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dimanche 5 février 2023

Cinéma - Tragique amour de jeunesse dans “Arrête avec tes mensonges”

Doit-on oublier son premier amour pour profiter des suivants ? Surtout s’il n’a duré que quelques mois. Intenses, beaux et épanouissants. Mais si courts. Et lointains aujourd’hui qu’on a plus de 50 ans. 

Cette question, Stéphane Belcourt a dû se la poser des milliers de fois durant son existence. Cet écrivain français, spécialiste des romans sentimentaux, ouvertement homosexuel, a tout fait pour effacer de sa mémoire l’image de Thomas Andrieu, son camarade de lycée, son amant. Mais le fantôme du jeune homme le hante encore et toujours.

Aussi, quand il reçoit la proposition d’un grand groupe de cognac de retourner dans son village natal, au cœur du vignoble, pour y prononcer un hommage, il accepte. Avec sans doute, la secrète envie de retrouver Thomas, savoir ce qu’il est devenu.

Les choix de la jeunesse

Adapté de la propre histoire de Philippe Besson, publiée dans le roman du même nom chez Julliard, Arrête avec tes mensonges d’Olivier Peyon est d’une sensibilité à fleur de peau. Un peu comme Stéphane, personnifié par un Guillaume de Tonquédec à mille lieues de ses rôles comiques. Il redoute ce retour au pays de son amour de jeunesse. À juste titre car rien ne va se passer comme prévu.

Il croise dans le hall de l’hôtel un jeune homme, Lucas (Victor Belmondo). Il a le même nom que Thomas. Logiquement car c’est son fils, de passage lui aussi car installé aux USA. Stéphane va tenter de prendre des nouvelles de cet adolescent qu’il a tant aimé mais qui n’a jamais osé assumer son homosexualité, allant jusqu’à se marier et fonder une famille pour donner le change. L’émotion va monter d’un cran quand l’écrivain apprend que Thomas est mort l’an dernier. Envolé l’amour de jeunesse, terminée la nostalgie, place au chagrin et au deuil.

Pour raconter cette histoire émouvante, le réalisateur a fait le choix d’entremêler les époques. On passe sans transition, à plusieurs reprises, du Stéphane actuel, célèbre et qui a trouvé sa place dans la société, au lycéen de terminale, introverti, timide, déjà amoureux des mots et des beaux garçons. À l’époque, c’est Thomas qui fait le premier pas. Sans doute les scènes les plus délicates à filmer. Car cette attirance doit rester secrète. Mais dans la pénombre de la chambre de Stéphane ou les vestiaires de la piscine, ils font l’expérience des émotions fortes, de la fusion des corps, de l’exploration sans limite. Cela conforte Stéphane dans ses choix. Trouble un peu plus Thomas, coincé entre ses véritables attirances et cette image de normalité que sa famille attend de lui, d’autant qu’il est issu d’un milieu modeste. Un beau film sur les choix arrêtés dans sa jeunesse et ses conséquences une fois adulte.

Film français d’Olivier Peyon avec Guillaume De Tonquédec et Victor Belmondo, Guilaine Londez, Julien De Saint-Jean, Jérémy Gillet

 

mercredi 12 octobre 2022

Cinéma - “Plancha”, suite de “Barbecue”, en Bretagne


Petite interrogation culinaire. Des merguez, cuites sur un barbecue, peuvent-elles être réchauffées sur une plancha ? La réponse est oui. Sauf si, comme pour le nouveau film d’Éric Lavaine, c’est huit ans plus tard. Plancha sort donc huit ans après Barbecue. 

On retrouve la même bande de copains, une nouvelle fois réunie pour fêter les 50 ans d’un des leurs. Après Antoine (Lambert Wilson) dans le premier opus, c’est Yves (Guillaume De Tonquédec) qui passe le demi-siècle. Normalement, tous auraient dû se retrouver, au soleil, en bord de Méditerranée, mais finalement, les bougies seront soufflées dans le manoir breton d’Yves. Une plancha au pays de la pluie ? Première dissonance dans ce film choral qui a un peu perdu de sa fraîcheur. 

Bloquée à l’intérieur des murs froids et humides, la petite bande rumine, se lance des vannes et se délite, lentement mais sûrement. D’autant que quelques secrets seront révélés et que les couples semblent au bout du rouleau. La comédie prend, alors, des airs aigres-doux. Jusqu’à l’arrivée de Jean-Mich (Jérôme Commandeur). L

’idiot du groupe (après Franck Dubosc), a finalement tout réussi. Il a trouvé l’amour, à l’étranger, a sa propre boîte et brille en société. Il va même débloquer une situation inextricable, à la fin. Plancha peut dire merci à Jean-Mich !

Film d’Éric Lavaine avec Lambert Wilson, Franck Dubosc, Guillaume De Tonquédec, Jérôme Commandeur

jeudi 24 mars 2022

Cinéma - “Le temps des secrets”, fin d’enfance pour Pagnol

Léo Campion.  Photo Jean-Claude-Lother

La Provence de Marcel Pagnol a fait rêver tous les petits garçons de France. Il a raconté ses étés dans cette garrigue qui semble si proche de celle de nos régions méditerranéennes. Après l’adaptation des deux premiers volumes par Yves Robert dans les années 90, c’est Christophe Barratier (Les Choristes), qui s’attaque à la troisième partie, celle du Temps des secrets. La liaison avec les précédents films se fait avec la maison, exactement la même, conservée en état. On retrouve Marcel (Léo Campion), mais moins enthousiaste car son ami Lily doit travailler et son innocence d’enfant est en train de disparaître. Il va croiser la route de la belle Isabelle et découvrir avec de nouveaux yeux la vie des grands, son père (Guillaume de Tonquédec) ou l’Oncle Jules (François-Xavier Demaison). Une partie de l’intrigue se déroule aussi à Marseille, avec des quartiers entiers de la grande ville portuaire reconstitués en effets spéciaux. 

Un film qui devrait rappeler des souvenirs aux très nombreux lecteurs des romans d’origine. Une autobiographie qui a également été adaptée en bande dessinée aux éditions Bamboo supervisée par Nicolas Pagnol, petit-fils de l’écrivain et qui est également à la manœuvre pour le film. 

Film français de Christophe Barratier avec Léo Campion, Guillaume De Tonquédec, Mélanie Doutey, François-Xavier Demaison