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mercredi 23 septembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - Le scandale du cochon

Tout est dans la nuance. David Cameron, Premier ministre britannique, est accusé "d'excès de débauche" durant ses jeunes années. La débauche, ce n'est pas grave. Mais attention à l'excès. Reste à savoir quand on franchit la ligne jaune. L'affaire, qui fait grand bruit outre-Manche, a débuté avec la publication des meilleures pages d'un livre à charge signé par Lord Ashcroft, ancien vice-président du Parti conservateur.
Ashcroft qui n'a pas sa langue dans la poche, a reconnu qu'il a écrit ce livre pour se venger, David Cameron ne lui ayant pas donné le poste de ministre qu'il convoitait. Dans "Call me Dave" ("Appelez-moi Dave"), on apprend qu'en plus de fumer du cannabis et de boire plus que de raison, le jeune David Cameron, membre de la société secrète d'Oxford, le Piers Gaveston, aurait, lors d'une soirée de bizutage, "introduit une partie de son anatomie dans la gueule d'un cochon mort". Sur les réseaux sociaux, le mot-dièse #piggate (le scandale du cochon) fait florès. Et chacun d'en rajouter sur une image déjà assez peu ragoûtante.
À ceux qui voudraient prendre la défense du politique anglais, je leur conseille plutôt de voir ou revoir le film "The Riot Club" sorti en DVD chez Paramount. On suit la soirée mouvementée des jeunes et arrogants membres de cette confrérie d'étudiants d'Oxford. Ce qu'ils font dans une auberge est ignoble. Et ils s'en tirent sans le moindre dommage, assurés de finir dans les plus hautes sphères de l'État en raison de leurs fortunes. La fiction précède parfois la réalité. C'est juste une question de temps.

dimanche 4 janvier 2015

Cinéma - La triste élite britannique du "Riot Club"

Ils sont riches et intelligents. Ils sont surtout prétentieux et odieux... La jeunesse britannique est passée à la moulinette dans « The Riot Club », film de la Danoise Lone Scherfig.


Oxford. La prestigieuse université anglaise est le passage obligé pour l'élite britannique. Depuis des siècles, les meilleurs y bénéficient d'un enseignement de qualité pour les préparer à occuper les plus grandes responsabilités. Une culture de l'excellence qui a cependant ses inconvénients, ses dérives. « The Riot Club », film de la Danoise Lone Scherfig inspiré d'une pièce à succès de l'Anglaise Laura Wade qui en assure l'adaptation, décrit le fonctionnement d'un Club étudiant très extrême. Le Riot Club n'a rien à voir avec l'émeute, traduction littérale du mot. C'est en fait un club libertin en l'honneur de Lord Riot, un noble aux idées très larges en matière de sexe, étudiant à Oxford et trucidé par un mari cocufié. A chaque rentrée de premières années, le club doit recruter de nouveaux membres. Mais il ne doit jamais en compter plus de dix. Des hommes, bien évidemment.


Les premières images du film (après la courte scène de la mort de Lord Riot), présente les arrivées de Miles (Sam Claflin) et Allistair (Max Irons). Ce dernier va être choisi par les autres membres. Même s'il n'a pas tout à fait le profil type. Côté richesse et intelligence pas de problème, mais c'est surtout au niveau de l'humanité que le bât blesse. Il en a trop. Beaucoup trop. Allistair tombe même amoureux d'une autre étudiante. Il accepte cependant de passer les épreuves. Une sorte de bizutage extrême.

Repas de tous les excès
Déjà à ce niveau, les membres du Riot Club sont très antipathiques. D'une prétention absolue, ils se moquent des conventions, estiment que tout leur est du, qu'un chèque permet de tout obtenir. Mais c'est peu de choses à côté du repas officiel au cours duquel les membres du club vont désigner le président.
Pour plus de discrétion, ils choisissent une auberge du Pays de Galles, chez les bouseux... Ils louent une grande salle et débutent leur orgie de plaisirs. Des tonnes de nourriture, pour manger à s'en faire éclater la panse (on n'est pas loin de la Grande Bouffe), des litres d'alcool pour faire descendre le tout, une prostituée pour satisfaire les besoins des uns et des autres et surtout la volonté d'humilier le personnel et de saccager le mobilier.
Dans ce lieu clos, comme à l'abri de toute raison, ils se déchaînent. Miles est le plus violent, le plus jusqu'au boutiste. Allistair, lui, craque, préfère quitter le navire avant qu'il ne soit trop tard. Mais il est toujours trop tard quand on est membre du Riot club...

Ce n'est pas un hasard si le scénario et la mise en scène sont l'œuvre de deux femmes. Il fallait un regard féminin pour montrer toute l'horreur de la situation de mâles arrogants. Ils sont jeunes, beaux, riches et intelligents. Mais ils se ressemblent : tous pourris. Quand l'élite se délite, un pays court à sa perte. Enfin, c'est ce que l'on pourrait croire. En réalité, la fin est encore plus noire que le repas. Miles ne sera finalement pas inquiété. Au contraire, ses frasques lui ouvrent des portes car comme lui fait remarquer un ancien du club, occupant un poste prestigieux : « Les gens comme nous ne font pas d'erreur »...