"El buen patron", film espagnol de Fernando León de Aranoa avec Javier Bardem, Manolo Solo, Almudena Amor
Fernando León de Aranoa s’est fait une spécialité de films sociaux assez critiques. Il manie l’humour noir et caustique avec une dextérité rare. Cette fois, il s’attaque à un symbole de l’Espagne qui gagne : la petite et moyenne entreprise. Exactement, au patron qui répète à longueur de journée que sa famille, c’est sa boîte ; ses enfants ses employés. Pour endosser le costume d’El buen patrón, le réalisateur retrouve Javier Bardem, avec qui il a déjà tourné Les lundis au soleil, au début des années 2000.
Spécialiste des balances, depuis des décennies, l’entreprise Blanco est dirigée par le fils du créateur. Le film retrace une semaine de la vie de l’entreprise et de son patron qui ne manque pas de contrariétés au quotidien. Car, si tout semble parfait au pays de la précision, en réalité les problèmes s’accumulent. Et, au pire moment, car l’entreprise va recevoir la visite d’une commission qui doit décider de la remise d’un important prix économique régional. Alors, il faut faire bonne figure. Malgré les erreurs à répétition du chef de fabrication, très négligeant dans son travail, depuis qu’il a appris que sa femme a un amant.
Comptable récalcitrant
Autre souci, ce comptable, récemment licencié et qui a décidé de camper devant l’entrée de l’usine en arborant des slogans vengeurs sur le patron qui licencie sans état d’âme. Seule bonne nouvelle, les nouvelles stagiaires sont arrivées et la jeune Liliana (Almudena Amor) semble sensible au charme de Blanco. Mais, là aussi, cela devient un problème quand il découvre, après une nuit d’amour torride, que c’est la fille d’un de ses meilleurs amis. Bref, le jeudi, la vie du patron est sur le point de s’effondrer. Mais il a de la ressource, le filou.
Le film va crescendo, on attend la chute de l’abominable manipulateur. Mais, comme dans la vraie vie, le capitaliste, celui qui a le pouvoir et l’argent, parvient toujours à s’en sortir. Malheur aux faibles et vive les « bons patrons ».