de laisser son email pour de futurs et probables démarchages commerciaux.

Pas de ça chez Zulma, même si vous avez la possibilité de vous inscrire pour recevoir directement par mail et chaque jour, la nouvelle offerte. L’opération a débuté avec une nouvelle d’une quarantaine de pages intitulée « Les murs ». Écrit par Vaikom Muhammad Basheer, c’est un texte lumineux d’un des écrivains les plus importants de l’Inde contemporaine.

Parmi la sélection de 9 œuvres déjà en libre accès, on retiendra celle extraite du recueil « Intérieur Nord » de Marcus Malte. L’écrivain français raconte la rencontre entre Jacques et la belle Lauren. Une nouvelle présentée ainsi par les éditions Zulma : « Jacques vit seul en montagne, avec ses chiens de traîneau. Dans son relais, il reçoit pour deux semaines la belle Lauren, accompagnée d’un homme bien plus âgé qu’elle. Quel mystère cache ce couple étrange ? Jacques s’interroge, il observe, puis se laisse emporter par une sorte d’éblouissement… »

Hubert Haddad dans le texte
Toujours dans la catégorie littérature française de qualité, osez vous plonger dans l’univers d’Hubert Haddad. La nouvelle « La belle Rémoise » est extraite du recueil « Nouvelles du jour et de la nuit : la nuit ». Selon l’éditeur « Hubert Haddad nous parle de notre être intime, de nos cauchemars comme de nos aspirations à un autre monde, avec un bonheur d’invention, une fantaisie alerte. » Un auteur que l’on retrouve à la tête de la revue Apûlée où il occupe le poste de rédacteur en chef. Et justement le 5e numéro de cette somme d’analyses littéraires fait partie des cadeaux de Zulma pour vous détourner des mauvaises nouvelles de la vraie vie.
Sur le thème générique des « Droits humains », ce sont plus de 400 pages denses et fouillées qui s’offrent à vous. Avec un éditorial signé Hubert Haddad et titré « La liberté d’être libres »…
Zulma nous régale depuis dix jours et comme les mesures de confinement sont prolongées jusqu’au 11 mai, on en aura au moins autant dans les prochaines semaines.

mardi 1 septembre 2015

Roman - Insomnies brésiliennes


Un quartier dans une petite ville brésilienne. Une dizaine de maisons, des voisins qui se connaissent, s'apprécient, se soutiennent en cas de coup dur. Vanessa Barbara, dans ce premier roman s'affirme en excellente portraitiste des gens simples. Sans doute des restes de son premier métier, journaliste dans un quotidien de Sao Paulo où elle signe des chroniques du quotidien. L'essentiel de l'action tourne autour d'Otto. Un vieux monsieur à la retraite, très solitaire depuis la mort de son épouse, Ada. Une mort brutale, inattendue. Elle se lève un matin, comme tous les autres matins, s'assied sur le bord du lit et puis plus rien. Ada, son rire, sa curiosité, sa gentillesse ont définitivement disparu de l'univers d'Otto.
Otto et Ada ont mené une longue vie de couple en s'aimant tendrement. Plein d'imagination aussi. Par exemple pour fêter leur anniversaire de mariage, ils ont changé les appellations : « Si l'idée était, pour chaque année de mariage supplémentaire de trouver quelque chose de plus noble pour symboliser leur union, alors les tulipes et le chou-fleur étaient tout indiqués. Il y avait eu les noces de gâteau à la carotte et aussi une année où ils avaient décider de fêter leurs noces d'os, juste pour le plaisir de l'assonance, tout en reconnaissant volontiers que l'os n'était en rien supérieur à la turquoise, à l'argent ou au corail. L'année de la disparition d'Ada, ils auraient célébré leurs noces de couverture à carreaux» Otto croise aussi le chemin d'un pharmacien spécialiste des effets secondaires des médicaments, un ancien soldat japonais de la guerre du Pacifique et un facteur farceur.
Le roman n'aurait pu refléter que tristesse et nostalgie, mais l'esprit brésilien, résolument optimiste et farfelu le rend totalement imprévisible et attachant. Tout un petit monde réjouissant qui permet de relativiser les malheurs du quotidien.
« Les nuits de laitue », Vanessa Barbara, Zulma, 17,50 €